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[Handball] Tom Quintus : « Esch, c’est mon club de cœur »


Tom Quintus a troqué le n°3 porté aux Red Boys pour le 33. Un petit clin d'oeil à Romain Labonté, l'emblématique n°6 eschois ? (photo Editpress/Marcel Nickels)

Tom Quintus retrouve, ce samedi soir, les Red Boys avec qui il a obtenu son deuxième titre de champion. Sans émotion particulière…

Esch reçoit les Red Boys. Est-ce un rendez-vous spécial à vos yeux ?

Tom Quintus : J’ai déjà changé de clubs à maintes reprises. Et, à vrai dire, pour moi seules les fois où j’affrontais Esch revêtaient quelque chose de particulier. Après, affronter Dudelange, Berchem ou les Red Boys, ça ne me fait pas grand-chose.

Vous semblez être un « Eschois pur jus »…

Oui, c’est sûr et certain ! J’ai débuté le handball à la Fraternelle, j’avais cinq ans. Le HB Esch, je l’ai quitté plusieurs fois mais j’y suis toujours revenu. Ce club est dans mon cœur.

Vous y êtes revenu cet été alors que vous aviez prolongé de deux saisons, cet hiver, votre contrat avec les Red Boys. Racontez-nous…

C’est vrai, c’était en janvier. Puis, début février, à la demande d’Holger Schneider, Christian (Bock) m’appelle pour me proposer de revenir. Je vais sur mes 28 ans et c’était peut-être ma dernière chance de rejouer avec tous mes potes.

Cette proposition se fait alors que les deux clubs sont encore en course pour le titre de champion. Délicat, non ?

Justement, je ne voulais pas qu’il y ait d’ambiguïté. Un soir de février, avant une séance d’entraînement, j’ai parlé de ma situation en présence du groupe mais aussi du président de l’époque. Si le groupe a très bien compris, ce ne fut pas le cas de Gast Seil.

Comment a-t-il réagi ?

Il était en colère, il m’a dit que le club comptait sur moi et qu’il était en course pour le titre. J’ai voulu le rassurer en lui expliquant que j’allais défendre les couleurs de Differdange à 100% tant que je porterais ce maillot. Quant à ma demande de quitter le club, il m’a opposé un « non » ferme et définitif.

Par la suite, comment avez-vous vécu votre mise à l’écart ?

Le comité m’a écarté car, selon lui, ma présence perturbait le groupe. Un groupe avec lequel, je précise, je n’avais aucun problème. Mais aujourd’hui, je peux le dire, cette décision, c’était celle de Gast. Il a voulu montrer qu’il avait encore le pouvoir.

L’arrivée de John Scheuren à la présidence du club a-t-elle facilité votre départ ?

Oui. Si je peux jouer aujourd’hui pour mon club formateur, c’est grâce à John.

Le 21 mai dernier, lors du match décisif pour l’attribution du titre de champion à Oberkorn contre Käerjeng, vous êtes en tribunes. Quels sentiments vous habitaient ?

J’étais triste. Vraiment triste. Je voyais mes équipiers lutter et moi, j’étais en tribunes. J’aurais aimé être sur le terrain.

Vous y êtes descendu après la cérémonie officielle. On ne vous a pas vu soulever le trophée…

Je l’ai pris dans les mains dans le vestiaire. Je l’ai regardé, tout simplement, ressentant davantage de tristesse que de joie. En fait, je ne me sens pas vraiment comme un champion en titre ! C’est dommage, car j’ai participé durant huit mois sur dix à la conquête de ce titre.

Vous étiez pourtant considéré comme le patron de cette défense…

Avec Andraz (Podvrsic), dans l’axe, c’était exceptionnel ! Il y avait une vraie complicité. Après, pour ce qui est du patron, c’est comme ça qu’on me considérait oui…

À Esch, vous n’êtes pas arrivé avec le même statut. Cela change-t-il quelque chose ?

Si Esch m’a engagé, c’est pour renforcer le secteur défensif.

On vous a vu également, depuis le début de championnat, évoluer en pivot. Un souhait personnel ou une demande d’Holger Schneider ?

C’est l’entraîneur qui me l’a demandé. Ça ne me pose pas de problème, même si ça faisait huit ou neuf ans que je ne m’étais pas retrouvé dans cette position (il rit) . Position que je partage avec Luca (Tomassini) et Sascha (Marzadori).

On vous dit grand admirateur de Romain Labonté…

Quand j’avais cinq ans, je le regardais jouer et je voulais être comme lui. Avoir le même rôle que lui. Il impressionne et sa force se situe justement dans le respect qu’il inspire à ses adversaires. Personne n’essaie de mettre un but dans sa zone. Et puis, Romain a une super mentalité. À 42 ans, il s’entraîne encore comme un jeune.

Vous partagez ce goût pour le défi physique. Le contact. On se trompe ?

Non, c’est vrai, je défends plus en allant toucher l’adversaire qu’en attrapant le ballon…

Vous donne-t-il des conseils ?

J’ai bientôt 28 ans (NDLR : il les fêtera le 28 octobre) et je commence à avoir un peu de métier. Donc, sur le plan tactique, pas vraiment. Par contre, quand on joue ensemble, on se parle beaucoup. En défense, la communication est très importante.

Entretien avec Charles Michel

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