[Cyclisme] Christian Helmig fait cavalier seul

Dimanche à Préizerdaul, le champion national Christian Helmig a fait étalage de sa force. Gusty Bausch aura été le grand malchanceux du jour.

« J’avais de la force et c’était le moment de le montrer… » Assis sur un banc, la mine déconfite, Gusty Bausch, ne cache rien de son dépit. Ses proches ont beau le réconforter, à chaud, il a bien du mal à évacuer sa légitime frustration. Ses deux incidents mécaniques successifs (« J’ai d’abord cassé la patte de mon dérailleur, mais lorsque j’ai repris un nouveau vélo, mon dérailleur arrière ne fonctionnait plus, ce qui m’a lourdement handicapé », expliqua-t-il alors) en début de course, l’ont empêché de relever le défi proposé par Christian Helmig, le vainqueur de cette 9 e édition disputée par un nouveau tracé, qui a fait ses preuves.

D’ailleurs, le champion national regrettait, lui aussi, que Gusty Bausch n’ait pu jouer le rôle de rival numéro un. « C’est dommage pour Gusty. Cela aurait été bien qu’on puisse se tester », déplorait-il avec sincérité.

«Un long chrono»

Car on le sait, Christian Helmig aime, tout comme Gusty Bausch d’ailleurs, passer par des répétitions, des repérages minutieux à l’approche des championnats qui arriveront vite, dans exactement quatre semaines.

De fait, alors que, très rapidement, Gusty Bausch était empêtré dans ses problèmes mécaniques, Christian Helmig se retrouva vite aux avant-postes, avec le seul Luc Turchi, comme poursuivant. Nouvelle place d’honneur pour l’enfant du pays, auteur d’un départ rapide. « Je connais les jeunes, ils aiment procéder par des départs rapides, mais ils payent vite la note », apprécia par après Christian Helmig, lequel s’est donc offert « un long chrono », faute d’adversaires de son calibre.

On peut supposer sans risque de se tromper que Gusty Bausch, auteur d’une course parfaite la semaine passée à Mamer, aurait aimé pousser Christian Helmig dans ses retranchements sur un parcours moins favorable pour lui.

On ne saura donc jamais. C’est aussi l’une des caractéristiques du cross où le matériel compte autant que l’humain. Gusty Bausch s’est heurté à des pépins mécaniques. Comme Massimo Morabito, quatrième, mais pas verni non plus. « J’ai essuyé une crevaison de la roue avant. Et ensuite, comme beaucoup, j’ai eu des problèmes de dérailleur . C’est dommage, car j’aurais aimé faire la bagarre devant. Physiquement, je me sentais bien, mais je reste sur ma faim », commentait-il un brin désabusé.

Ce qui n’était pas sans rappeler le discours de Gusty Bausch. Cela donna en définitive une drôle de course, avec des positions qui semblèrent acquises bien avant que la cloche ne retentisse. Une chose est sûre, le succès de Christian Helmig est tombé à point nommé pour le lancer vers la campagne de janvier.

Denis Bastien