Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Entraîneur d’un Fola qui décolle demain pour Zagreb, Jeff Strasser ne voit qu’une chose positive dans ce déplacement: «On connaît leur stade!»
Strasser reconnaît que le Dinamo sera un très gros favori dans cette confrontation, mais ne s’interdit pas de croire à un petit exploit. «On n’a pas beaucoup de chances de se qualifier, mais c’est réalisable», dit-il.
Êtes-vous satisfait de votre préparation?
Jeff Strasser : Ça s’est bien passé. Les internationaux ont eu plus de vacances, il a fallu intégrer nos nouveaux joueurs et il y a eu des blessés. Mais ça, c’est pareil pour tous les autres clubs. Bref, je suis content d’avoir aujourd’hui quasiment tout mon groupe valide, à l’exception de Gerard Mersch et de Tom Laterza, qui sont toujours blessés.
Par rapport aux autres saisons, vous êtes dans les mêmes temps de passage?
Je me réjouis de voir tout le monde à un bon niveau de forme. Disons que ça me donne confiance pour la saison à venir.
Où en sont vos recrues?
Basile Camerling et Fouad Rachid n’ont pas pu faire toute la préparation à cause d’une blessure musculaire et une autre à la cheville. Ils avaient un peu de retard, alors ils manquent logiquement de rythme, mais ça va aller. Pour Ahmed Rani, son intégration est plus rapide que celle des autres car il faisait déjà partie de l’équipe avant sa saison en Algérie. Pour ce qui est de Massimo Martino, il fait partie des internationaux qui ont donc eu un peu plus de vacances.
Passer après Laurent Jans, c’est un peu de pression pour Massimo Martino, non? D’autant qu’il devrait jouer dès mercredi à Zagreb, sachant que Tom Laterza est blessé…
Tous les joueurs du Fola doivent avoir la pression! Je parle d’une bonne pression qui doit les tirer vers le haut et les pousser à se transcender.
L’arrivée de Fouad Rachid peut-elle tout chambouler au milieu de terrain, où vous vous appuyiez beaucoup sur le trio Dallevedove – Souto – Payal, la saison passée?
Après une période si courte, c’est difficile de parler d’un joueur dans les détails. Il est là pour apporter de la concurrence, comme les autres recrues. C’est un milieu relayeur qui a une bonne technique. Il a un petit gabarit et une expérience d’un autre niveau.
Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris que vous joueriez de nouveau contre le Dinamo Zagreb?
Depuis qu’on joue la Coupe d’Europe, on tombe toujours sur l’adversaire le plus costaud! Donc c’est un truc normal pour nous… La seule chose positive, c’est qu’on connaît leur stade. Le Dinamo sort d’une saison complète sans la moindre défaite. Ils n’ont plus perdu en compétition nationale depuis 43 matches. Tout est dit.
La perspective de passer sur tapis vert après les déboires du président et de l’entraîneur du Dinamo (une enquête pour corruption et fraude fiscale étant en cours, les frères Mamic ont été mis en détention provisoire pendant un mois, début juillet), vous y pensez?
Je ne pense qu’aux deux matches qu’on va devoir jouer. Je travaille sur un seul sujet : comment combler la différence de niveaux et faire pour que le petit pourcentage de chances qu’on a de passer ce tour finisse par prendre le dessus. On n’a pas beaucoup de chances de se qualifier, mais c’est réalisable. Je suis focalisé sur ça, sur la manière d’optimiser nos chances. Le reste, je n’y pense pas.
En faisant la Ligue des champions, le Fola est presque obligé de tirer un gros morceau. À la vue du calibre des adversaires des autres clubs luxembourgeois, n’est-ce pas frustrant de se dire que vous pourriez peut-être faire un petit parcours en Europa League?
Non. La question ne se pose même pas : dans tous les cas, je préfère jouer la Ligue des champions que l’Europa League. Déjà parce que ça veut dire qu’on a fini champion la saison précédente. Ensuite car on démarre au second tour, donc ça ne nous donne pas l’obligation de commencer plus tôt la préparation. Il faut se fixer des objectifs : le 0-0 qu’on a fait contre Göteborg l’an passé et le nul contre Elfsborg (NDLR : 1-1, en 2011) nous donnent des points. Et avec ces points, peut-être qu’un jour le Fola pourra être protégé dans le classement et être dans le chapeau des têtes de série.
Entretien avec notre journaliste Matthieu Pécot
