Dans le flou après leur rapatriement d’Ukraine, Enes Mahmutovic et les deux frères Thill ont la possibilité de s’entretenir dans leur club formateur. Mais pas d’y jouer, a priori.
L’échange a été bref, forcément : lancé dans l’épique périple devant lui permettre de re-fouler le sol luxembourgeois, ce qu’il a fait en transitant par la Pologne, Enes Mahmutovic devait revoir ses priorités et économiser la batterie de son téléphone. Soucieux de la situation de son ancien salarié, Pascal Welter, le directeur sportif du Fola Esch, a tout de même pris soin de lui rappeler ce que le défenseur du FK Lviv savait déjà : il serait toujours «le bienvenu au club où il a fait sa formation».
Ce pass VIP, l’international luxembourgeois (20 sélections) l’avait déjà fait valoir avant de rallier l’Ukraine. Il n’a donc pas expiré, et il n’y a absolument pas besoin pour en jouir de montrer patte blanche auprès des videurs. «Même si je ne me suis pas concerté avec le staff et le comité directeur, c’est une évidence qu’on accueillera le joueur s’il me le demande», assure Welter. L’heure est toutefois au répit pour le défenseur central, fortement marqué par ce retour express au Grand-Duché, facilité par la fédé (lire notre édition du 28 février).
Les Thill accueillis par le Progrès ?
«Depuis samedi (NDLR : date de son atterrissage au Findel), on n’en a pas reparlé, confie le dirigeant du Fola. Il faut lui laisser le temps de digérer avec sa famille et de récupérer, mais je suis sûr qu’il reviendra vers nous.» La proposition vaut-elle aussi pour Olivier et Vincent Thill, passés eux aussi par le Fola en équipes de jeunes et eux aussi rentrés au bercail ? «Je suppose qu’ils vont se tourner vers Niederkorn (où Olivier a évolué trois ans en équipe première et où Vincent a joué quelques mois en jeunes), mais personne ne dira non s’ils veulent venir s’entraîner.»
La précision est de taille : le mercato luxembourgeois s’est, pour rappel, achevé le 31 janvier. «Beaucoup d’agents ne connaissent pas le système luxembourgeois, observe Pascal Welter. En France, on peut accueillir des jokers ou des joueurs sans contrat après la date limite, mais pas ici.» Autrement dit, l’avenir sportif des trois joueurs ne s’inscrit pas au Grand-Duché.
La Pologne et le Brésil, deux issues
Sauf à s’entraîner sans jouer pour garder la forme et rester «fit» pour la sélection nationale, opposée fin mars en amical à l’Irlande du Nord et la Bosnie. À défaut, le départ récent du Rosportois Jordy Soladio en Lettonie l’a rappelé, il reste possible pour Mahmutovic et les frères Thill de rebondir à l’étranger, dans l’un des pays où le marché des transferts n’est pas encore clos.
En Europe, il n’existe que deux pays dans ce cas : la Moldavie (le 25 mars), pays d’adoption du troisième frangin Thill, Sébastien, et… l’Ukraine, où le mercato ferme ce mercredi soir à minuit. Le timing est donc ultra serré. Pascal Welter en est en tout cas persuadé : l’agent de Mahmutovic – et a fortiori celui des frères Thill – va «regarder pour (leur) trouver un job».
Au pire, il pourra toujours proposer leurs services au Brésil, où le championnat ne reprend que le 10 avril, deux jours avant la clôture de la fenêtre de transferts. On a connu pire destination, non ?