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« Gilles Muller est capable d’aller au bout d’un tournoi d’ici la fin de l’année »


Gilles Muller parviendra t-il à remporter un tournoi cette année ? (Photo : DR)

À dix jours du début de l’US Open, Alexandre Lisiecki, coentraîneur de Gilles Muller (n°41), se montre confiant quant aux chances du n°1 luxembourgeois d’y réaliser un grand coup.

Gilles Muller affiche un état de forme qui laisse espérer un bon parcours à New York. Son coentraîneur revient sur sa tournée américaine.

Que peut-on attendre de Gilles Muller à l’US Open?

Alexandre Lisiecki : Il est en forme et il enchaîne pas mal de matches. Là, il vient de perdre contre Benoît Paire (NDLR : n° 42, au 1er tour du Masters 1000 de Cincinnati), mais pour le reste, il est quand même sur une bonne dynamique avec une demi-finale à Atlanta et un huitième à Montréal. C’est de bon augure avant un Grand Chelem. Il était déjà arrivé bien lancé sur Wimbledon, en jouant bien au Queen’s et en allant en demi-finale à ‘S-Hertogenbosch. Après, il faut être réaliste, ça va dépendre du tirage au sort. Il ne sera pas tête de série. Ça reste un élément important. S’il tombe sur un top 10 dès les premiers tours, ce sera difficile.

Il n’a pas eu beaucoup de chance ces derniers temps, d’ailleurs : à Cincinnati, il aurait retrouvé Djokovic au 2e tour, il a joué la tête de série n° 1 des qualifications au 1er tour (Benoît Paire), il affronte Murray en huitième à Montréal, Gasquet au 2e tour à Washington…

Voilà. Bon, sur des Masters 1000, c’est normal aussi de jouer les gros. En Grand Chelem, c’est un peu différent : il y a 128 joueurs au départ, dont une bonne centaine qu’on aimerait bien voir face à Gilles. À Wimbledon, il n’a pas eu de chance, il a tout de suite affronté Tsonga. Qui n’est pas imbattable non plus, mais bon. Le tirage au sort déterminera le parcours qu’il peut se frayer à l’US Open. Mais il est capable de tout. Même avec un mauvais tirage. Il l’a déjà prouvé (NDLR : quart de finale en 2008 face à Federer, huitième en 2011 face à Nadal). Il peut faire de bonnes choses, mais il faut rester lucide quand même. Il commence à y avoir beaucoup d’attente autour de lui. Quand il perd de manière assez sèche face à Murray, tout le monde est un peu déçu. À Montréal, Murray a battu tout le monde. Il est passé n° 2 mondial. Il faut se rendre compte de la valeur des joueurs qu’il a régulièrement en face de lui maintenant. Ce sont des « top players » qui battent tout le monde chaque semaine.

Justement, pouvait-on attendre plus de lui sur les quatre tournois de préparation à l’US Open qu’il a joués ?

Le truc, c’est qu’on est tous un peu pareils. On s’habitue à ses très bons résultats. Il n’a quasiment pas fait de contre-performances depuis un an et demi (NDLR : en dehors des défaites face à Berankis au 1er tour à Zagreb début février, et Darcis au 1er tour au Masters 1000 de Miami, fin mars). Quand il joue Monfils à Montréal, tout le monde s’attend d’emblée à ce qu’il le batte. C’est ce qu’il a fait, mais ça reste une performance. Quand il joue Gasquet à Washington, tout le monde se dit qu’il l’a déjà battu et qu’il va refaire la même chose. Ces joueurs-là sont des « top players ». On fera le bilan de la tournée après l’US Open, qui reste le tournoi le plus important bien sûr.

Muller est n° 41 mondial, il risque de reculer un peu la semaine prochaine à la suite de son élimination précoce à Cincinnati. Son classement est-il en phase avec sa valeur du moment?

Oui, c’est bien mérité. Il affronte et bat régulièrement des top 50. Maintenant, il lui manque le coup d’éclat dans un Grand Chelem pour continuer à progresser, car les points, à ce niveau-là, deviennent « lourds ». Pour gagner des places, il faut gagner beaucoup de points, donc faire de grands résultats en Grand Chelem ou en Masters 1000.

Si l’on excepte celui de Montréal, Muller s’est fait sortir tôt dans la plupart des Masters 1000. Or on sait que tous les résultats des Masters 1000 sont comptabilisés dans le classement ATP, comme ceux des Grand Chelem. À court et moyen termes, ce n’est effectivement plus dans les tournois ATP 250 ou 500, où il a signé des quarts et des demi-finales déjà comptabilisés dans son classement, qu’il va prendre beaucoup de points…

Oui, enfin, s’il en gagne un, ça va changer beaucoup de choses (il rit). Blague à part, il ne faut pas voir les choses comme ça. En continuant d’aller loin en 250 ou 500, il renforce son niveau de jeu et sa position dans le top 50. C’est essentiel par rapport aux objectifs à venir et les JO à Rio l’an prochain. Ça lui permet de se positionner pour faire un grand coup. L’idée, c’est de devenir tête de série pour le prochain Grand Chelem afin d’éviter les mauvais tirages. Ce serait exceptionnel car il ne l’a jamais fait.

Un Muller dans les 32 à l’Open d’Australie, c’est possible ou ce serait trop tôt?

Ce n’est pas trop tôt du tout. S’il fait un coup à l’US Open ou plus tard en indoor, tout est possible, bien sûr. Il reste encore un trimestre à jouer.

Et le voir gagner un tournoi ATP d’ici la fin de la saison, comme il en a l’ambition, est-ce toujours possible selon vous?

Avec un joueur comme lui, oui. Il était en demie à Atlanta il y a trois semaines après avoir affronté des joueurs prenables. Il est capable d’aller au bout d’un tournoi d’ici la fin de l’année. Et sinon, même l’année prochaine.

Entretien avec notre journaliste Raphaël Ferber

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