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[Cyclisme] Bob Jungels plus fort que jamais


C'est sur le dernier Giro que Bob Jungels a vécu le plus d'émotions. (photo archives AP)

La saison qui s’achève a permis à Bob Jungels de démontrer qu’il avait bien ce qu’il fallait pour être un leader. Maintenant, le plus dur sera de confirmer.

Le Dippachois, qui a quitté Trek pour rejoindre Etixx, a parfaitement réussi sa transition, à l’image de ses trois jours en rose sur le Giro, de sa victoire sur le Tour d’Oman ou encore de son titre mondial lors du chrono par équipes. Incontestablement, Bob Jungels a pris du galon.

Son rôle : «On me fait confiance»

Évidemment, Bob Jungels était très attendu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a parfaitement rempli les attentes placées en lui. Totalement épanoui au sein de l’équipe Etixx, il a démontré toute sa valeur : «Avant le début de la saison, on savait que c’était possible de faire quelque chose pour des classements généraux dans des épreuves comme le Tour de Romandie ou Tirreno-Adriatico. Pour les grands Tours, on partait davantage dans l’inconnu, mais on a super bien travaillé, on a très bien préparé le Giro. J’ai tout de suite senti la confiance de l’équipe et de la direction sportive. J’ai montré à Oman et Tirreno que je pouvais être là. Au début du Giro, j’ai fait mon boulot pour Kittel et ensuite j’avais ma carte à jouer. De toute façon, je n’avais aucune pression, avec les victoires d’étapes de Brambilla et Trentin, l’équipe a fait un super Giro.»

Le Dippachois n’y est pas pour rien, puisqu’il a remporté le maillot de meilleur jeune et s’est offert trois jours en rose !

Ses Mondiaux : «Très content»

S’il a abandonné lors de l’épreuve en ligne, Bob Jungels a tout de même signé deux très belles performances au Qatar. Outre le titre mondial par équipes, le Dippachois a également brillé lors du contre-la-montre individuel, où il a pris la 10e place : «Au vu des conditions climatiques, qui ne me conviennent pas vraiment, c’est vraiment une belle place. Et un beau parcours. Je suis content. Et l’an prochain, ça ira mieux normalement.»

Sa saison : «La plus belle»

«C’était une super saison. Je change d’équipe et tout de suite je gagne à Oman, tout le printemps était super. L’été était plus tranquille et on finit en beauté avec les Mondiaux.»

Évidemment le bilan est très positif : «Je voulais franchir un palier et j’y suis parvenu. Troisième à Tirreno, sixième du Giro, je ne m’y attendais pas forcément.»

Son meilleur souvenir : «Le Giro, tant d’émotions»

Bob Jungels a connu beaucoup de grands moments lors de cette saison. Mais quand on lui demande de n’en retenir qu’un seul, il évoque évidemment le Giro : «Pour moi, le plus beau souvenir, c’est l’étape où j’ai pris le maillot rose (NDLR : la 10e entre Campi Bisenzio et Sestola, le 17 mai). C’était la meilleure expérience en carrière. C’est tellement d’émotions. Il y a bien sûr aussi le titre mondial avec l’équipe, on a beaucoup travaillé pour ça pendant des semaines et c’était un soulagement de l’emporter. Mais c’est différent.»

Sa plus grande déception : «Ma chute en Pologne»

La saison de Bob Jungels a connu un coup d’arrêt au début de l’été : «J’avais enchaîné le Giro et les championnats nationaux et j’étais en bonne forme. Au Tour de Pologne, j’étais dans le coup au général, mais j’ai chuté dans une descente, je me suis fissuré un muscle dans la cuisse gauche. C’était dommage.»

Son transfert : «Ma meilleure décision»

Après avoir passé toute sa jeune carrière de professionnel au sein de la formation Trek, où il était un peu sous la tutelle des frères Schleck, Bob Jungels avait décidé de prendre son indépendance, en rejoignant le groupe de Patrick Lefevere. Un an après, il ne regrette pas son choix. Loin de là : «Jusqu’à présent, c’est la meilleure décision que j’ai prise. Il me fallait changer de cadre, changer d’air. Prendre mon propre chemin. C’est ce que j’ai fait et je pense que je ne me suis pas trompé.»

