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Trek : un jeu de rôles


Dans quinze jours à peine s’élanceront les épreuves du Challenge de Majorque. C’est d’ailleurs là, en marge de leur stage de janvier, que les trois coureurs emblématiques Fabian Cancellara, Bauke Mollema et Frank Schleck ont joué le jeu des questions-réponses et décliné leurs ambitions. Morceaux choisis…

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Frank Schleck se lance dans une nouvelle saison avec de belles ambitions. A 34 ans, le Mondorfois a encore de belles choses à montrer. (Photos : Trek)

Au sortir d’une saison 2014 encore et toujours sauvée par la maestria du grand Fabian Cancellara, Luca Guercilena, manager général de l’équipe Trek, l’avait répété à l’envi. Il fallait injecter du sang neuf dans l’équipe. Rééquilibrer les forces. En clair, changer quelque chose. Mais surtout marquer des points UCI. Ha, ha, les fameux points UCI…

C’était avant la refonte du barème de ces fameux points qui remonteront en 2015 beaucoup plus loin qu’au seul top 10 sur les épreuves du world tour. Un domaine qui, pour Trek, fut justement trop souvent défaillant en 2014.

Nouvelles règles ou pas, Guercilena a encore renforcé l’équipe construite autour de Spartacus pour les Flandriennes. Mieux vaut assurer. Le bloc Devolder, Steegmans, Rast, Roulston, Irizar, Popovych a beau avoir une moyenne d’âge très élevée, l’ensemble fera encore rêver lorsqu’il s’agira de bouffer du pavé, sans compter l’apport des jeunes dont Stuyven, Sergent ou Van Poppel.

Pour le reste, c’est-à-dire les courses, diverses et variées de grimpeur, c’est bien sûr l’arrivée de Bauke Mollema qui a fait jaser à l’automne. Le Néerlandais de 28 ans, n’a, pour le moment, rien d’un possible vainqueur du Tour.

Si c’était le cas, ça se saurait. Mais le transfuge de l’équipe Belkin a cette faculté tant recherchée de jouer placé à presque tous les coups. En 2013, il terminait en effet 2e du Tour de Suisse, 6e du Tour de France, 9e de la Flèche Wallonne et de la Clasica San Sebastian, 10e de l’Amstel Gold Race.

L’année suivante, rebelote pour une succession de places d’honneur. On note ainsi une 2e place à San Sebastian, une 3e place au Tour de Suisse, une 4e place dans la Flèche Wallonne, une 7e place dans l’Amstel, une 10e place dans le Tour de France puis à Montréal et à Québec, dans autant d’épreuves… world tour.

> Mollema croit en son étoile

Le genre de coureur qui ressemble donc à s’y méprendre à Frank Schleck ! Lequel s’était d’ailleurs plutôt assez bien débrouillé pour son retour à la compétition, même si « ce n’était pas assez bien » à son goût.

On résume. Mollema a la jeunesse pour lui. Frank Schleck, l’expérience. Les deux hommes, interrogés sur leurs jeux de rôles à venir n’ont pas démenti la fameuse ressemblance. « Le meilleur est à venir pour moi », s’est persuadé hier le Néerlandais qui avec, 1 000 kilomètres de plus au compteur que les années passées, se dit encore plus près du sommet. « Je vais passer un palier supplémentaire en 2015 », s’est-il auto-persuadé avant d’en dire un peu plus sur sa relation ultérieure avec le champion du Luxembourg. « Notre équipe sera plus forte et on va très bien collaborer, trancha-t-il. Selon les courses et notre forme, on pourra courir l’un pour l’autre. » Mais bien sûr Mollema a confirmé « être fier de partir leader » pour le Tour 2015…

Une épreuve pour laquelle, Frank Schleck, après être déjà monté sur le podium (2011) et y avoir signé deux tops 5 (2008 et 2009), nourrit toujours les plus hautes ambitions. Alors comment vont-ils bien s’y prendre pour ne pas se marcher sur les pieds ?

« Il faudra que les choses soient bien définies au préalable mais en fonction de la course, on pourra toujours changer de fusil d’épaule et il faudra pouvoir le faire habilement », a répondu Frank Schleck, interrogé à son tour sur sa cohabitation à venir avec Mollema.

> Frank Schleck a la Doyenne en tête

Une chose est sûre, en début de saison, les deux hommes ne se marcheront pas sur les pieds puisque le Néerlandais s’alignera sur Tirreno-Adriatico quand Frank Schleck restera, comme on le sait, fidèle à Paris-Nice, « comme toujours » son premier objectif.

Leurs atouts s’additionneront pour les classiques ardennaises, un rendez-vous que l’un, comme l’autre, ne veulent rater. « Je vais me concentrer sur Liège-Bastogne-Liège », a insisté le champion du Luxembourg, désireux, non sans raison, d’y maintenir ses prérogatives. D’ailleurs sur ces courses d’un jour, la multitude de cartes ne nuit pas au jeu d’équipes, bien au contraire.

Ce sera évidemment bien plus périlleux pour le Tour. Mollema (ci-dessous) a parlé du fameux virage des Néerlandais pour l’étape de l’Alpe d’Huez qu’on sait, par avance, décisive. « Franky » a noté que de leurs côtés, « les supporters luxembourgeois ne sont pas moins nombreux » dans les deux derniers kilomètres d’une ascension dont le 18e virage porte son nom.

L’un et l’autre débuteront leur cohabitation sur les épreuves tranquilles du Challenge de Majorque fin janvier puis sur la Ruta Del Sol.

De notre journaliste Denis Bastien

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