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[Football] Mathias Olesen : Cologne va apprendre son nom !


Le jeune joueur a commencé sa carrière professionnelle sur un joli 1-1 devant 50 000 spectateurs. (photo archives LQ/Mélanie Maps)

Mathias Olesen, pour qui tout a changé en quelques mois, va-t-il gagner du galon dans cette Nations League qui s’annonce, avec un premier match samedi à Vilnius contre la Lituanie ?

Il y a des années comme ça, dans une carrière, qu’on n’oublie pas. Pour Mathias Olesen, il y a des chances que ce soit 2022. Le 4 février : premier contrat professionnel avec Cologne. Le 20 mars : première entrée en jeu en Bundesliga. Le 29 mars : première titularisation avec les Roud Léiwen. On dit généralement qu’en football, les choses peuvent aller très vite, l’ancien joueur de Mamer est en train de l’expérimenter dans le bon sens du terme : «En six mois, les choses ont effectivement beaucoup changé pour moi depuis la trêve hivernale. Quand je pense que quand j’ai commencé la saison, je n’étais même pas sûr de pouvoir être titulaire chez les espoirs de Cologne… Je dois vraiment garder la tête froide.»

Dans cette délicate mission, toute la ville de Cologne semble vouloir l’aider en lui rappelant gentiment qu’il semble venu de nulle part. Quand le speaker du RheinEnergieStadion, lors de son entrée en jeu contre le Borussia Dortmund, pour sa grande première, a voulu l’annoncer comme s’il s’agissait de n’importe quel autre joueur de l’effectif, il a acclamé le prénom du Luxembourgo-Danois en attendant que les supporters fassent le reste «mais ils ne savaient pas quoi crier», rigole Olesen.

Il n’y a pas eu de deuxième moment de solitude un mois plus tard, contre Bielefeld (3-1), mais ses débuts ont marqué le milieu de terrain, qui semble ce jour-là avoir vécu chaque minute comme si elle était suspendue : «C’est un sentiment d’autant plus fou que je ne m’y attendais pas. J’étais à l’échauffement, derrière le but, quand j’ai entendu mon nom prononcé par le coach dans le talkie-walkie. J’ai cru qu’il s’était trompé. Puis on m’a dit « joue bien, joue simple«  et j’étais sur le terrain.» Bellingham, Witsel, Haaland et compagnie n’ont pas renversé le match et Olesen a commencé sa carrière professionnelle sur un joli 1-1 devant 50 000 spectateurs. En fait, en pro, il n’a pas encore perdu en trois apparitions…

Avec le recul, aujourd’hui et contrairement à nombre de ses coéquipiers qui disent être parvenus à percer dans le monde pro grâce à la visibilité acquise en sélection, lui estime que les convocations de Steffen Baumgart en club ont plaidé sa cause chez les Roud Léiwen. L’inverse, quoi. Et aujourd’hui, au moment de lancer sa première campagne, celle de Nations League 2022, Olesen en est à surtout éviter de se dire qu’il a déjà franchi un cap majeur aussi en sélection. Même si après la courte défaite à Zenica, en Bosnie, fin mars (1-0), Luc Holtz est ressorti des vestiaires semble-t-il tout spécialement pour faire l’éloge de son joueur, aligné dans une ligne à trois. Ce fut d’ailleurs l’un de ses sujets de conversation majeurs, outre la blessure à un œil de Maxime Chanot «Oui, reconnaît Olesen, il est venu me dire qu’il était très content. Mais je ne suis pas encore le gars capable de postuler à une place de titulaire. Il y a encore trop de boulot pour ça.»

La filiation scandinave

Humble et travailleur, c’est comme ça que tout le monde le décrit. Et c’est en général toujours à la fin de ce genre de phase qu’on se demande si, entre les lignes, ne perce pas une suite qui sous-entend «et c’est tant mieux parce qu’il n’a pas autant de talent que d’autres». Mathias semblait s’attendre à cette réflexion. «Ah ça, non, je ne suis ni le plus rapide ni le plus technique. Mais je sais écouter et apprendre et j’ai fait ce que je devais pour accomplir mon rêve de devenir pro.»

Pour un peu, la «filiation» scandinave (Olesen est né à Copenhague) et les similitudes de polyvalence au niveau des postes (il peut jouer récupérateur autant que défenseur) nous feraient presque penser à un néo-Lars Gerson, à quinze ans de distance. «Oui, lui et moi, on fait ce qu’on nous demande.» Ils le font avec concentration, application et discrétion. Et ils le font bien en plus.

Puisqu’il est dans une logique d’apprentissage, Olesen semble d’ailleurs avoir moins retenu de Zenica qu’il s’agissait de sa première titularisation… qu’une défaite avec un but en toute fin de match d’un monstre local, Edin Dzeko, auquel il s’est frotté lors du dernier quart d’heure. «Il sait toujours quel déplacement faire, comment bouger. Comme les avant-centres en Bundesliga : le regarder, c’est avoir plein d’indices.» Que Mathias en prenne plein, et vite. Après la Nations League et de brèves vacances, lui et Cologne prépareront une reprise mâtinée de Conference League. Un nouveau truc à tester pour 2022…

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