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[Handball] Les Red Boys sans fanfaronner


Sous l'impulsion de Max Kohl, les Red Boys ont pris leur envol en début de seconde période. Mieux vaut tard... (Photo : Luis Mangorrinha)

Dix jours après la terrible désillusion en demi-finale de Coupe de Luxembourg contre Berchem, Differdange s’est remis dans le sens de la marche dimanche soir contre Käerjeng lors de la 1re journée du play-off titre. Non sans mal.

Dimanche, au centre sportif d’Oberkorn, les visages étaient fermés. Les regards éteints. Au-delà de la disparition de Marco Marzadori, le père de Sascha, leur pivot, en hommage duquel ils portèrent tous un crêpe noir, les Differdangeois étaient encore habités par cet échec contre Berchem en demi-finale de Coupe de Luxembourg. Alors, au moment de recevoir Käerjeng pour leur entrée dans ce play-off titre, la principale interrogation consistait à s’interroger sur l’impact de cette désillusion sur le groupe lui-même. «Ça va, répondait Sylvain Brosse avant le coup d’envoi. Mais il ne faudrait pas perdre ce match…» Pour cela, il avait demandé à ses protégés de «mettre du rythme d’entrée». Mais surtout d’alterner. Ce dont ils furent justement incapables face aux Berchemois…

Moins de deux heures plus tard, le technicien rejoignait ce même vestiaire, dont il fit trembler les murs à la pause, avec son ardoise et un succès sous le bras. Mais ce dernier, bien que large en apparence (38-29), ne l’incitait guère à fanfaronner. Et pour cause, cette première sortie fut loin d’être une promenade de santé. Ainsi, l’actuel dauphin du HB Esch était tout heureux de rejoindre la mi-temps à hauteur de son adversaire (16-16) grâce à une dernière tentative rageuse d’un Damir Batinovic remonté comme un coucou. Un quart d’heure plus tard, lui et ses partenaires revenaient sur le terrain au compte-goutte. Les mots de Brosse bien en tête. Qu’a-t-il dit ? «Il a bien insisté sur le repli, le repli, le repli», confie Max Kohl.

Quand on demande à l’international luxembourgeois le ton du discours, celui-ci sourit : «Parfois, un coup de gueule permet de mieux faire passer le message…»
Au retour des vestiaires, l’effet est quasiment immédiat et l’Eschois montre immédiatement l’exemple (17-16) à un groupe qui va rapidement prendre le large (25-21, 39e). Courageux et combatif jusque-là, Käerjeng va finir par céder. Incapable de suivre le rythme d’une formation autrement taillée que lui. «Ça a été difficile, soupire Milasin Trivic, le pivot bascharageois. Mais on est dans une logique de construction.»

On peut battre deux fois Esch et aller perdre contre n’importe qui…

À Käerjeng, le chantier est pour le moins hétéroclite sur le plan générationnel et voir un élément tel que Vladimir Temelkov (40 ans le 26 mars prochain) disputer la quasi-intégralité de la rencontre pose question. Tout comme la présence à la base arrière de Zoran Radojevic (38 ans) et Martin Hummel (38 ans le 28 mars). Mais aussi, et pour une autre raison, Sébastien Edgar, ailier de formation, évoluant à la base arrière. Quant à Miroslav Rac, arrivé comme l’international anglais l’été dernier, il n’exprime sans doute pas toute l’étendue de ses qualités.

Et Jérôme Michels, qui a la lourde responsabilité de suppléer Chris Auger dans les cages, ne possède pas encore la constance de son illustre aîné. Ainsi, après une première période très intéressante lors de laquelle il permit aux siens de rester dans le sillage differdangeois, il s’est progressivement éteint et fut remplacé douze minutes durant (38e-50e) par le jeune Charel Kirtz, peu en réussite (1 arrêt).

Dauphin d’un HB Esch impérial samedi soir contre Diekirch (36-20), Differdange a donc attendu le début de la deuxième période pour s’envoler. Signe d’une inconstance symptomatique, les Red Boys s’en sont bien sortis cette fois et, avec deux points de retard sur Esch, restent en course pour le titre. Mais la litote de Max Kohl résume bien l’ampleur de la mission : «Je ne pense pas qu’Esch perde beaucoup de matches.» On lui fait remarquer que lui et les siens affronteront à deux reprises le champion en titre. Un sans-faute et l’affaire serait réglée. «Oui, mais on peut battre deux fois Esch et aller perdre contre n’importe qui…» Et si leur principal adversaire n’était autre qu’eux-mêmes ?

Charles Michel

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