Gilles Bruckner a prévu d’en finir avec la course automobile, à l’issue de la dernière manche ETCC de ce week-end à Pergusa, en Italie. Mais la saison galère qu’il a vécue pourrait changer ses plans.
Vous êtes sur le point de perdre votre titre en S1600, comment vivez-vous cela ?
Gilles Bruckner : Ce n’est pas agréable. Le problème, c’est la voiture. Je pensais prendre ma retraite, mais partir sur une saison comme ça, ce n’est pas terrible.
Pourquoi voulez-vous arrêter la course ?
C’est compliqué. J’ai 33 ans, je me dis qu’il est temps. J’ai envie de me consacrer à ma famille. Participer à d’autres courses de moindre envergure au Luxembourg, ça ne me dit plus rien. Quand tu as goûté à l’organisation en ETCC, tu n’arrives plus à te contenter des « petites » courses. Et puis, j’ai un bon mécanicien qui compte arrêter aussi. Avec la saison galère qu’on vient de vivre, j’ai l’impression qu’on arrive au bout de quelque chose.
Qu’est-ce qui vous a posé le plus de problèmes, cette saison ?
Quand tu démontes cinq fois ton moteur pour participer à deux, voire trois courses, c’est normal que tu te démotives. Aller dix fois à Cologne (NDLR : chez un motoriste) pour gagner trois chevaux, non… Ça demande beaucoup de travail pour pas grand-chose.
Pour en revenir au championnat et à cette dernière manche ce week-end à Pergusa, en Italie : vous voyez-vous terminer à cette troisième place du classement S1600, que vous occupez pour le moment ?
Non, comme les points y sont doublés, je pense justement que la deuxième place est encore possible (NDLR : les Allemands Niklas Mackschin, 112 points, et Ulrike Krafft, 76 pts, devancent Bruckner, 65 pts). Si on gagne une des deux courses, on peut terminer vice-champion. Honnêtement, j’avoue qu’on se demandait vraiment si ça valait le coup d’y aller, avant qu’on arrive à améliorer la voiture.
Ne vous sentez-vous pas seul au milieu des pilotes allemands ?
Cela ne me fait pas grand-chose. Mon mécanicien est allemand.
Avez-vous l’impression qu’au Luxembourg on s’intéresse à ce que vous faîtes ?
Il y a beaucoup de Luxembourgeois qui me connaissent, qui savent ce que je fais. La fédération (NDLR : l’Automobile Club Luxembourg) ? Je ne sais pas, je ne vois pas de réaction. Mais il y a tellement de pilotes à gauche et à droite, peut-être qu’ils n’ont pas le temps de suivre tout le monde…
Raphaël Ferber