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C1 : Pep Guardiola sous pression avant Manchester City-Tottenham


Une nouvelle élimination avant les demi-finales après des centaines de millions d'euros dépensés, qui plus est contre un adversaire largement à sa portée, écornerait le crédit de Pep Guardiola en Angleterre. (photo AFP)

Pep Guardiola connaît l’écueil : si Manchester City est éliminé par Tottenham mercredi en quart de finale de la Ligue des champions, le Catalan pourrait bien faire face aux mêmes critiques que la saison passée et ternir son bilan en Angleterre.

Battus dans le nouveau stade de Tottenham (1-0) au match aller, les « Citizens » doivent absolument renverser la situation à l’Etihad Stadium, sous peine de revivre une nouvelle élimination prématurée de la compétition reine.

Sortis sans ménagement par Liverpool, les Mancuniens avaient atténué la déception en s’adjugeant impérialement le titre au printemps. Mais Guardiola avait été sévèrement jugé par les médias britanniques, l’accusant d’avoir joué contre nature lors de la lourde défaite à l’aller (3-0) et d’avoir multiplié les erreurs tactiques.

« Même Guardiola peut faire des erreurs et la nature de cette défaite fait invariablement échos à la défaite à Anfield il y a un an », a ainsi noté le Times la semaine dernière.

Cela fait maintenant huit saisons (dix matches) qu’une équipe de Guardiola n’a pas remporté un quart ou une demi-finale de Ligue des champions à l’extérieur, malgré trois équipes extrêmement talentueuses avec le Barça, Bayern et City.

Rebelotte donc. Le Times, comme le reste de la presse britannique, s’était montré interloqué par les choix du génie de Santpedor. Pourquoi aligner Fabian Delph à gauche de la défense? Pourquoi se passer de Kevin De Bruyne ou Leroy Sané? Pourquoi privilégier les défensifs Ilkay Gündogan et Fernandinho au milieu?

« Adolescents » 

« C’était bien pire la saison passée », a lancé Guardiola mardi dernier. Avec un seul but de retard, le manager espagnol peut certes espérer, mais une sortie de route le laisserait avec une bien maigre récolte en trois saisons par rapport aux centaines de millions dépensées par Abou Dhabi.

« Si nous avons joué avec plus de contrôle, c’est à cause de ce que j’avais vu contre Brighton quelques jours plus tôt », s’est défendu l’entraîneur mardi, lors d’une conférence de presse marquée par sa mauvaise humeur.

« Nos joueurs revenaient de blessures et vu comment Tottenham joue en contre-attaque, nous voulions créer un environnement favorable pour le match retour », a expliqué un Guardiola, qui a aussi ironisé en se qualifiant de « raté ».

Au-delà des sarcasmes, Manchester City a déjà conservé la Coupe de la Ligue en février, sera le grand favori pour remporter la Coupe d’Angleterre contre Watford en mai, et a son destin en main en championnat pour conserver son titre. À peine mieux que Roberto Mancini et Manuel Pellegrini, ses prédécesseurs.

Le Catalan n’a cessé d’utiliser le manque d’histoire européenne de City pour expliquer son manque de réussite en Ligue des champions. Si les champions d’Angleterre réussissent à renverser la vapeur à Tottenham, ce ne sera en effet que la deuxième apparition de leur histoire en demi-finale de l’épreuve.

« Nous sommes des adolescents dans cette compétition », avait-il déclaré avant que son équipe ne détruise Schalke lors du match retour en huitième de finale (7-0).

Pour autant, ce ne sont pas le Real Madrid, le FC Barcelone ou le Bayern Munich qui ont éliminé City lors des deux premières saisons de Guardiola, mais Monaco et Liverpool.

S’incliner devant Tottenham, qui à seize points de retard en Premier League et dont la masse salariale représente la moitié de celle des Citizens, laisserait une tache importante sur une saison presque sans faille jusqu’ici.

S’il n’atteignait même pas le dernier carré lors de ses trois premières saisons en Angleterre, son aura pourrait franchement diminuer. Face à Tottenham, il est temps pour ses « adolescents » d’atteindre enfin la maturité.

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AFP

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