Samedi, Bob Jungels sera la tête d’affiche du traditionnel rendez-vous d’indoor cycling, organisé par l’UC Dippach, à Mersch, de 16h à 20h au Krounebierg.
Au programme, Bob Jungels, Laurent Didier, Alex Kirsch et Chantal Hoffmann, qui vont faire un véritable cours de spinning face à une foule de personnes qui auront payé leur place pour suer à grosses gouttes et approcher de très près des athlètes qu’ils voient à la télé : «C’est toujours quelque chose de très sympa. Une belle occasion pour les gens de venir nous voir et de discuter un peu avec nous.» Et c’est pour une bonne cause, puisque tous les bénéfices seront reversés à l’association Mierscher Kannerduerf, qui s’occupe des enfants qui n’ont plus de parents.

Sa préparation «Pas de changement»

Après avoir breaké pendant un mois en partant recharger ses batteries sur les plages de Dubai, Bob Jungels a repris «tout doucement» la semaine dernière : «J’ai fait juste un peu de VTT. On a recommencé tranquillement.» Fin octobre, l’équipe 2017 s’était rassemblée dans un hôtel à Bruxelles pour effectuer différentes réunions. Et pour le Luxembourgeois, les choses sérieuses démarrent le 12 décembre, avec un stage d’une dizaine de jours dans le sud de l’Espagne. Ensuite, au mois de janvier, l’équipe devrait effectuer un second stage toujours en Espagne, voire à Majorque. À la différence de Trek, notamment, pas de camp de survie : «On n’en a pas besoin. On travaille bien ensemble, de manière agréable. Ça fonctionne tout seul.»

Ses objectifs : «Il faut confirmer»

«Cette année, j’ai progressé sur toute la ligne : en chrono, en haute montagne. Et tout ça a permis de me faire franchir un palier. La saison prochaine, je vais devoir confirmer.» Dans la dernière année de son contrat, Bob Jungels ne se fait pas trop de souci concernant sa reconduction : «Avec Patrick (Lefevere), on sait que si on donne, on reçoit. Quand on est sérieux, qu’on fait le job, je ne vois pas de problème pour un nouveau contrat.»

Son programme : Giro et Vuelta ou Tour tout seul

Bob Jungels est un coureur qui apprécie particulièrement les grands Tours : «Je sais que je suis très fort sur trois semaines. Les longues distances, c’est ce que j’aime.» Même si les détails de son programme seront discutés justement lors du stage du mois de décembre, on peut s’attendre à le voir démarrer comme cette saison : «Oman, Dubai ou Abou Dhabi, il faudra voir. Après il faudra voir entre Paris-Nice et Tirreno-Adriatico.» Et ensuite, Giro ou pas ? Son cœur balance : «J’aime beaucoup le Giro, il faut le dire. L’ambiance est géniale. Après, sur le Tour, il y a beaucoup plus de stress. Et la Vuelta, c’est bien aussi.»

Mais quand on sait que l’an prochain, la Vuelta sera située idéalement avant les Mondiaux de Bergen, en Norvège, on l’imagine bien sur les routes espagnoles : «Ce serait bien pour moi pour être en forme aux Mondiaux.» Bob Jungels se montre encore plus clair : «Il faut en discuter, mais normalement ce sera soit Giro-Vuelta, soit le Tour seulement.» On mettrait bien une petite pièce sur le fait de retrouver Bob Jungels au printemps et à la fin de l’été sur des grands Tours.

Romain Haas

Résultats 2016

6e du Giro (3 jours en rose).
Champion du monde par équipes de contre-la-montre.
Champion national de la course en ligne et du chrono.
Vainqueur d’une étape du Tour d’Oman.
3e de Tirreno-Adriatico.
10e du championnat du monde de contre-la-montre individuel. Principaux

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