[Cyclisme] Kevin Geniets : «Mon premier top 10, je savoure !»

Auteur d’une course splendide, samedi dans le Het Nieuwsblad, Kevin Geniets (24 ans) est revenu longuement sur sa folle journée de samedi où il a  signé son premier top 10 en World Tour.

Samedi sur le coup de 18 h, le calme était revenu du côté de Ninove, terme du Het Nieuwsblad, mais Kevin Geniets n’arrêtait pas de rembobiner dans sa tête le fil d’une journée intense où il avait finalement pris la neuvième place de la première classique de la saison. Après un final animé par une échappée où le champion national s’était montré très entreprenant, l’Italien Davide Ballerini avait donc réglé au sprint un groupe inhabituellement nombreux en pareil lieu. Tout s’était terminé par un sprint d’une grosse cinquantaine de coureurs et le jeune coéquipier de Kevin Geniets, Jake Stewart, avait donc pris la deuxième place. Avec Kevin Geniets (24 ans), il s’agissait de deux coureurs issus de la formation continentale de Groupama-FDJ dans le top 10 de l’ouverture belge!

Comment appréciez-vous cette neuvième place dans ce Nieuwsblad?

Kevin Geniets : Je suis vraiment très content de ma course. Ça progresse. C’est mon premier top 10 en World Tour. C’est vraiment bien.

Lorsque vous êtes parti en contre avec Thomas Pidcock à un peu plus de 40 kilomètres de l’arrivée, juste après le Molenberg où un groupe de tête s’était détaché sous l’impulsion de Julian Alaphilippe et Greg Van Avermaet, avez-vous agi à l’instinct ou sur ordre de votre équipe?

Déjà, j’avais remarqué ce gros groupe dangereux qui venait de se détacher et dans l’oreillette, on a eu la composition. Il n’y avait que des champions. Je me suis dis alors qu’il me fallait réagir. J’ai attaqué à l’instinct et c’était un bon choix.

On aurait pu penser que ce groupe puisse aller au bout, non?

Oui, c’est vrai. Après, j’essayais de m’économiser un peu, car il y avait quand même trois coureurs de Quick Step (Julian Alaphilippe, Davide Ballerini et Zdenek Stybar. Ensuite, Alaphilippe a attaqué et ça a désorganisé le groupe, sinon, on aurait pu aller sans doute plus loin. Pour notre groupe, ça a été un tournant. À partir de là, les Quick Step ne roulaient plus et ont toujours cassé les relais. J’ai commencé à douter qu’on aille au bout…

Le regroupement avec ce qui restait du peloton s’est effectué au pied du Mur de Grammont et vous trouvez encore l’énergie pour rester aux avant-postes…

Oui, après, je me sentais super bien. J’avais juste un peu peur qu’on soit repris un peu plus tôt que le Grammont. Pour ne pas perdre trop d’énergie à se placer. Mais comme la course s’est produite, c’était juste parfait. J’ai pu monter à mon train, j’étais bien.

Après l’attaque de Julian Alaphilippe, on vous a vu parfaitement suivre une tentative de contre de Greg Van Avermaet…

Oui, il s’agissait de ma première course, il faudra voir comme se passe la suite, mais ça, l’an passé, je n’aurais jamais été capable de le faire.

Dans les trois derniers kilomètres avec Stefan Kung qui était revenu avec le peloton, on vous a encore vu vous démener en tête de peloton. Quelles étaient vos intentions?

On voulait faire le sprint pour Jake (Stewart) mais on l’a perdu. Je l’ai indiqué à Stefan et il a quand même continué à rouler. Et voilà, après, c’était confus, je ne savais pas que Jake était parvenu à récupérer ma roue, je l’ai lancé sans le savoir (il rit). Et on était face à la ligne. C’était un peu le désordre. C’était finalement super de finir comme ça.

Dans le dernier kilomètre, vous avez enchaîné les deux derniers virages en cinquième position, vous aviez donc encore de la fraîcheur?

J’ai quand même coincé dans les 50 derniers mètres et des mecs m’ont passé, c’est dommage. Je trouve quand même qu’il m’en manquait un peu encore.

Ce qui est nouveau aussi, c’est qu’on a pu peser sur la course. Marc (Madiot, le manager) était là et il était très content, ça fait plaisir.

Avec Stefan Kung qui avait tenté sa chance dans le Bosberg, avez-vous songé à attaquer dans les trois derniers kilomètres?

Non, car il y avait un fort vent de face. Cela n’aurait pas été la bonne idée…

Finalement et pour conclure, cette neuvième place, vous l’appréciez à quelle hauteur?

J’avais un but personnel, celui de progresser dans les classiques et c’est ce que j’avais annoncé ces derniers jours. Là je sors un top dans le Omloop (Het Nieuwsblad), c’est le travail dur qui est récompensé, ça paye. J’étais prêt dans la tête.

Et vous savez désormais que les stages en altitude vous conviennent…

Oui, c’est ça. On a essayé et on voit que ça marche, c’est super.

Vos dirigeants vous ont félicité?

Oui, ils étaient très contents, ce qui est nouveau aussi, c’est qu’on a pu peser sur la course. Marc (NDLR : Marc Madiot, le manager) était là et il était très content, ça fait plaisir.

À 28 kilomètres de l’arrivée, vous avez également évité de peu une chute avec Zdenek Stybar…

Il est juste tombé devant moi. Et au milieu de la course, un coureur m’est tombé dessus et j’ai dû changer de vélo. Rien de grave en fait.

Entretien avec Denis Bastien