Le Luxembourgeois faisait partie du gros groupe ayant pris le large en compagnie de Remco Evenepoel. Il s’est classé 21e des championnats du monde.
Ce fut longtemps une course parfaite que Kevin Geniets a délivrée. Un bon placement. Une juste accélération. Au bon moment. Rien d’étonnant donc de le voir suivre Remco Evenepoel lorsque celui-ci décide de passer une première fois à l’action, en contre, derrière l’échappée matinale.
Il restait 75 kilomètres de course et, franchement, le longiligne coureur de 25 ans semblait être placé dans les meilleurs rails possibles. «Je suis très content de ma performance, confessait-il après la course. Je sens que j’ai passé un grand cap depuis le Tour. Néanmoins, je suis déçu que notre groupe se fasse reprendre par l’avant-garde du peloton à seulement 300 mètres de la ligne d’arrivée.»
Geniets : «J’aurais aimé signer un Top 10»
Effectivement, ce qui restait de l’échappée, puis du contre, placé un temps aux trousses du duo Evenepoel-Lutsenko puis du seul Belge, fut avalé dans les derniers hectomètres par l’avant-garde du peloton finalement réglé par Christophe Laporte devant Michael Matthews. «C’est clair que j’aurais aimé signer un Top 10…», soupirait alors Kevin Geniets.
Ce dernier avait bien vu Remco Evenepoel lancer son dernier assaut. Mais les circonstances de course ne lui ont pas permis de suivre ce mouvement. «Je venais de faire des efforts juste avant et je n’ai pas pu y aller», rappelait-il ensuite.
Kevin Geniets, comme beaucoup de coureurs, avait clairement été surpris par le scénario proposé et surtout la débauche d’énergie en début de course des Français. «Je savais que l’équipe de France allait rapidement déclencher les hostilités, mais avec une telle intensité, non, je ne m’attendais pas à ça», concluait celui qui va désormais se concentrer sur Paris-Tours, une classique qui lui convient parfaitement.
Un sentiment de satisfaction
Alors que Bob Jungels terminait au sein du gros du peloton et qu’en dépit de son travail d’équipier, Luc Wirtgen est allé au bout des Mondiaux, Jempy Drucker, nouvel entraîneur national, bouclait pour sa part ces Mondiaux australiens avec un sentiment de satisfaction. «Il n’a pas manqué grand-chose, juste 300 mètres pour que Kevin (Geniets) puisse viser un Top 10. Sinon, il aura fait une course parfaite. Mais pas besoin de nourrir des regrets. Kevin confirme juste une grande progression au fil de la saison. On a fait la course comme on l’avait imaginé. C’est joli d’avoir un plan, mais encore faut-il avoir les jambes. Kevin se retrouve dans le bon coup. Bob (Jungels) se sentait bien également et il finit dans le peloton. Luc (Wirtgen) a beaucoup ravitaillé pour ramener les bidons. Colin (Heiderscheid) étant malade ces derniers jours, il a dû abandonner», expliquait Jempy Drucker.
Drucker : «Une équipe pour le futur»
De sa place privilégiée, il a vu, comme tout le monde, Remco Evenepoel dominer son monde et son verdict est sans appel. «Quand un coureur remporte un Mondial avec plus de deux minutes d’avance sur le deuxième, il n’y a pas à discuter, rigolait-il. Evenepoel était le plus fort. Toutefois, j’avoue que je n’ai pas bien compris la tactique des coureurs français. Lorsque (Valentin) Madouas et Pavel (Sivakov) étaient ensemble, pourquoi faire attaquer Sivakov? Je pense que les choses auraient été différentes s’ils étaient restés ensemble. C’est mon impression…»
Pour en revenir au camp luxembourgeois, Jempy Drucker en est persuadé, il a là un bon groupe. «Il manquait sûrement un coureur de la trempe d’Alex (Kirsch), mais globalement, on a la base pour l’avenir. C’est une belle équipe pour le futur…»