Europa League – FCD03 : Même dans la défaite, ils sont grands

S’il ne verra pas le 3e tour, le FCD03 semble avoir franchi un nouveau palier qui peut lui permettre d’envisager ouvertement d’y aller en 2016. Et ça n’étonnerait personne. Encore faut-il, désormais, se reconcentrer sur le championnat et la reprise contre le Fola, la semaine prochaine.

Vingt-quatre heures de différence et l’impression, non pas de voir le même match, mais d’assister à la même punition imméritée. Il ne s’est pas écoulé un jour et le cadavre encore fumant des espoirs du Fola traîne dans un coin du stade Josy-Barthel, quand Trabzonspor, avec pas plus d’arguments à faire valoir qu’une semaine plus tôt, s’en remet encore à un coup franc du génial Ekici. Au bout, deux têtes et un but turc qui vaut double, puisque inscrit à l’extérieur : on ne joue pas encore la demi-heure de jeu et comme le Fola la veille, Differdange sait déjà que c’est fini à moins d’en replanter trois.

Et c’est tout aussi cruel, voire plus. Parce que si le club eschois, un ton en dessous de sa prestation croate, a eu affaire à un Dinamo Zagreb largement supérieur pendant 45 minutes et qui a ébranlé sa belle organisation, Differdange, lui, a fait honneur à sa réputation. Joueur. Contreur. Intelligent. Impertinent. Tout en même temps. Comme si tous les ingrédients de l’exploit d’Utrecht avaient été convoqués pour remettre ça, mais qu’il y manquait juste ce poil de chance qui forge les belles aventures.

Car les hommes de Marc Thomé ont eu leurs occasions. Ils ont pénétré plus d’une fois dans la surface de réparation d’Onur Kivrak, mais ont manqué d’un petit rien pour faire pencher la balance de leur côté.

«Mon plus profond respect»

Shota Arveladze, en conférence de presse, a pourtant juré que ses gars en manque de séances d’entraînement – les pauvres – sont suffisamment intelligents pour ne pas se faire avoir par les Differdangeois. Eh bien non. Ils en ont concédé des occasions.

Beaucoup trop même pour être sereins et cela s’est vu en deuxième période. Attaquée de toutes parts par un FCD03 qui a refusé d’abdiquer, son équipe a failli lâcher mentalement et se laisser accrocher, après l’égalisation de l’insatiable Er Rafik (1-1, 81e).

En fait, les Turcs ne doivent qu’à la volonté des hommes de Thomé de ne pas se contenter du simple match nul, d’avoir trouvé l’ouverture une seconde fois, juste avant le coup de sifflet final. Les onze sur le terrain étaient trop orgueilleux pour s’arrêter là et se contenter du 1-1, mais certains étaient aussi trop rincés pour le conserver. C’est l’inconvénient d’avoir de l’honneur. Il était de toute façon «hors de question de ne pas chercher le succès, pour remercier nos supporters», dira d’ailleurs Fabrizio Bei après le match.

Le président a ensuite donné une longue accolade à Marc Thomé et lui a fait savoir son «plus profond respect». Entre ces deux-là, il sera sûrement question, ces prochains jours, de la conquête du titre de champion comme objectif prioritaire. Et après ce qu’on a vu au stade Josy-Barthel contre un cador du football turc, plus personne ne rira de leurs ambitions.

Julien Mollereau