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[Handball] Raphaël Guden : «Quand l’occasion se présente…»


Raphaël Guden (au tir) a incontestablement franchi un cap cette saison. Et ce n'est sans doute pas le dernier...(Photo : Luis Mangorrinha)

Raphaël Guden (19 ans) jouera la saison prochaine à Dansenberg (3e Liga). Formé à Berchem, l’international y voit un tremplin pour une carrière professionnelle dont il rêve depuis tout petit.

Jeudi matin, votre club a officialisé votre départ pour Dansenberg (3e Liga Sud). Expliquez-nous les raisons de ce départ.
Raphaël Guden : À vrai dire, il me restait encore un an de contrat, mais, au moment de prolonger, avec le club on s’était mis d’accord qu’en cas de proposition d’un club étranger, Berchem me laisserait partir. L’occasion s’est présentée et le club a respecté sa parole.

De quelle manière Dansenberg est entré en contact avec vous ?
En fait, Steffen Ecker, l’entraîneur, est entré en contact avec moi par l’intermédiaire de Björn Gerber (NDLR : joueur et secrétaire du HC Berchem) qu’il avait rencontré lorsqu’ils passèrent leur diplôme d’entraîneur. Il m’a contacté en me disant qu’il m’avait vu jouer et qu’il aimerait que je vienne faire un essai durant les vacances de carnaval. Blessé, je n’ai pu y aller que deux semaines plus tard. Après deux séances, il m’a dit qu’il avait hâte de me voir jouer à Dansenberg la saison prochaine.

Vous attendiez-vous à partir dès cette saison ?
(Il sourit) D’une certaine manière, je l’espérais… Après le bac, que je passe cette année, je projetais d’aller en Allemagne pour suivre mes études. Il ne me reste donc plus qu’à avoir mon bac…

À vous entendre, la décision de rejoindre Dansenberg ne fut pas très difficile à prendre…
Non. J’ai toujours voulu jouer en Allemagne, et quand l’occasion se présente, il faut la saisir. Quant à mes études, je vais les poursuivre à Heidelberg, c’est à 50 minutes de Kaiserslautern (NDLR : Dansenberg est un quartier de Kaiserslautern).

Avez-vous demandé conseil à l’un ou l’autre joueur ?
Oui, à Tommy Wirtz. Il m’a dit que c’était une très belle opportunité.

Qu’espérez-vous en rejoignant la 3e Liga Sud ?
C’est un premier pas vers le professionnalisme. Tommy en est le parfait exemple (NDLR : arrivé l’été dernier à Sarrelouis, l’ex-Dudelangeois évoluera la saison prochaine en 2e Bundesliga sous les couleurs du DJK Rimpar Wölfe). La 3e Liga est un bon tremplin, car, il faut se rendre à l’évidence, quand ils cherchent un joueur, les clubs de Bundesliga ou de 2e Bundesliga vont se diriger vers ce qu’il y a en 3e Liga plutôt que vers le Luxembourg.

Un passage obligé en quelque sorte…
Oui, exactement.

Au-delà de vos études, c’est d’une carrière de joueur professionnel dont vous rêvez, non ?
C’est mon rêve depuis que je suis tout petit ! Là, je ne le serai pas. J’ai un contrat de trois ans, mais ce n’est pas un contrat pro. Je continuerai de faire mes études et de m’entraîner quatre fois par semaine. Comme je le faisais à Berchem.

J’aurais aimé jouer un dernier match avec mes équipiers  pour remercier le club et dire adieu aux supporters

Quel regard portez-vous sur votre évolution ?
Cette dernière saison avec Alexandre (Scheubel) comme entraîneur m’a fait beaucoup de bien. Il m’a beaucoup aidé. Je me suis rendu compte que si j’avais la confiance de l’entraîneur, ça m’aidait à avoir confiance en moi-même. Dommage que je ne l’ai eu qu’une saison.

Avec Adrian Stot, son prédécesseur, ce n’était pas le cas ?
Adrian a été important pour moi, car je l’ai eu durant six ans. De 12 à 18 ans. En équipe nationale, chez les jeunes, il me faisait confiance, mais, en club, c’était moins le cas. J’entrais en cours de match pour remplacer Loïc Goemaere, qui était un joueur très important de notre dispositif.

Ne vous êtes-vous pas vu confier davantage de responsabilités cette saison grâce au départ de Loïc Goemaere?
Je ne sais pas… C’est possible, car Alex a dû faire avec les joueurs qu’il avait sous la main. Peut-être qu’avec Adrian je me mettais trop de pression. J’avais peur de faire des fautes. Alex m’a fait comprendre qu’en faire ce n’était pas grave. Que ça faisait partie de l’apprentissage.

Selon vous, quelles sont vos principales qualités ?
(Il rit) Je vais répéter ce que les gens disent de moi : la vision, mon un contre un et mon tir à l’arrêt. Après la finale de Coupe de Luxembourg (NDLR : perdue contre Esch), certains m’ont dit que j’avais joué comme un gars d’expérience. Avec beaucoup de maîtrise. Et c’est vrai que je me suis moi-même étonné d’être si calme. J’étais libéré et ça s’explique par cette confiance qu’Alex m’apporte.

Pour bien jouer, vous devez donc sentir la confiance de votre entraîneur. Steffen Ecker est au courant ?
(Il rit) On n’a pas parlé de ça, mais de ce qu’il attendait de moi. Après, ce n’est pas un secret : pour être bon, un joueur doit sentir la confiance de son entraîneur. En Allemagne, ils doivent le savoir…

En 3e Liga, le niveau de jeu, et notamment l’impact physique, est plus important qu’en Division nationale. Que cela vous inspire-t-il ?
J’aime le contact, mais je crois que ce que j’imagine qui m’attend est en dessous de la réalité (il rit). Bref, le physique est sans doute le domaine dans lequel je dois le plus progresser. Pour l’instant, je suis encore un peu trop gros (1,85 m/95 kg).

Le Covid-19 n’arrange rien…
Il y a quelques années, j’avais un but dans mon jardin et j’ai fini par le jeter. Si j’avais su, je l’aurais gardé. Parce que là, ça fait sept semaines que je n’ai pas fait un tir. C’est un calvaire ! Pour moi, tirer, c’est comme boire de l’eau…

Cette épidémie vous empêche aussi, en raison de l’arrêt du championnat, de disputer un dernier match avec Berchem…
J’aurais aimé jouer un dernier match avec mes équipiers pour remercier le club et dire adieu aux supporters, mais ce Covid-19 a vraiment rendu tout compliqué.

Entretien avec Charles Michel

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