Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Mercredi, la Vieille Dame accueille le Tobol Kostanaï en vue de la C3. Et elle mesure la fatigue de son adversaire à ce qu’elle-même s’apprête à vivre. Il lui faut en profiter !
De 140 000 à 200 000 euros. C’est ce qu’aurait coûté un vol charter pour convoyer la Jeunesse jusqu’à Astana, la semaine prochaine. Avec une telle facture simplement pour convoyer une quarantaine de personnes jusque sur le lieu du match, dans un pays qui accuse un décalage horaire de 4 heures (la raison pour laquelle le match sera donné à… 14h, heure luxembourgeoise, les organismes apprécieront), le club eschois aurait dû carrément… payer une partie de la facture de sa poche pour jouer ce tour d’Europa League, les 220 000 euros octroyés par l’UEFA ne permettant pas de couvrir le reste des frais : l’hôtel, la sécurité de l’aller…
Jean Cazzaro et son comité ont donc opté pour la moins pire des solutions, celle d’un «prix raisonnable», ironise le président : le vol de ligne. Et une solution qui ne manque pas de piquant puisqu’il a fallu trouvé un accord avec Turkish Airlines pour qu’il utilise… un autre avion, mieux dimensionné que celui qui part généralement vers Astana, la capitale kazakhe. Au final, il n’y en aura «que» pour 980 euros par personne, assaisonnés aux tarifs plus doux du Marriott, le 5 étoiles local qui accueillera Nicolas Huysman et ses gars : 100 euros par nuit la chambre double.
De quoi faire de beaux rêves après de très longues heures de voyage puisque la Jeunesse, qui partira dans la matinée, parviendra à bon port à 3h.
Le jackpot après le vol qualifié ?
Elle a de la chance. L’UEFA force le Tobol Kostanaï à jouer dans sa capitale («qui ressemble un peu à Dubaï», dixit Romain Wants, le membre du comité chargé de l’organisation du voyage, pardon, du périple) et non pas chez lui, au milieu de la steppe de la Tourgaï, à l’aplomb de l’Inde.
Parce que ce sera forcément éprouvant, le tout nouveau préparateur physique, Hugo Cabouret, finalise les menus qu’il entend voir servir à ses joueurs, une fois sur place, afin d’optimiser la récupération.
La Jeunesse part déjà aujourd’hui, alors que son match est jeudi, le temps de s’acclimater, et ce ne sera pas du luxe. Car le retour sera encore plus fatigant : il faudra prendre un bus à Cologne pour éviter une attente de huit heures à Istanbul. Épuisant, rien que d’y penser…
Le jeu en vaut pourtant la chandelle et nul doute que la Jeunesse mesure tout l’intérêt de ce match aller que son adversaire abordera forcément fatigué. S’assurer une petite marge. Ne pas prendre de but. Car derrière, il y a un monstre, Guimarães. «Tous les Portugais du pays viennent de là-bas, sourit Romain Wantz. C’est presque l’assurance de remplir le stade Josy-Barthel, un vrai jackpot. Sans compter les droits de retransmission.»
Après avoir mis autant d’argent dans son déplacement, la Jeunesse pourrait se refaire financièrement dans les très grandes largeurs. Encore faut-il passer le tour et survivre à cette aventure au long cours qui démarre mercredi (17h55) à la Frontière…
Julien Mollereau
