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[Cyclisme] Kevin Geniets : «Il y a deux belles semaines qui arrivent»


Kevin Geniets réalise un début de Tour de France parfait en tant qu’équipier de David Gaudu. (photo Anouk Flesch)

Kevin Geniets est un coéquipier précieux pour David Gaudu, cinquième du classement général. Le Luxembourgeois fait le point.

Lundi après-midi, Kevin Geniets était déjà sorti de sa sieste. Le matin, il était parti rouler trois quarts d’heure. Une journée de repos ordinaire en somme.

Comment vous sentez-vous après neuf étapes ?

Kevin Geniets : Bien, la journée de repos se passe bien. Je récupère. J’ai beaucoup travaillé depuis le début, mais je pense que j’étais là où on me l’a demandé. J’ai fait le travail attendu, c’est un bon début.

Vous avez été mis souvent à contribution. Après les pavés du Nord puis l’étape de Longwy, on vous a vu à l’ouvrage directement en montagne. Comment avez-vous vécu cet enchaînement   ?

Je pense qu’au début, c’était stressant, mais j’ai pu être présent sur le final de chaque étape, hormis à Longwy où j’ai chuté (NDLR : à moins de dix kilomètres de l’arrivée). Désormais, c’est un peu différent puisqu’on est en montagne. J’appréhendais un peu l’enchainement puisque le coup de pédale est différent, mais cela s’est bien passé. Dans l’avant-dernière difficulté (NDLR : le col de la Croix), j’ai bien basculé. Je me suis relevé dans la dernière difficulté une fois mon travail accompli. J’avais fait beaucoup de travail sur le plat et au pied. Lorsque je m’écarte, il ne reste plus que 35 mecs. C’est très positif, comme c’était le cas en juin au Dauphiné. Du coup, j’ai hâte pour la suite.

David Gaudu, votre leader, est cinquième du classement général, tout se passe comme vous le souhaitiez?

Oui, tout se passe bien, David (Gaudu) est là pour le classement général. On voit que Thibaut (Pinot) monte en pression. Il a fait une très belle étape dimanche, même si la victoire n’était pas au bout. Il faut rappeler qu’il a eu le covid, il n’y a pas longtemps (NDLR : après le Tour de Suisse), donc il se remet bien dans le coup.

Comment gérez-vous le stress du Tour de France ?

Il est très important, on se concentre beaucoup pendant des heures et ça fatigue bien plus que des autres courses.

Ce n’est pas comparable en cela avec la Vuelta ?

Non, pas du tout. Ce n’est pas la même fatigue nerveuse du tout.

Pour revenir à l’étape des pavés du Nord, vous qui n’étiez pas un habitué de Paris-Roubaix, vous allez devoir être au départ des prochaines éditions, non ?

(Il rit) C’est la première chose que m’a dit mon entraîneur. Mais j’aime bien les Ardennaises aussi. J’avoue que j’avais peur au départ, mais ça fait bien plaisir. Il faut faire des choix…

Durant ces neuf premières étapes, qu’est-ce qui vous a plu de ce Tour de France ?

Cela reste toujours des longues journées, des étapes dures, mais ce qui est plaisant, c’est ce qui est autour avec ce public qui nous porte. Dans le dernier col, on profite un peu. Les gens sont heureux, c’est une ambiance positive qui joue sur notre mental.

Ce qui vous a déplu ?

J’étais déçu de tomber à Longwy (NDLR : il n’avait pu éviter Aleksandr Vlasov, tombé devant lui) car il y avait beaucoup de spectateurs luxembourgeois. Je me sentais bien, j’aurais aimé aller plus loin avec David, jusque dans la dernière côte.

Dimanche, la situation était particulière pour vous puisqu’un de vos coéquipiers, Thibaut Pinot essayait de revenir sur votre compatriote Bob Jungels, finalement victorieux. Comment avez-vous vécu ça ?

Oui, lorsque j’ai entendu par l’oreillette les écarts qu’il y avait entre eux deux à un moment donné sur le final, cela faisait bizarre. Moi, j’étais plus sur le côté Thibaut (Pinot), mais c’est bien normal, je pense, puisque c’est mon coéquipier. C’était curieux comme situation…

Je verrai (Bob Jungels) ce mardi avant le départ pour le féliciter. D’ailleurs, c’est curieux, dimanche, avant l’étape, on avait d’ailleurs beaucoup discuté ensemble

Vous l’avez revu après l’arrivée ?

Non, je le verrai ce mardi avant le départ pour le féliciter. D’ailleurs, c’est curieux, dimanche, avant l’étape, on avait d’ailleurs beaucoup discuté ensemble.

Vous le pensiez capable de réaliser un tel exploit sur cette étape ?

Non, franchement, je n’y pensais pas. Mais il a montré que dimanche, c’était lui le plus fort. Son échappée finale de 62 kilomètres, c’est très impressionnant. Il a fait la course parfaite. Il avait travaillé dur pour revenir. À un moment donné, ça paye. Il a retrouvé son ancien niveau et je ne vois pas comment il pourrait le perdre. Je le vois bien tenter de nouveaux coups…

Pour les étapes alpestres qui se présentent, quelle sera la stratégie de votre équipe ?

On va rester dans la même dynamique. Thibaut aura des libertés, je pense et on va rester autour de David pour le classement général. Il y a deux belles semaines qui arrivent.

Il y a une question que beaucoup de monde se pose concernant Tadej Pogacar, maillot jaune de ce Tour, est-il prenable ?

Pour l’instant, c’est sûr qu’il est le plus fort. Mais on sait que sur un Tour de France, tout peut arriver. Personne n’est à l’abri et il suffit d’un rien. Pour l’instant, il domine, mais il reste deux semaines de course.

Finissons avec le covid qui faisait peur au peloton, mais les tests ont donné des résultats négatifs, c’est une bonne nouvelle ?

Clairement, oui. Cela m’a surpris un peu, mais c’est top. La situation était stressante à partir du moment où on a vu les premiers cas positifs.

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