Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Les avants-centres de la sélection nationale n’ont plus marqué depuis le but de Dave Turpel contre la Macédoine, le 9 octobre 2014 (défaite 3-2).
D’autres joueurs (milieux de terrain, ailiers stricto sensu, défenseurs) ont entre-temps comblé les vides, mais pour les joueurs habitués à évoluer en pointe régulièrement ou de façon ponctuelle, cela fait six matches et demi sans scorer.
Depuis l’arrivée du sélectionneur et sa volonté d’attaquer en août 2010, ils n’ont fait pire qu’à une reprise : 624 minutes entre juin 2013 et mai 2014. Mais ils ont déjà fait pire que les 573 minutes entre septembre 2011 et février 2012.
Depuis le début de la campagne, on a dénombré au moins huit énormes occasions de but pour ces avants-centres, dont six auraient permis d’ouvrir le score.
DAN DA MOTA… n’a plus marqué en sélection depuis… 25 heures 21 minutes
Son dernier but
L’égalisation en l’Irlande du Nord (1-1), en septembre 2012. Un tir de loin, osé et contré, donc plein de réussite. Comme par hasard après son sublime but de grand buteur quelques jours plus tôt face au Portugal (1-2).
Ses ratés
Dans cette campagne, c’est ce duel de dimanche contre Pyatov à 0-0. Son appel, sa prise de balle, son plat du pied sont parfaits. Mais cela ne fait pas but et c’est symptomatique.
Son rendement en club
Ce garçon marquait une vingtaine de buts par saison à Etzella. En 2010, au F91, il en scorait encore 10 et même 16 en 2011. Depuis, ses saisons stériles se succèdent : 3 en 2012, 3 en 2013, 7 en 2014 et 4 pour celle qui vient de s’achever, à raison d’un but toutes les 4 h 39. Bof.
Pourquoi il faut y croire
Parce qu’il est un homme de périodes. Il lui arrive ponctuellement de prendre feu et de décider des matches. Cela lui est arrivé déjà plusieurs fois, notamment face aux Slovaques en amical (2-1, février 2011) et que ça rattrape bien des périodes de vaches maigres.
AURÉLIEN JOACHIM… n’a plus marqué en sélection depuis… 6 heures 13 minutes
Son dernier but
Un but qui ne compte pas (le match a été invalidé par la FIFA) mais un bijou absolu : un contrôle du droit sur un dégagement de Moris, enchaîné avec un missile du gauche le long du poteau de Courtois, face aux Belges, à Genk. Ce qui en dit long finalement sur son sens du but.
Ses ratés
Pas en campagne. Mais un manque de réussite flagrant en amicaux depuis un an et demi. Une grosse opportunité en Italie et une autre face au Cap-Vert qui aurait pu donner un succès.
Son rendement en club
Famélique. Entre les bizarreries des choix du staff technique du CSKA Sofia et sa blessure mal soignée, il a marqué 5 buts en 738 minutes de temps de jeu.
Pourquoi il faut y croire
Parce qu’il a déjà raté beaucoup de matches depuis le début de la campagne (Belarus, Macédoine, Ukraine) et joué une partie seulement des autres (Ukraine) et qu’avec lui, les deux premiers auraient pu bien mieux se terminer. En septembre, sa présence pourrait relancer la machine. S’il se trouve un club et qu’il y regagne de la confiance…
DAVE TURPEL… n’a plus marqué en sélection depuis… 3 heures 49 minutes
Son dernier but
Le but du 1-2 juste avant la pause en Macédoine. Un but plein d’opportunisme et d’un timing miraculeux, qui ne servira pas à prendre de point (3-2).
Ses ratés
Le malheureux a été stigmatisé pour s’être trouvé deux fois seul face au but vide contre le Belarus, puis avoir gâché deux occasions en plaqué or face à l’Ukraine à 0-0. Ou le symbole d’un garçon plein de promesses mais pas encore tueur.
Son rendement en club
Première saison difficile au F91, où il n’était pas encore au niveau de la concurrence en arrivant, malgré ses 24 buts en deux saisons de DN à Etzella. Il n’a scoré qu’un but toutes les 2 h 26 avec Dudelange.
Pourquoi il faut y croire
Parce qu’en termes de potentiel, ce garçon a tout ce qu’il faut, notamment un gabarit qui pourrait le rendre difficile à arrêter s’il parvient à franchir un cap mentalement. Il a déjà progressé sur l’ensemble de la saison, est même devenu titulaire en club. Lui reste à lâcher les chevaux avec la sélection. Le déclic? Un ou deux buts assez rapprochés seraient les bienvenus.
STEFANO BENSI… n’a plus marqué en sélection depuis… 6 heures 8 minutes
Son dernier but
Un superbe coup franc à Skopje, pour égaliser, lors d’une mi-temps où il aura livré un véritable récital. Quand il est en forme, ce garçon a plus que le niveau international. Dans la foulée, il avait offert une passe décisive à Turpel.
Ses ratés
Pour l’heure, sur cette campagne, il ne s’est rendu «coupable» que de ne pas avoir frappé avec deux défenseurs du Belarus repliés devant le but déserté de Gutor. C’était l’occasion du 1-0.
Son rendement en club
Bensi a encore vécu une saison largement plombée par les blessures et les atermoiements entre le Fola et la sélection luxembourgeoise. Perturbé Bensi? En tout cas, il a signé, avec cinq buts seulement, sa pire saison des cinq dernières années. Dire qu’il pesait une cinquantaine de buts sur les trois derniers exercices et qu’aujourd’hui, il marque toutes les 3 h 10 en DN…
Pourquoi il faut y croire
Parce qu’en retrouvant la régularité et avec un Fola qui tourne et avec lequel il se sent en confiance, cela peut avoir de belles répercussions avec les Roud Léiwen.
MAURICE DEVILLE… n’a plus marqué en sélection depuis… 4 heures 1 minutes
Son dernier but
Maurice Deville avait sauvé l’honneur contre le Monténégro (4-1), au milieu d’un non-match, en novembre 2013. Anecdotique. Son doublé face à la Macédoine, à 19 ans seulement, pour offrir un succès (2-1) en une mi-temps seulement et pour sa deuxième sélection, laissaient entrevoir un potentiel fou. Car ses gestes et son sang-froid étaient ceux d’un vrai tueur.
Ses ratés
Un seul, qui ne prête pas à conséquence, mais intrigue : après sa tête à bout portant ratée à 2-0 en Slovaquie, il avoue qu’il en a déjà raté plusieurs en clubs et que cela l’agace.
Son rendement en club
Pas bon. Pourtant, il est redevenu titulaire à K’Slautern, en fin de saison. Mais 4 buts en Regionalliga (un toutes les 7 heures de temps de jeu!!!) alors qu’en 2010 et 2011, avec Elversberg, il en avait mis 7 et 11 alors qu’il était à peine majeur, c’est un recul. Il a raté une étape.
Pourquoi il faut y croire
Parce qu’il ne panique pas et qu’il mise beaucoup sur le travail. Même s’il va devoir se faire violence et arrêter de gamberger.
Julien Mollereau
