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[Football] Paul Philipp : «Je vois mal l’UEFA nous refuser ça»


Ce mercredi, «je vais m'entretenir avec le secrétaire de l'UEFA au téléphone, seul à seul (...) Je voudrais lui réexpliquer notre cas très précisément», affirme Paul Philipp. (Photo : Archives LQ)

Paul Philipp a noté une inflexion dans le discours de l’UEFA, mardi, lors d’une visioconférence dont il attendait beaucoup. La FLF devrait pouvoir introduire une demande pour mettre fin à la saison.

Cela fait une bonne semaine déjà que tout le monde l’attend avec impatience, cette visioconférence lors de laquelle l’UEFA devait annoncer à ses 55 fédérations la ligne de conduite à tenir, alors que les gouvernements du continent n’en finissent plus de parler de déconfinement sous conditions et que le sport voit immédiatement les limites qu’il ne pourra pas dépasser. On n’y attendait plus l’inflexible «il faut terminer coûte que coûte», c’était une quasi-certitude, mais cela a fait du bien à Paul Phiilipp de l’entendre, même à demi-mot. D’autant que l’instance faîtière du football continental a assorti son discours d’un calendrier pour permettre aux fédérations qui le souhaitent de demander l’autorisation de plier les gaules. La FLF attend les dernières recommandations, qui tomberont aujourd’hui, pour déposer son dossier.

La visioconférence de mardi était-elle un peu moins martiale que celle qui avait précédé et dans laquelle il avait été demandé à toutes les fédérations, sans distinction de taille et de niveau, de tout faire pour finir leurs championnats respectifs ?
Paul Philipp : Aleksander Ceferin en a fait l’ouverture et il a encore clairement fait passer son message : si possible, il faut essayer de terminer.

Là, c’est la première fois qu’on a entendu parlé des « cas spéciaux » qui permettaient éventuellement d’arrêter

Cela a dû vous faire un peu douter d’entrée de jeu, non, vous qui postulez depuis une grosse semaine que la DN et le reste du football luxembourgeois ne peuvent plus décemment prétendre finir la saison ?
La réunion qui a suivi consistait justement à voir si on restait fixé sur le fait de finir et si le message ne change pas, les mots, eux, si ! Il y a moins de rigidité. Avant, on nous disait « gare aux conséquences ! ». Là, c’est la première fois qu’on a entendu parlé des « cas spéciaux » qui permettaient éventuellement d’arrêter. Bon après, ils l’ont bien répété plusieurs fois : « very special case », « very special case »…

Le Luxembourg l’est, non ? Comment s’érige-t-on, donc, en « very special case » ?
Il faut introduire un dossier avec toute son argumentation. Mais là, on a le temps, puisqu’on a jusqu’au 25 mai. Vous voyez ce que je veux dire quand je vous dis qu’on a le temps ?

Pour une autorisation éventuelle à quelle date ?
Le 27, deux jours plus tard, le comité exécutif de l’UEFA rendra sa décision.

La FLF est bien évidemment assurée de formuler sa demande, non ?
Eh bien, il y a une chose très importante à savoir : jeudi, le comité exécutif de l’UEFA se réunit et va en ressortir un mode d’emploi rempli de directives qu’ils vont envoyer aux différentes associations. Quand on l’aura reçu et qu’on l’aura bien étudié, alors oui, on introduira peut-être notre dossier. Mais on veut d’abord tout regarder pour être sûr de ne pas avoir de mauvaise surprise. Il faut aussi éventuellement que nous en parlions avec les clubs concernés.

Vous avez peur que l’UEFA assortisse ses autorisations d’empêchements pour les fédérations demanderesses d’obtenir des qualifications européennes ?
Je ne crois pas, non, qu’ils conditionnent l’Europe au fait de finir la saison. Mais vigilance quand même.

On ne peut pas finir,
c’est tout !

