Belmin Muratovic, transféré en D2 roumaine, au Politehnica Iasi, veut se saisir de cette occasion unique pour faire son trou.
Belmin Muratovic a signé un an et demi avec une autre année en option, vendredi, avec le Politehnica Iasi, 12e de Liga II, à sept points du premier qualifié pour le play-off montée à 22 journées de la fin. Le meneur de jeu du Progrès a attiré la lumière sur lui alors que tout le monde guettait plutôt un départ de son capitaine, Aldin Skenderovic. Ce dernier avait encore, lundi, l’occasion de rejoindre Esbjerg. Mais en attendant, c’est du petit meneur de jeu qu’on parle…
Cela vous interpelle-t-il si l’on vous dit que votre départ est un peu plus surprenant que celui d’Aldin Skenderovic ?
Belmin Muratovic : Mais moi non plus, je ne m’y attendais pas! Je n’avais rien demandé à mon agent. Sa seule consigne, c’était de ne me parler que des propositions concrètes, mais je ne lui avais pas demandé de me trouver un club pour cet hiver. Et voilà qu’il m’appelle. Il me dit que c’est concret. Moi, forcément, j’étais partant. C’était le moment.
Surtout que vous aviez enfin trouvé un rythme de croisière, tant en termes de performances que de statistiques.
Je ne dirais pas non plus que c’était le moment idéal, parce qu’en football, cela n’existe pas. Mais disons que oui, cette offre tombe bien : ces dernières années, je me suis servi de tous mes soucis de santé (NDLR : notamment deux ruptures des croisés) pour me créer une certaine force. Beaucoup de joueurs auraient lâché à ma place.
Si je ne le fais pas maintenant, le train ne repassera peut-être plus jamais
Comment aborde-t-on une offre de contrat pro en provenance de D2 roumaine? On hésite quand même un peu ?
Je l’ai toujours dit : peu importe le pays, peu importe le club, l’important c’est d’atteindre l’objectif de devenir professionnel. Je me suis toujours battu pour ça. Grâce à ça, j’aurai plus de visibilité. Le Luxembourg a beau essayer d’y arriver doucement, le championnat n’est pas pro. Je suis jeune, je devais essayer. Si je ne le fais pas maintenant, le train ne repassera peut-être plus jamais. Aujourd’hui, je suis un joueur professionnel et beaucoup de joueurs aimeraient pouvoir dire la même chose. Ils en rêvent même. Alors oui, c’est de la D2 roumaine, mais dans un club qui vient de descendre et qui rêve de remonter en D1, avec des pays comme l’Ukraine ou la Russie autour, qui regardent. Cela peut aller très vite. Regardez Sébastien Thill ! Alors maintenant que tout est à portée de main, je ne vais sûrement pas lâcher !
Faut-il faire des sacrifices, notamment financiers, ou pas ?
Je ne vous dirais pas quel est mon salaire, mais je gagne bien ma vie. En tout cas pour vivre ici, dans cette belle ville d’Iasi qui est la deuxième plus grande du pays. De toute façon, quand on commence, comme ça, il faut toujours faire des sacrifices au début dans l’espoir que ça ira encore mieux après. Mais l’argent, ce n’est pas le plus important. Là, il est question de plaisir, même si je ne suis pas là pour me faire des amis. Je suis là pour m’imposer, je suis ambitieux. Et surtout, je ne veux pas avoir de regrets.
Avez-vous eu peur, un temps, que le Progrès soit réticent à l’idée de laisser partir son meneur de jeu alors que son capitaine, Aldin Skenderovic, était courtisé par Esbjerg ?
Non, je n’ai pas eu peur du tout, car mes dirigeants ont toujours été très honnêtes. Je sais que cela leur fait du mal de laisser partir leur meneur, mais notre relation est extraordinaire. Ils pensent à mon bien et ça, c’est quelque chose. Je leur en serai éternellement reconnaissant.
Tiens, d’ailleurs, que fera le Progrès sur cette deuxième partie de saison ?
Je ne me fais pas de souci pour l’équipe. Je lui souhaite du fond du cœur d’aller chercher un, voire deux titres. On a les qualités pour. Mais le plus important de tout, c’est d’être européen !
Faut-il espérer pour vous que cette « promotion » vous ouvre à terme les portes de la sélection ?
C’est toujours un objectif et dans un coin de ma tête. Beaucoup d’internationaux jouent à l’étranger. Maintenant, moi aussi, j’y suis. À moi de prouver qu’on peut m’appeler et, si on le fait, je répondrai présent.