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Bob Jungels leader du Giro : c’est reparti pour un tour


Après l'effort, le réconfort. Bob Jungels a tout donné pour ravir ce maillot rose qu'il devrait pouvoir garder jusqu'à l'étape de dimanche. (photo AFP)

Comme l’an passé, revoilà Bob Jungels leader du Giro. Un peu plus tôt que l’an passé. Fernando Gaviria, son coéquipier colombien que nous n’étions pas obligés de croire sur parole, l’avait prédit. Il avait dit un peu bravache qu’il passerait le relais, donc son maillot rose, à son coéquipier luxembourgeois lequel l’avait si bien mené au succès dimanche à Cagliari, terme de la troisième étape. Où dans le vent, Bob Jungels avait éparpillé tout le monde ou presque.

Mardi encore, il y avait du vent sur l’Etna et voilà sans doute pourquoi la première grande étape de montagne annoncée a accouché d’une souris. Quintana a longuement fixé Nibali. Et Nibali a longuement scruté Quintana. Presque les yeux dans les yeux. Roue dans roue. La presse italienne les dit en froid. Il y a sûrement du vrai.

Toujours est-il que les 17 kilomètres de l’Etna ont juste servi à éparpiller les gregarii. Il est visiblement bien trop tôt pour que les gros bras de ce Giro commencent à s’écharper si loin de Milan.

Pour Bob Jungels, un véritable marathon s’annonce car si son équipe a pris la course en main mardi bien avant l’ascension finale, elle sera désormais appelée à renouveler ce genre d’opération tous les jours jusqu’au Blockhaus, c’est-à-dire jusqu’à dimanche où vu ce qui s’est passé mardi, il n’est pas certain que les purs grimpeurs bougent une oreille.

Car tous ceux qui espèrent un bon classement général à Milan sont obsédés par l’idée d’arriver le plus frais possible en dernière semaine, où la très haute montagne sera au menu de chaque étape des Dolomites, là où Quintana compte bien lâcher les chevaux…

Cela devrait offrir à Bob Jungels l’occasion d’admirer les paysages dans cette lente remontée de la Péninsule. On ne sait pas au fond si cette prise de pouvoir évidemment formidable à court terme, ne va pas finir par amenuiser ses chances de réaliser, en fin de compte, le meilleur classement général final possible. Ce n’est jamais simple de tenir un maillot de leader dans un grand Tour où chaque effort finit par compter.

Si les grands leaders restent pour le moment bien au chaud dans le peloton sans donner le moindre coup de pédale inutile, même en montagne comme mardi, c’est pour économiser leurs forces. Pour le moment, Bob Jungels, qui rappelons-le, n’a que 24  ans, n’a pas ce dilemme puisqu’il ne figurait pas parmi les grands favoris au départ. Sans son coup de force en Sardaigne, il ne serait pas ce matin au départ de Pedara, maillot rose. Il a manifestement pris goût à ce bonheur tout con de revêtir ce tricot pas comme les autres. Pour Bob, c’est reparti pour un tour et il ne compte évidemment pas bouder son plaisir. Ce qui est pris est pris. Et cela ne l’empêche d’être lucide pour la suite des évènements. Qu’il profite!

Denis Bastien

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