Vous imaginez qu’on puisse vous forcer malgré tout à finir ce championnat ?
Avec les arguments que nous avons entre les mains, qui émanent du gouvernement, je vois mal le comité exécutif nous refuser ça : on ne peut pas finir, c’est tout ! Mais on va encore en parler parce qu’il nous faut des garanties. Demain (NDLR : ce mercredi), je vais m’entretenir avec le secrétaire de l’UEFA au téléphone, seul à seul. Parce qu’une visioconférence, c’est bien beau, mais c’est comme à la messe : on se tait et on écoute. Je voudrais lui réexpliquer notre cas très précisément.

Réexpliquer ?
Oui, on a déjà envoyé une notification des décisions gouvernementales, mais je peux m’imaginer que notre dossier n’est pas prioritaire par rapport à ceux de la France, de l’Allemagne ou de l’Angleterre ! Mais ils sont déjà au courant de nos problèmes, même si nous n’avons pas encore eu de retour. Il faut quand même que je réexplique nos spécificités. Le fait que par rapport à beaucoup d’autres endroits en Europe, nos clubs ne sont pas propriétaires de leurs infrastructures et que les communes peuvent les empêcher d’aller sur les terrains. Il y a donc le gouvernement plus les communes. Cela fait beaucoup. Je pense que cela devrait aller, donc, mais on va protéger nos clubs et bien relire les consignes qui nous seront envoyées.

Avez-vous l’impression de rester un peu seul dans cette affaire de fin précoce de championnat, ou beaucoup d’autres fédérations risquent-elles d’introduire une demande ?
Oh j’ai discuté avec quelques-unes et il n’y en a pas une trentaine qui vont demander cette autorisation. À ma connaissance, on serait plutôt sur du quatre ou cinq. La Belgique plus quelques autres que je connais. Cela se partage forcément entre ceux qui ont des droits télé et ceux qui n’en ont pas. Mais vous savez, ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut-être pas demain. Je me rappelle avoir lu hier (NDLR : lundi) que seuls neuf clubs italiens, ceux du Nord et je peux les comprendre, souhaitaient que le championnat reprenne. Et j’ai vu aujourd’hui (NDLR : mardi) qu’il y avait unanimité dans tout le championnat pour reprendre. En vingt heures, ça va vite…

Entretien avec Julien Mollereau

Les scénarios, la FLF commence à les étudier ce mercredi

Le conseil d’administration veut pouvoir dire avant fin mai ce qui se passera si on finit plus tôt. «Vous voulez me faire dire des choses, hein?!», a rigolé Paul Philipp. Et bien oui, on aurait bien aimé. Parce que c’est ce mercredi, théoriquement, que la fédération, commence à réfléchir aux différents scénarios qu’il faudra échafauder pour trouver des issues sportives à un championnat susceptible de ne pas être allé au bout et que la moindre indication, aujourd’hui, compte.

Il y a deux semaines par exemple, on n’avait pas osé poser la question au président de la FLF puisqu’il venait de déclarer que son conseil «n’inventerait rien», mais alors que les clubs de DN et de PH se posent la question avec intensité, la tentation était trop forte de lui demander s’il pourrait envisager une DN à seize équipes la saison prochaine, en conservant les relégables de BGL Ligue dans l’élite mais en faisant monter les actuels leaders de PH. Réponse ambiguë : «On ne s’interdit aucun scénario, il faut tout envisager.»

Le credo de l’homme fort de Mondercange, toutefois, il faut aller le chercher ailleurs et il ne le formule qu’à compte personnel : «Il faut surtout tenir compte de tout ce qui a été joué et rien que de ça.» Entre les lignes, cela pourrait signifier que les tenants d’une solution qui prendrait en compte la seule première partie de championnat en seraient pour leurs frais.

Ils le sauront théoriquement assez vite. «On ne va pas attendre le 27 mai pour communiquer ce qu’on va faire aux clubs. On expliquera les modalités avant. On a déjà des idées. On va en discuter, mais on affinera tout ça avec les directives de l’UEFA ces prochaines semaines. On ne décide rien demain (ND

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