[Tennis] Mandy Minella : « Le temps perdu ne se rattrape pas »

De retour de blessure, Mandy Minella (WTA 69) aborde un moment important de sa saison avec Paris, puis sans doute le tournoi WTA 125 de Bol qu’elle avait remporté l’année dernière.

Blessée aux abdominaux voici cinqsemaines, Mandy Minella (31 ans)a repris la compétition en début desemaine avec une défaite assez sèche (1-6, 4-6) au 1ertour à Strasbourg face à la Russe Kulichkova pourtant classée 192e à la WTA.

Comment vous sentez-vous après les événements de ces derniers jours?

Mandy Minella : Cela va bien. Je ne ressens plus de douleur là où j’ai été blessée. Après, au niveau du jeu, on ne peut pas dire que j’ai beaucoup de matches derrière moi pour aborder cette deuxième levée du Grand Chelem de la saison. Mais je suis heureuse d’être ici, à Paris.

Votre défaite en Alsace lundi dernier n’était pas forcément des plus rassurantes avant de disputer un rendez-vous comme Roland-Garros…

J’ai eu du mal à rentrer dans mon match. Qui plus est que mon adversaire, elle, sortait des qualifs et avait donc un certain rythme dans les jambes. Alors que moi, je n’avais plus joué en compétition depuis la Fed Cup fin avril. Elle a su se montrer agressive et très rapide. Trop pour moi en tout cas. Dans le deuxième set, j’ai compté un break d’avance en début de deuxième manche, mais cela n’a pas suffi pour revenir…

Quel sentiment prévalait alors : la déception de la défaite face à une adversaire abordable ou la satisfaction d’avoir pu rejouer?

J’étais contente d’avoir pu regoûter à la compétition. Et j’avoue que je ne m’attendais pas à un énorme résultat. Depuis, je me suis beaucoup entraîné. Et j’ai encore quelques jours pour continuer à le faire.

Revenir pour Roland-Garros, cela a été une vraie course contre la montre?

Non. J’ai simplement fait ce qu’il y avait à faire. Le temps que tu perds lors d’une blessure, tu ne peux pas le rattraper. Je le sais. On essaie donc de faire avec.

À un moment donné, vous vous êtes dit que vous ne seriez pas rétablie à temps pour ce rendez-vous?

J’ai eu peur, oui. Mais être présente à la porte d’Auteuil a toujours été ma priorité. J’ai tout fait pour être là et, dans mon malheur, j’ai eu un peu de chance que cette blessure survienne cinq semaines avant l’échéance et pas plus tard.

Au 1er tour, vous serez opposée à la joueuse belge Kirsten Flipkens (31 ans, WTA 89). Une fille dont on retient surtout les résultats sur surface rapide (demi-finale à Wimbledon, succès face à Venus Williams, Petra Kvitova, Caroline Wozniacki… sur dur)…

Kirsten est très forte sur gazon, mais c’est aussi une fille très constante. Cela fait très longtemps qu’elle est dans le top 100 mondial. Elle joue très physique, très dur, avec beaucoup de variété au niveau des coups. Je pense que je vais devoir passer en hauteur, en mettant beaucoup d’effet, de spin, dans mes coups. Vu qu’elle n’est pas forcément très grande (NDLR : 1,65 m). Et aussi me montrer agressive.

Vous vous connaissez bien?

Depuis les -14 ans. On a le même âge et on s’est donc pas mal croisées. On s’apprécie. Je me souviens qu’on s’est affrontées à Linz en 2016. Je m’étais blessée ce jour-là…

Roland-Garros est un tournoi qui ne vous a jamais beaucoup réussi. C’est le seul où vous n’êtes jamais parvenue à franchir le 1 er tour du tableau final…

C’est vrai. Cela s’est passé un peu mieux en qualifications, puisque je me souviens être allée, une année, jusqu’au 3 e tour de celles-ci… Beaucoup de choses dépendent souvent du tirage au sort. Mais j’aimerais beaucoup réussir quelque chose de beau sur cette terre battue que j’apprécie. Elle me permet d’utiliser toutes mes armes. C’est d’ailleurs sur l’ocre que j’avais remporté mon premier titre WTA l’an passé, à Bol (Croatie). Après, c’est une surface qui demande du temps pour s’y adapter. Or, ici, je n’en ai pas vraiment eu…

Vous parlez du tournoi de Bol. Celui débutera le 6 juin, c’est-à-dire avant la fin de RG, pour se terminer le 11. Si vous êtes sortie en première semaine à Paris, vous partez directement pour la Croatie?

Oui. Et je vous avoue que cela me procurera un grand plaisir de pouvoir y retourner. Mais je prendrai ça comme une nouvelle compétition. Pas question de rester bloquée sur mon succès de 2016. Je suis assurément tournée vers l’avenir.

Vous ne penserez donc pas aux nombreux points que vous avez à défendre durant les prochains jours?

Non, je n’y penserai pas.

Entretien réalisé par Julien Carette