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[Euro 2016] Les Roud Léiwen pas loin de l’exploit


La Slovaquie a validé son billet pour l'Euro-2016, hier, au Luxembourg (2-4). Mais les Roud Léiwen, qui ont offert une deuxième mi-temps de folie, quittent ces éliminatoires sur une bonne note... et en laissant la Macédoine derrière. (Photo : Mélanie Maps)

Le Luxembourg, inexistant en première période, s’est rebellé en deuxième période. Pour finir la campagne, c’était beau et suffisant pour garder la cinquième place devant la Macédoine.

La Slovaquie est à l’Euro. Le Grand-Duché ne finit pas lanterne rouge. Tout le monde est content, alors? Peut-être pas Holtz, qui aurait bien aimé que le déplacement en Espagne et la fatigue inhérente à ce genre de rencontre ne plombent pas les 45 premières minutes de ses gars, qui avaient déjà match perdu à la pause.

La défaite face à la Slovaquie, ce 12 octobre 2015, restera comme un condensé de tout. De tout ce qu’on déteste et de ce qu’on adore de ce Luxembourg à la fois terriblement prévisible quand on le sent couler et complètement fou l’instant d’après, sans préavis mais sur la base de tout ce qu’il a appris à faire en possession de balle. Capable d’exploser défensivement en première période même quand l’équipe d’en face n’est pas géniale… et de la retourner en deuxième juste parce qu’elle a osé baisser de pied un tout petit peu, croyant que c’était fini. Et la Slovaquie s’est crue en France, à la pause. Après tout, la frontière n’étant qu’à 50 kilomètres et ayant trois buts d’avance…

La vérité de l’équipe de Luc Holtz est là au sortir de sa campagne des éliminatoires de l’Euro-2016 qu’on n’arrive même plus à trouver géniale avec 4 points, tant on sent du potentiel dans ce groupe. Elle est désormais assez forte pour ébranler un des 24 qualifiés à l’Euro si ce dernier pense que ce sera facile, mais pas encore assez pour le contrarier s’il la prend au sérieux. On serait bien ingrat de penser que ce n’est pas suffisant. Et on n’en est pas là. On ne peut que se réjouir de savoir que la Slovaquie ira au tirage au sort de la phase de poules en se disant qu’elle a bien failli tout perdre au stade Josy-Barthel autant que quelques jours plus tôt quand elle s’est inclinée à la maison contre le Belarus (0-1).

Pour tout dire, on avait rarement vu une équipe aussi heureuse de marquer au stade Josy-Barthel que la Slovaquie, au moment où Hamsik, après avoir éliminé Chanot d’un petit crochet, a fusillé Joubert du gauche (0-1, 23e). Non seulement tous les titulaires slovaques l’ont suivi dans sa course folle pour fêter cette ouverture du score, mais en plus, l’intégralité du banc s’est levée pour aller à sa rencontre : l’Euro-2016 venait de trouver l’un de ses derniers qualifiés manquant encore à l’appel.

Ils étaient cuits après l’Espagne, mais…

Pour ceux qui en doutaient encore, à 0-1, les Slovaques ont achevé de plier l’affaire en huit minutes chrono sans qu’on sente jamais, pourtant, les Roud Léiwen débordés par le rythme. Juste pas dans le coup, cuits, visiblement pas remis de l’influx nerveux lâché à Logroño trois jours plus tôt. En manque de tout dans l’entrejeu : d’impact dans les duels, de passes propres de derrière, de solutions pour construire vers l’avant… La manie qu’a pris Luc Holtz au fil de cette campagne d’apporter des remaniements assez conséquents à son équipe d’une rencontre sur l’autre, pour compenser les trous physiques mais au détriment des automatismes, aurait pris tout son sens hier.

Ben Payal, qui a eu une débauche d’énergie énorme en Espagne, était encore moins dans le coup que Lars «El Duro» Gerson. N’était-il pas là, le coup à tenter plutôt qu’en charnière centrale avec l’entrée de Philipps en lieu et place de Malget? À 0-3, ç’aurait été problématique. Une nouvelle défaite nette aurait invité à relire toute la campagne à l’aune des résultats plus qu’à celle de la manière. Mais le fait que les Slovaques ont attendu les arrêts de jeu pour pouvoir lever les bras au ciel et fêter avec leurs nombreux supporters cette qualification, montre à quel point la férocité de la réaction des hommes de Luc Holtz après la pause était sublime. Et incontrôlable, même pour cette Slovaquie qui termine 18 points devant. C’était, messieurs, un beau bras d’honneur à une fin de campagne trop compliquée pour être gérée autrement et à tous les rabat-joies du moment. Merci d’avoir passé la cinquième pour les 45 dernières minutes et on se revoit fin août 2016, pour la prochaine campagne!

Julien Mollereau

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