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[Triathlon] Haller, proche du sommet


Bob Haller laisse filer le Sud-Africain Richard Murray, futur vainqueur. Mais le Luxembourgeois, 9e, va réaliser la meilleure perf de sa carrière. (Photo : DR)

Bob Haller, neuvième, signe la plus belle performance de sa carrière lors de la Coupe du Monde Sprint à New Plymouth.

Auteur d’une course magistrale, le Luxembourgeois a vu tous ses efforts concédés notamment ces dernières semaines enfin récompensés. De quoi relancer totalement le sympathique jeune homme. Plus motivé que jamais.

Depuis le début de la saison, le scénario était immuable : Bob Haller se disait très content de ses entraînements, en forme et bien préparé… mais une fois en course, rien n’allait plus. Avec notamment, une course à pied très compliquée.

Avant cette nouvelle manche de Coupe du monde sprint du côté de New Plymouth, en Nouvelle-Zélande, le triathlète luxembourgeois avait encore une fois le sourire. Il faut dire qu’il venait de passer pratiquement trois semaines en compagnie d’un groupe comprenant certains des meilleurs triathlètes mondiaux. Un groupe de ténors dans lequel Bob Haller s’était parfaitement intégré même s’il avait quelque peu souffert, notamment en vélo où l’Australien Aaron Royle, 10e mondial, l’avait attendu… une fois : «Si tu ne peux pas suivre, tu attends les filles», lui avait-il asséné.

Mais comme on n’a rien sans rien, Bob Haller s’était accroché. Et avant de prendre le départ, hier matin, il s’était dit en grande forme. Et confiant. Encore fallait-il le confirmer en course. Quand ça compte vraiment.

Aidé par son physique élancé et ses longs segments, il prend ses aises en natation : «J’ai pu aller loin dans l’eau avant de nager et je me suis accroché. C’était très intense, très agressif au passage de la première bouée si bien qu’il fallait mettre le rythme pour passer», commente le Luxembourgeois. «J’avais le sentiment d’être relativement loin des premiers et de ne pas faire une très bonne natation. Mais finalement, je m’en sors pas si mal que ça. Je ne suis qu’à 17″ du premier en sortant de l’eau.»

Dans le bon groupe à vélo

À la différence de Mooloolaba, où il avait dû cravacher pour rattraper le deuxième groupe en vélo, c’est cette fois le paquet des meilleurs qui se trouve à quelques mètres devant lui : «Après 300-400 m, on fait demi-tour et ça permet de voir où on se situe par rapport aux autres. J’étais à une dizaine de mètres du premier groupe mais derrière, il y avait une énorme file de coureurs qui suivaient. Pendant 2 km, on s’est battus à trois pour revenir sur le premier groupe. Je ne regardais plus derrière moi et quand enfin on a rattrapé les premiers, j’ai profité d’un nouveau demi-tour pour évaluer notre avance. Et là, je me suis rendu compte qu’il n’y avait plus personne. On avait au moins 20-25 secondes d’avance sur eux», confie encore Bob Haller.

Selon toute vraisemblance, le vainqueur se trouvait donc dans le groupe où se trouvait le triathlète grand-ducal. Un groupe d’une grosse trentaine d’éléments. Très à l’aise, Bob Haller va faire la course à l’avant, histoire d’éviter toute mauvaise surprise.

Deux sportifs se feront la malle en vélo et prendront un peu d’avance pour aborder la dernière transition. Mais Haller est passé maître dans cet exercice obligatoire. Et ce, malgré un dossard lointain (le 52) qui l’obligeait à zigzaguer entre les vélos.

La course à pied. Le moment de vérité pour Bob Haller, qui a clairement souffert dans cette discipline depuis le début de la saison.

Record personnel en course à pied

Mais cette fois, pas question de lâcher : «Dès le début, j’ai vu Murray quelques mètres devant moi. Il est parti, mais j’étais deuxième de notre groupe. On a couru ensemble avec un Israélien, qui m’a ensuite lâché. Par la suite, c’était un peu plus compliqué pour moi. J’avais un groupe de 7-8 devant moi, puis deux autres et moi à cinq mètres derrière. J’ai dépassé les deux qui étaient devant moi. Ensuite, un Américain a attaqué, je ne sais pas comment j’ai fait mais j’ai accéléré. Je l’ai dépassé puis j’ai passé les huit concurrents si bien qu’à 500 m de l’arrivée, j’étais 3e.»

Il se retrouve même premier dans la dernière montée mais là, les jambes ne le porteront plus. Il doit laisser filer plusieurs adversaires : «Dans les 150 derniers mètres, je n’avais plus de force. Heureusement que personne d’autre n’est passé car je n’avais plus les moyens de répliquer. Je me suis retourné au moins huit fois pour vérifier qu’il n’y avait plus personne», avoue le Luxembourgeois, qui termine à une magnifique neuvième place, à 34″ du Sud-Africain Murray, vainqueur avec 20″ d’avance sur le Danois Schilling et 24″ sur l’Azerbaïdjanais Pevtsov.

Déjà onzième à Cozumel en fin de saison dernière, Bob Haller signe son premier top 10 à ce niveau de la compétition : «C’est juste génial. Je fais le 5e meilleur temps à vélo, la meilleure transition vélo-course à pied et je fais mon record sur 5 km en triathlon avec 14’53 ». C’est super, ce résultat me permettra de rentrer plus facilement dans les courses», conclut un Bob Haller aux anges. Dont l’entraînement très difficile a clairement payé : «On va en discuter avec les coaches au retour au Luxembourg, mais je pense qu’on va refaire les mêmes types de séances à l’avenir.»

Romain Haas

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