Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Alors qu’il menait 2-0 dans le barrage PH/D1, le FCM a bien failli craquer contre une US Esch qui n’a lâché l’affaire qu’au bout des penalties. Une séance lors de laquelle Mondercange a joué un gros coup de poker.
Un soulagement. Manuel Correia et son groupe sortent d’une longue saison de galère et c’est dans les bras de son papa, certainement fier et qu’il embrasse longuement, que le technicien mondercangeois savoure le dénouement de ce match de barrage. Avant son départ, Correia a sorti le grand jeu quelques minutes plus tôt, osant un gros coup de poker en lançant son gardien remplaçant Gabriel Biloa à une minute du terme en vue de la séance des tirs au but. Une tactique qui s’est avérée payante, puisque ce dernier a été déterminant en stoppant le premier (et seul) tir au but de la série.
Mais cette victoire, Correia la doit à ses joueurs qui, bien que malmenés dès l’entame de la deuxième mi-temps, n’ont pas lâché. Oh qu’ils ont souffert! C’est même à se demander s’ils n’aiment pas un peu ça…
Lopes se troue deux fois
Car Mondecange avait tout fait pour gérer cette rencontre tranquillement et cela en grande partie grâce au gardien de l’US Esch, qui n’a pas mis longtemps pour commettre une grossière erreur après 8 minutes de jeu, lorsqu’il décide d’essayer de dribbler Benichou en tant que dernier homme. Une décision qui s’avère catastrophique : ce grand gaillard de Benichou récupère et pousse au fond (1-0).
Augusto Martins, le coach eschois, peut s’arracher les cheveux, même s’il reste bien du temps pour inverser la tendance.
Mais les Eschois peinent en cette première mi-temps. La nervosité est palpable. Les pensionnaires de Division 1 sont incapables de poser leur jeu. Beaucoup trop de déchets, les passes n’arrivent pas à destination. Heureusement pour eux, Mondercange, qui peine presque tout autant à produire du jeu, se contente de cet unique but. La peur d’une nouvelle défaite qui serait cette fois celle de trop?
Les occasions n’apparaissent pas et on va tout droit vers une deuxième mi-temps qui ne pourra qu’être plus enlevée. En tout cas, elle gagnera en combativité. Et les Mondercangeois, qui maîtrisent encore leur sujet à ce moment-là, vont doubler la marque par l’intermédiaire de Jorge Ribeiro qui inscrit un but d’un… corner direct (2-0, 58e). Lopes, gardien malheureux, peut à nouveau avoir des regrets.
On croit que la messe est dite, mais ce n’est pas le cas. Car les Eschois, enfin, décident de réagir. À partir de ce but, il n’y a plus qu’une équipe sur la pelouse. Et c’est l’attaquant Pedro Miguel Rodrigues qui va montrer la voie à prendre, lorsqu’il réduit la marque à la 64e après un joli enchaînement qui ne laisse aucune chance au portier (2-1).
Ce but va réveiller toute une équipe. La pression est de plus en plus grande. Manuel Correia ne voit pas le temps passer. Les Eschois savent qu’ils n’ont plus rien à perdre et c’est avec justice que les Eschois égalisent à cinq minutes du terme par Rivelino Lima qui intercepte un centre de Martins (2-2, 85e). Il offre les prolongations aux siens. Les Eschois, au contraire de Mondercangeois qui ont perdu le fil depuis longtemps, vont continuer à chercher ce troisième but. On sent qu’ils préfèreraient éviter d’en arriver aux tirs au but. Ce but n’arrivera jamais. Le gardien adverse et les poteaux scelleront la fin de leur rêve de grimper en Promotion.
Jessy Ferreira
VESTIAIRES
Augusto Martins (entraîneur de l’US Esch) : «Les tirs au but, c’est toujours du 50/50. On aurait pu gagner la rencontre. Ce n’est pas Mondercange qui a marqué, c’est nous qui avons offert les deux buts. Peut-être avons-nous été trop nerveux, mais ce sont des grossières erreurs qu’on n’a pas le droit de commettre. Cela fait maintenant trois ans qu’on est tout prêts de monter, c’est la malchance mais la vie continue.»
Manuel Correia (entraîneur de Mondercange) : «Je n’ai rien réussi moi, ce sont mes hommes qui l’ont fait. Ils méritent cette victoire après tout ce qu’ils ont vécu cette année. Ils ne m’ont jamais lâché et jamais lâché le club. Cela fut dur, mais ce qu’on va retenir c’est qu’on reste en PH. Quand on a préparé la rencontre, on avait décidé de remplacer le gardien si on atteignait les penalties. Cela nous a réussi.»
Gabriel Biloa (Mondercange) : «On avait discuté (NDLR : du changement de gardien pour les penalties) lors de l’entraînement. C’était un risque mais cela nous a réussi. J’ai l’expérience nécessaire pour ces moments. Ce moment sera marqué dans mon esprit.»
Mondercange – US Esch : 6-4 tab (2-2, 1-0)
Stade Jos-Haupert. Pelouse en bon état. Arbitrage de M. Bindels, assisté de MM. Mateus et Lima. 762 spectateurs payants.
Évolution du score : 1-0 Benichou (8e), 2-0 Ribeiro (58e), 2-1 Rodrigues (64e), 2-2 Lima (85e).
Cartons jaunes : Diop (51e) et Benichou (117e) à Mondercange. Fernandes (34e), Rodrigues (64e) et Pragana (87e) à Esch.
Carton rouge : Coutray De Pradel (112e) à Mondercange.
MONDERCANGE : Roulez (119e Biloa) – Leite, Diop, Afoun, Meurisse – Benichou – Coutray De Pradel, Gonçalves – Nguyen (72e Centrone), Ribeiro, Bei (88e Varela).
US ESCH : Lopes – Rocha (119e C. Ferreira), S. Ferreira, Pinto, Vieira – Henriques (80e Pragana), Lima, Ribeiro – Martins, Rodrigues, Fernandes.
