Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
[2e tour, match aller] Ni l’un ni l’autre, si l’on en croit le staff : avant de jouer l’AEL Limassol, ce jeudi soir au Parc des Sports, les tombeurs des Glasgow Rangers sont surtout hyper-concentrés.
Paolo Amodio a regardé Apoel -F91, mercredi soir. Il voulait parvenir à situer un peu mieux le niveau réel de l’opposition. Ce n’est pas en visionnant St Joseph’s – Limassol, 10-0 sur l’ensemble des deux matches du 1er tour, qu’il aura pu se rendre compte de ce que vaut l’AEL. Mais la courte et presque imméritée défaite des Dudelangeois à Nicosie resitue bien les choses et a dû lui faire un bien fou. Le technicien avait pu en effet se rendre compte, en dénichant deux rencontres de la fin de saison chypriote, de ce que pouvait donner tactiquement son adversaire, mais cela ne lui donnait pas vraiment l’échelle de valeur. Maintenant, il sait et ça doit le rassurer un peu, s’il avait besoin de l’être.
Et le technicien niederkornois aura peut-être une autre bonne nouvelle, ce jeudi soir, au Parc des Sports d’Oberkorn. Car si Limassol a donné toutes les garanties du club respectueux de l’élimination-surprise des Glasgow Rangers (son coach, le Portugais Bruno Baltazar, s’est même déplacé en personne au stade Josy-Barthel et son équipe est arrivée deux jours avant le match), ses médias révèlent une réalité très légèrement différente. Pas aussi lisse en tout cas, car elle révèle une confiance logique mais limite mal placée. «À Chypre, tout le monde voit le Progrès comme une équipe bien organisée mais qui ne fera pas le poids si on joue à notre niveau», annoncent ainsi en chœur les journalistes maisons.
«Je sais qu’ils ne vont pas lâcher»
On devine dès lors qu’il sera vraisemblablement aussi difficile pour les Chypriotes de se dire qu’il faut faire attention que pour les Niederkornois de redescendre de leur nuage. Pourtant, Paolo Amodio jure que c’est fait depuis longtemps, presque à son grand étonnement : «Au retour contre Glasgow, je me suis demandé s’ils pourraient le refaire… et ils l’ont fait. Là, je me pose encore des questions, mais je vois leurs visages à l’entraînement, leur concentration, et je sais qu’ils sont prêts à redonner 120%. Question de caractère, je sais qu’ils ne vont pas lâcher.»
Le mot «lâcher» est bien choisi. Le Progrès va rentrer dans ce match aller avec la même ambition qu’il y a quinze jours à Glasgow, quand bien même il évoluera à la maison : ne pas compromettre ses chances avant le retour, rester dans le coup. Tout le staff le dit comme ça, en tout cas. Il est question de sérieux. De poursuivre l’aventure «Ils seront prêts à aller au combat, en sachant que la qualification ne se jouera pas demain», énonce Gilgemann. C’est ce que le F91 a fait mercredi, avec ses qualités, et il s’en est fallu de peu pour qu’il ne ramène un gros quelque chose de Chypre. Limassol ne pèse pas plus lourd. Sa «star» s’appelle Marco Soares, le milieu de terrain international cap-verdien. Ça n’a rien d’effrayant. Cela mérite juste d’avoir le même rendement froid et clinique que face aux Rangers. Chiche ?
Julien Mollereau
