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FC Barcelone : quatre raisons de croire à un nouveau règne


C'est peut-être le meilleur trio offensif du monde: avec un total de 122 buts cette saison, Lionel Messi, Neymar et Luis Suarez (dans l'ordre, à droite de la coupe) ont prouvé qu'ils pouvaient forcer n'importe quelle défense. (photo AFP)

L’empire a contre-attaqué: annoncé en fin de cycle depuis trois ans, le FC Barcelone a reconquis samedi la Ligue des champions et signé son deuxième triplé C1-Liga-Coupe du Roi après 2009, une razzia qui préfigure peut-être un nouveau règne européen.

– Une stratégie réinventée

Pas facile de prendre la suite de l’équipe de Pep Guardiola (2008-2012), qui avait ébloui le monde par son jeu de passes tout en contrôle, avec à la clé deux sacres en C1 (2009, 2011). Après cette ère dorée, les adversaires ont appris à décrypter le style du Barça, qui a fini par sombrer dans l’impuissance la saison dernière, achevée sans trophée majeur.

Tout le mérite de Luis Enrique réside dans sa capacité à avoir revisité le jeu catalan: retour d’un fort pressing, efficacité sur coups de pieds arrêtés et renoncement ponctuel à la possession de balle pour miser sur la contre-attaque. « Le Barça a été exceptionnel par sa capacité à se réinventer », a résumé dans un éditorial Santi Nolla, directeur du quotidien sportif catalan Mundo Deportivo.

– Messi-Suarez-Neymar, trident royal

C’est peut-être le meilleur trio offensif du monde: avec un total de 122 buts cette saison, Lionel Messi, Luis Suarez et Neymar ont prouvé qu’ils pouvaient forcer n’importe quelle défense. Et ils ont montré une complicité très prometteuse dès leur première saison ensemble. « Ce Barça a un bel avenir parce qu’il réunit le talent et l’esprit collectif », a souligné Santi Nolla.

Irrésistible, Messi a rejeté derrière lui les blessures et les doutes pour foncer vers un possible cinquième Ballon d’Or l’hiver prochain. Suarez, lui, s’est racheté au yeux du monde après avoir mordu un adversaire au Mondial-2014. Quant à Neymar, il a pris date pour demain en terminant co-meilleur buteur de C1 ex-aequo avec les ogres Messi et Cristiano Ronaldo (10 buts).

– La jeunesse au pouvoir

Ce qui frappe aussi, dans cette équipe de Barcelone, c’est sa moyenne d’âge: des onze titulaires samedi à Berlin, seuls trois joueurs dépassaient 28 ans: Andres Iniesta (31), Javier Mascherano (30) et Dani Alves (32). Pour le reste, le Barça s’est grandement rajeuni: l’emblématique meneur de jeu Xavi (35 ans) a joué samedi son ultime match en blaugrana et Alves est en fin de contrat. Iniesta, élu meilleur joueur de la finale, a quant à lui montré qu’il gardait de beaux restes. « C’est une génération unique, avec des footballeurs d’un talent inné. Nous espérons que cela va durer de nombreuses années et que nous allons conquérir encore beaucoup de titres », a résumé le défenseur Gerard Piqué, presque un vétéran du haut de ses 28 ans.

De quoi rêver d’un nouvel âge d’or, alors que le rajeunissement pourrait se poursuivre: outre le recrutement annoncé dimanche du latéral droit polyvalent Aleix Vidal (25 ans, Séville), la presse espagnole évoque les possibles arrivées d’Ilkay Gundogan (24 ans, Dortmund) ou de Paul Pogba (22 ans, Juventus). Sachant que le Barça, toujours sous le coup d’une sanction de la Fifa, ne pourra pas inscrire de nouveaux joueurs avant janvier 2016.

– Luis Enrique, sacré mais secret

« La vérité, c’est que je n’ai pas encore décidé »: dans l’euphorie de la victoire, Luis Enrique a laissé planer le doute sur son avenir au Barça. L’entraîneur a été assez marqué par le renvoi en janvier du directeur sportif Andoni Zubizarreta, qui l’avait recruté. Les élections anticipées à la présidence peuvent aussi rebattre les cartes cet été: quid si une nouvelle équipe dirigeante arrive avec un technicien de rechange dans ses bagages ?

Reste que Luis Enrique, dont le contrat s’achève en 2016, a un beau défi devant lui s’il reste: imiter le Barça de Guardiola, auteur du sextuplé en 2009. Il faudra pour cela remporter la saison prochaine la Supercoupe d’Europe contre Séville, celle d’Espagne contre l’Athletic Bilbao, et le Mondial des clubs. Une manière d’asseoir durablement le règne du FC Barcelone.

AFP

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