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[Europa League] Daniel Sinani : « On m’a dit ‘on te met là, fais ce que tu veux' »


Daniel Sinani à Nicosie, contre l'APOEL, jeudi soir. (Photo : AFP)

Danel Sinani a inscrit un nouveau doublé en forme de révélation, à Nicosie, contre l’APOEL. Ce talent est de plus en plus éclatant.

En disant non à la proposition de Virton, Danel Sinani a pris un gros risque : celui de n’être vu qu’en DN et en sélection et donc de disparaître un peu des écrans radars des clubs pros. Et voilà qu’en se qualifiant pour la phase de poules et en y étant proprement brillant, il inverse la tendance. De grand perdant potentiel, il devient le grand gagnant évident. Il fallait une sacrée force morale pour ça. Résultat? Comme l’a formulé le néocoach adjoint Lehit Zeghdane : «On dirait qu’il joue contre des enfants… »

Le site de l’UEFA l’annonce : à l’issue de cette première journée de la phase de poules de l’Europa League, vous êtes le deuxième joueur le plus efficace du continent…

Danel Sinani : Cela fait toujours plaisir d’être parmi les premiers. C’est un peu logique avec deux buts et une passe…

Une passe? Il faut la voir comme telle, cette intervention devant un défenseur et ce ballon dévié qui atterrit dans les pieds de Bernier pour le 0-2?

(Il sourit) En fait, c’est un peu la même action qu’à Kalju (NDLR : lors du 2e tour contre les Estoniens de Nõmme Kalju) : je laisse un espace ouvert pour leur relance et j’anticipe en lançant mon pied. Bon, là, j’avoue, c’était dans l’espoir de la contrôler et de la garder…

Votre deuxième but, ce trajet balle au pied qui part de l’angle droit de la surface pour longer la ligne et déclencher du gauche, croisé, après avoir passé deux ou trois joueurs en revue, c’est un peu en train de devenir votre « spéciale » non?

Oui c’est vrai, c’est presque le même but qu’à Cluj. Ça devient une habitude et peut-être même une « spéciale ».

Ce n’est pas étonnamment facile pour vous, à ce niveau?

Je ne sais pas si c’est facile, mais en tout cas, je le fais bien. Je ne sais pas à quel point c’est compliqué pour les défenseurs de défendre sur ce genre de choses.

On a quand même l’impression que plus le niveau s’élève, meilleur vous êtes… En fin de saison passée, on a dit que j’avais l’air fatigué.

Oui et non. C’était compliqué. J’avais beaucoup de choses en tête, des clubs me voulaient, c’était compliqué, dur dans la tête. Maintenant que je me suis fixé sur le fait de rester une année de plus, je peux tout donner.

Ce match à Nicosie, s’agit-il de votre meilleure rencontre européenne?

Ah c’est le genre de grands matches comme en sélection, ceux dont tout le monde rêve. Après ce genre de rencontre, on sait si on a le niveau ou pas. Alors je ne sais pas si c’est ma meilleure prestation parce que j’en ai eu d’autres comme face à l’Olympiakos la saison passée et on ne peut pas encore comparer avec ça, mais en tout cas, c’est une performance sur laquelle je peux m’appuyer. En me disant que quand on est bien concentré, qu’on est à 100 %, il ne peut rien arriver.

Que vous a dit Bertrand Crasson au sujet de votre performance ?

Presque rien. Mais avant, il m’a dit « on te met là, fais ce que tu veux ». J’étais un électron libre et je devais juste faire quelques efforts défensifs.

C’était plus codifié avec Emilio Ferrera?

J’étais libre aussi, mais il voulait quand même que je reste à la finition. Là, je pouvais me balader partout, j’étais totalement libre. Le niveau de la défense chypriote, médiocre, vous a-t-il surpris? Ils n’étaient pas mal, ils n’étaient juste pas bien organisés. Mais on était plus concentrés qu’eux. Ils nous ont pris de haut.

Quelles sont les perspectives, désormais, pour cette équipe dudelangeoise?

Au début, je pensais que ce serait difficile, mais après ça, je me dis qu’il y a encore moyen de prendre quelques points. À part Séville où, là il faut être clair, c’est impossible…

D’un point de vue personnel, vous n’êtes plus qu’à quatre petits buts du recordman « luxembourgeois » en Coupes d’Europe, Omar Er Rafik…

Je pense que désormais, c’est mon rôle de marquer, alors… La saison passée, nous avions de purs avant-centres, plus cette saison. Je dois prendre la place d’un Turpel. Le seul truc, c’est que parfois, on joue trop. Il faut apprendre à gérer plus, ne pas se laisser aller à commettre trop de fautes inutiles à la construction. Or hier (NDLR : jeudi), on a été propres.

Entretien avec notre journaliste Julien Mollereau

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