Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Henri Bossi intégrera le «team Becca» la saison prochaine et aucune des deux équipes ne crierait au scandale en cas de nul dimanche (16h). Les conditions du fantasme sont là.
Alors que la ligne rouge de la FLF a sonné, il y a trois semaines tout juste, après le match Mühlenbach – Rodange pour dénoncer une tentative de corruption que la FLF et son tribunal ont jugée suffisamment crédible pour condamner un membre du club de Mühlenbach, on en revient aujourd’hui aux petites insinuations habituelles de fin de saison.
Les primes de motivation sont entrées de longue date dans le folklore des dernières journées au couteau ? Il n’y en a même plus besoin dans une BGL Ligue qui commence à s’organiser gentiment en système clanique. Ainsi, la plupart des acteurs de Division nationale n’ont pu s’empêcher de remarquer (et de le dire tout haut parfois), qu’un match nul semblerait très suspect vu la configuration de cette rencontre entre Hostert et le F91.
Pourquoi ? Mais parce qu’un nul suffit à Dudelange pour glaner le titre et être enfin assuré de participer à la prochaine campagne de Ligue des champions. Et parce qu’un nul ne serait pas forcément un mauvais résultat pour Hostert, assuré alors de jouer au pire le barrage, et même d’en profiter éventuellement pour doubler Etzella sur le fil avant la 26e journée, allez savoir. Le dénominateur commun à ce plan sans accroc : Henri Bossi, le coach hostertois, intégrera à la fin de la saison le «team Becca», pour lequel il travaille déjà en tant que directeur sportif.
« Dans le foot, tout peut arriver »
Haussement d’épaules de l’intéressé : « À moi, personne ne m’a rien dit. Dans le foot, tout peut arriver. Regardez : le F91 a bien fait 2-2 contre Rumelange (NDLR : 22e journée). Alors quoi ? Si ça nous arrive à nous aussi, tout le monde va dire quelque chose ? Hey mais on peut gagner aussi hein ?! On a quand même mis deux buts au Fola – et on menait contre eux à cinq minutes de la fin – et à la Jeunesse ! »
L’insinuation agace encore plus Dino Toppmöller, qui s’emballe à l’évocation de ce petit arrangement entre amis potentiel. « Alors quoi ? On ne joue pas le match ? Moi je joue pour gagner et je vais préparer mes joueurs pour ça. J’ai été élevé comme ça. Chacun est responsable pour soi. Si d’autres attendent des cadeaux de notre part, je leur dis ‘faites votre travail’.
Donc je veux gagner contre Hostert et je voudrai aussi gagner contre Hamm le week-end suivant. Je veux qu’on ne lâche rien, parce que si on fait ça, il y a des chances que l’on perde la finale de Coupe contre Etzella ! Non, franchement, tout ça ne m’intéresse pas beaucoup. Même si j’ai une excellente relation avec Henri Bossi et vraiment le plus grand respect pour son travail. »
Les dénégations sont là. Couchées sur papier. On verra bien quelle valeur certains clubs leur accorderont si d’aventure cet Hostert – F91 se terminait sur un résultat nul qui plierait l’affaire du titre et aurait une influence réelle sur la lutte pour le maintien.
Julien Mollereau
