[Cyclisme] Festival Elsy-Jacobs : Majerus très attendue

Christine Majerus sera leader de son équipe Boels-Dolmans lors du seul rendez-vous luxembourgeois du calendrier international. Une course forcément un peu spéciale pour la multiple championne nationale.

Comment abordez-vous ce rendez-vous du Elsy Jacobs ?

Christine Majerus : C’est à la fois une course très particulière et très compliquée pour moi. C’est la seule course de ce niveau au Luxembourg et ce n’est pas facile d’y briller. Les circuits sont durs, il y a des bosses pas forcément très difficiles mais qui reviennent souvent. C’est une course très sélective. Mais l’an passé, j’ai montré que je pouvais rivaliser avec les meilleures.

Que pensez-vous du plateau ?

Je ne l’ai pas encore vraiment vu, mais les meilleures équipes sont là avec normalement leurs meilleurs éléments. Je pense qu’il manque seulement nos deux leaders, Lizzie Armistead et Chantal Blaak mais à part elles, tout le monde devrait être là. Ce sera forcément très relevé. Sur le papier, les équipes comme Rabobank, Wiggle ou Orica-AIS sont les favorites. Ce seront à elles de donner vie à la course. Mais à nous d’être intelligentes pour arriver à faire quelque chose de bien.

Vous serez leader de Boels-Dolmans ?

Sur le papier, oui. Bien sûr, si une de mes coéquipières part dans une échappée et est en mesure de gagner, je ne vais pas aller la chercher. C’est le jeu. C’est un sport d’équipe. Maintenant, depuis le début de la saison, je pense avoir pas mal aidé mes coéquipières et plutôt bien. Donc, j’espère que ce sera à leur tour de m’aider. De toute façon, il faut savoir mettre son ego de côté. C’est pour cela que notre équipe marche bien.

Que pouvez-vous espérer ?

Évidemment, gagner ce serait super. Mais si on pouvait faire le même résultat que l’an dernier (NDLR : elle était 6e au général) ce serait déjà très bien. Ce qui serait encore mieux, c’est de monter sur le podium d’une étape. Mais avec le changement des étapes, ce n’est pas forcément très bon pour moi.

Pour quelle raison ?

Avant, la première étape était très dure et la dernière était plus facile, car bien cadenassée. Ça m’allait bien car c’était plus facile de faire un truc au sprint. Là, les organisateurs ont changé et l’étape de Garnich est le dernier jour. Et tout pourrait se jouer là. On ne sait pas à quoi s’attendre avec cette nouvelle première étape à Steinfort. Maintenant, c’est bien de changer pour éviter de tomber dans la routine. Cela fait un certain nombre d’années que le parcours était le même, ça peut permettre de remotiver les filles.

C’est une course que vous appréciez ?

Bien sûr. C’est l’une des premières courses UCI où des Luxembourgeoises se sont montrées. Quand Nathalie (Lamborelle) était montée sur le podium alors que j’avais fait 4e (NDLR : en 2008). En plus, c’est mon club (NDLR : Cessange) qui l’organise. Pour moi, c’est une obligation d’y participer. Tout est parti de là. Bien sûr, ce n’est pas la course la plus facile mais c’est la même pour tout le monde.

Vous vous préparez pour les Jeux de Rio ?

Oui. Là-bas, le circuit est vraiment très dur. Une montée à 8% pendant 30 minutes, on n’a jamais ça sur le circuit féminin. Au maximum, on a des montées d’une dizaine de minutes. Donc, j’essaie de m’améliorer sur ce plan. J’ai décidé avec mon coach de passer chaque mois quelques jours dans les Alpes. Je ne parle pas de stage en altitude, je n’en ai jamais fait et je n’en ferai jamais. Mais de monter des cols qui peuvent m’offrir ce type de configuration. Je suis allée à Annecy après l’Energiewacht Tour. Malheureusement, j’étais tellement fatiguée que j’ai surtout dû faire de la régénération plutôt que de l’intensité. Mais je pense que je vais y retourner en mai. Maintenant, je sais qu’il y a beaucoup de filles qui montent mieux que moi et qu’un top 10 sera très compliqué. Mais je veux me dire que j’ai tout fait pour ne pas avoir de regret. Mais il y a encore beaucoup de temps avant Rio. Déjà, on va penser au Elsy-Jacobs !

Entretien avec Romain Haas