Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le tirage au sort n’a pas franchement été clément pour Gilles Muller, qui va devoir affronter l’imprévisible et talentueux Gaël Monfils, dès le premier tour.
C’est typiquement le genre de tirage au sort qui ne fait pas vraiment plaisir : « C’est sûr, ce n’est pas un tirage facile », confie Gilles Muller. En effet, le Luxembourgeois, pour la dernière levée du Grand Chelem, va devoir affronter Gaël Monfils.
Les deux hommes se sont déjà rencontrés à deux reprises, avec une victoire de chaque côté : au Canada en Masters 1000 et en trois sets pour Muller l’an passé, et au Masters 1000 de Monte Carlo en deux manches, dont un vilain 6-0 pour terminer, cette année.
Gilles Muller est parfaitement conscient de ce qu’il va retrouver face à lui : « Gaël est quelqu’un qui peut super bien jouer. Il a des qualités physiques et tennistiques incroyables. Maintenant, il est irrégulier, c’est pour cela qu’il n’est pas à la place à laquelle il devrait être », confie le Luxembourgeois, à propos de son adversaire, actuel 12e au ranking ATP.
Mais le 37e joueur mondial, qui sort d’une belle campagne olympique qui l’avait vu s’arrêter au troisième tour après avoir notamment épinglé à son tableau de chasse un autre cador du tennis français, Jo-Wilfried Tsonga, neuvième mondial, sait que son adversaire n’est certainement pas non plus satisfait de ce tirage au sort : « Évidemment, ce sera difficile. Mais j’ai le jeu pour l’embêter. Il faudra que je sois au top dès le départ. Je n’ai pas de tour d’échauffement. »
Face à Monfils, Mulles sait ce qu’il faudra faire : « C’est un joueur qui apprécie qu’on joue dans sa filière. Il se met loin en fond de court et il est très difficile à déborder. Il faudra que je l’attaque beaucoup, que je lui mette beaucoup de pression, il n’aime pas vraiment cela. »
«Je ne dois pas lui donner de rythme»
La première balle du Luxembourgeois, qui lui avait fait quelques fois défaut à Rio, devra être au rendez-vous : « Je vais devoir raccourcir les échanges et ne pas lui donner de rythme. Il a une première très puissante, je vais déjà essayer de la retourner et ensuite être le plus agressif possible », indique encore Gilles Muller.
Après avoir quelque peu prolongé son séjour au Brésil, le porte-drapeau de la délégation grand-ducale avait choisi de zapper Cincinnati (comme son adversaire, qui lui souffrait du dos) et avait rejoint son camp de base à Delray Beach, en Floride : « J’ai d’abord profité de deux ou trois jours de repos. Ensuite, on a surtout mis l’accent sur le physique avec seulement 1h30 de tennis par jour. C’était très intense et j’ai mis du temps à récupérer. Et cette semaine, c’était plus de tennis. On a fait des points, on a travaillé des trucs sur le terrain. »
Gilles Muller a désormais quelques jours pour fourbir ses armes. Nul doute qu’il devra être à son meilleur niveau pour espérer faire chuter Gaël Monfils. S’il y parvenait, il pourrait bénéficier d’un tableau plutôt favorable. Et pourrait rêver de faire un joli parcours, du côté de New York.
Romain Haas
