Tour de Luxembourg : Damien Gaudin tire sans sommation

Le militaire français de l’Armée de Terre, ancien pistard de formation, a repoussé Greg Van Avermaet et Jempy Drucker dans le prologue disputé mercredi dans des conditions idéales. Ce jeudi, la lutte sera intense dans la première étape arrivant à Bascharage.

Le Français, qui en 2011 s’était classé2e du prologue de ce même Tour du Luxembourg derrière le Suisse Fabian Cancellara, s’est payé mercredi soir le scalp des deux favoris, à savoir les deux compères de la BMC, Greg Van Avermaet et Jempy Drucker, respectivement deuxième et troisième. Alex Kirsch prend une belle sixième place.

Avec sa tenue de camouflage, le grand Damien Gaudin (1,90  m) n’est pas passé inaperçu mercredi soir sur le coup de 21h20 lorsqu’il est monté sur le podium que venaient de redescendre Bob Jungels et sa compagne Ila, histoire de célébrer au pays et avec l’invitation d’Andy Schleck, nouveau patron de l’épreuve, son magnifique Giro.

Mais évidemment, l’info du jour, c’est bel et bien que le puissant coureur français venait de battre les deux favoris, le champion olympique Greg Van Avermaet, parfaitement au point pour une reprise en dépit d’une légère grippe. Le dernier vainqueur de Paris-Roubaix s’était incliné pour une petite seconde. Un petit rien. C’est si vite fait dans un prologue dépassant tout juste deux kilomètres.

Si Damien Gaudin, parti sur le coup de 19h11, a surpris quelques spectateurs, sa performance est assez logique. Ce pistard de formation (poursuite) qui récolta dix titres nationaux a déjà une assez longue carrière sur la route puisqu’il débuta en 2008 chez Bouygues Telecom, l’équipe de Jean-René Bernaudeau qu’il quitta en 2013 sous le maillot d’Europcar.

En 2011, on se souvient que Damien Gaudin avait pris la deuxième place de ce prologue, juste derrière un certain Fabian Cancellara.

L’année 2013 restera sa meilleure saison puisqu’il remporta une étape de Paris-Nice, Cholet-Pays de Loire, mais termina surtout cinquième de Paris-Roubaix, l’année où Fabian Cancellara s’imposa pour la dernière et dernière fois de sa carrière. Juste derrière un certain… Greg Van Avermaet.

Si en avril dernier, Damien Gaudin n’était pas au départ de la reine des Classiques, c’est tout simplement parce son équipe, l’Armée de Terre, qui depuis le début de cette saison multiplie les coups d’éclat, évolue en troisième division (la même division que Leopard et Differdange-Losch).

De 2014 à 2016, la carrière de Damien Gaudin marqua un peu le pas lorsqu’il endossa les couleurs de l’équipe AG2R la Mondiale. Et en fin de saison dernière, le contrat de ce coéquipier de Ben Gastauer ne fut pas renouvelé. Il trouva donc, avec l’Armée de Terre, le moyen de rebondir loin de la pression du World Tour. « Je ne cours pas après l’argent. Chez AG2R, j’avais l’impression d’être dans une grosse usine, je suis plus épanoui aujourd’hui. Cette année mon Paris-Roubaix sera le Tro Bro Leon et notre équipe a l’ambition de monter en deuxième division », avait-il confessé à nos confrères du Parisien en février dernier.

On remarque au passage, vu ses succès précédents, qu’il a parfaitement tenu parole. Damien Gaudin, dont les qualités physiques sont évidentes portera donc aujourd’hui le maillot de leader. Ses adversaires doivent savoir que le garçon peut aller vite au sprint.

Mais à l’évidence il n’a aucune chance de résister aux parcours accidentés de vendredi à Walferdange et samedi à Diekirch.

Si l’Armée de Terre sera aux commandes de cette première étape, on imagine que les coureurs de la BMC, Greg Van Avermaet et Jempy Drucker au premier chef seront pressés, via les bonifications, de reprendre la main. Damien Gaudin le sait bien, mais cela ne lui fait pas peur. Que la bagarre commence!

Denis Bastien