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Sedin Zuzo : « Je n’aurais jamais imaginé vivre ça » (Interview)


Deux titres de champion (2010 et 2013), trois Coupes (2011, 2012 et 2014) et une finale de Challenge Cup : arrivé en 2009, Sedin Zuzo a vécu de grands moments avec un HB Esch qu’il quittera en fin de saison pour les Red Boys. Sans regret (« si la prolongation de contrat ne s’est pas faite, c’est qu’elle ne devait pas se faire ») et avec l’envie de finir en beauté en réalisant le doublé Coupe/championnat.

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Le départ de Sedin Zuzo (à d.) en fin de saison pourrait pousser le HB Esch à offrir un autre statut à Sebastian Bininda (à g.), actul joker de luxe. (Photos : Le Quotidien/Julien Garroy)

> Le HB Esch vient d’officialiser la non-prolongation de votre contrat, qui s’achève en juin, et votre engagement pour les Red Boys…

Sedin Zuzo : Ah, je vois que les nouvelles vont vite. Enfin, je suis surpris que le club en parle si tôt. J’ai averti le club de ma décision hier (dimanche) et j’ai donné mon accord aux Red Boys aujourd’hui (hier). Mais bon, au final c’est vrai, je pars en fin de saison.

> Le 13 décembre, on évoquait déjà l’incertitude quant à votre présence la saison prochaine au sein du HB Esch. Pourquoi quitter le club ?

C’est ma sixième saison ici, jamais je n’étais resté aussi longtemps dans un club. J’ai envie de changer. J’en ai besoin aussi, pour éviter la routine.

> N’étiez-vous pas déjà tombé dedans ?

Sans doute…

> À 37 ans, d’autres auraient peut-être décidé de mettre fin à leur carrière. Pas vous. Pourquoi ?

Parfois, tu vois des « vieux » qui ont du mal à raccrocher mais qui continuent. Et, bien souvent, ce n’est pas très beau à voir. Et je n’ai aucune envie de me traîner un jour sur le terrain. Si j’ai décidé de continuer, c’est que la tête et le corps suivent.

> Il y a trois ans, les ligaments croisés de votre genou droit se sont rompus pour la deuxième fois. Comment va-t-il ?

Cette rechute m’a obligé à changer mon jeu. En tête, j’ai toujours à l’esprit de préserver mon genou. Je fais donc moins le fou. Après, même si je le suis peut-être moins qu’avant, je reste quand même performant.

> Esch a-t-il essayé de vous retenir ?

Oui, très tardivement… Trop puisque j’avais déjà donné mon accord verbal au président des Red Boys (NDLR : Gast Seil).

> Vous avez tout gagné avec Esch, vous avez même disputé une finale d’une Coupe d’Europe…

Je n’aurais jamais imaginé vivre ça à mon arrivée (NDLR : en 2009). J’ai vraiment vécu de très bons moments. L’aventure en Challenge Cup, c’était exceptionnel. On faisait des résultats extraordinaires avec un groupe qui parvenait à se sublimer. Par exemple, Jeff (Decker) jouait au-dessus de son niveau et Martin (Muller) faisait des trucs de malade !

> Il y avait un réel engouement au sein d’un club qui en suscite déjà beaucoup en temps normal…

Je pense qu’on peut dire sans se tromper qu’Esch a les meilleurs supporters du Luxembourg.

> Quels sont vos rapports avec eux ?

Très bons ! J’ai d’ailleurs même mon petit fan club tenu par la grand-mère de Jeff Decker avec ses copains et ses copines. D’ailleurs, j’ai appris qu’elle était hospitalisée suite à une chute, j’en profite donc pour lui faire la bise.

> Cette chaude ambiance risque de contraster avec celle qui vous attend à Oberkorn…

J’avoue ne pas y avoir pensé… Mais avec la nouvelle politique du club, qui est de se baser davantage sur des joueurs luxembourgeois, ça va peut-être changer.

> Quels furent les arguments de Gast Seil pour vous convaincre de rejoindre Differdange ?

Déjà, quand il m’a dit que ça faisait 29 ans qu’il était président du club, je trouvais que ça témoignait d’un réel engagement et que c’était très respectable. Rassurant aussi. Ensuite, il m’a parlé aussi du 75e anniversaire du club et qu’il voulait réussir quelque chose. Et puis, ça va me permettre de découvrir un autre club, d’autres joueurs et de retrouver Alen Zekan.

> Un ami ?

C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Il est droit, gentil, agréable, serviable et est un très bon joueur. Quand tu as un joueur comme ça dans ton équipe, tu sais que tu peux faire quelque chose. Et puis, on a les mêmes origines.

> Quel Eschois prendriez-vous volontiers à Differdange ?

(Il réfléchit) C’est difficile comme question… C’est un coup à se fâcher avec quelqu’un ça, non? Bon, pour éviter tout malentendu, et parce que c’est quelqu’un que j’adore, je prendrais « Cata » (NDLR : Catalin Mitrea). C’est un super type et un super entraîneur des gardiens. Il voit ce dont tu as besoin de travailler, est très exigeant et même quand il t’en fait baver, il le fait avec le sourire…

> Vainqueur à deux reprises du championnat et de trois Coupes de Luxembourg, vous n’avez cependant jamais réussi le doublé. Serait-ce le scénario idéal pour quitter le club ?

Ça me permettrait de finir, comme je le suis depuis le début, proprement. Entre le club et moi, ce serait une sorte de cadeau mutuel.

Entretien avec notre journaliste Charles Michel

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