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[BGL Ligue] Stefano Bensi : «Si ça m’arrive encore une fois, cette fois, ce sera vraiment la dernière»


Stefano Bensi rejouera au football. Il n'a pas dit stop. Mais c'est que le chemin s'annonce très long. (Photo : Julien Garroy)

Stefano Bensi est rassurant après l’alerte de ce week-end touchant son genou. Il continue.

Les dernières rumeurs faisaient état d’une thrombose, mais les résultats des examens pratiqués à l’hôpital depuis ont achevé de faire souffler l’international, qui va maintenant
se consacrer corps et âme à sa longue revalidation, qui devait durer neuf très longs mois.

Les rumeurs les plus inquiétantes ont plané tout ce week-end sur votre santé. Comment allez-vous?

Stefano Bensi : Ça va mieux. En tout cas, les médecins n’ont plus rien trouvé de bizarre. Vendredi matin, j’avais une forte douleur à chaque fois que je posais le pied au sol dans le genou qui avait été opéré le 12 septembre dernier. J’ai été chez mon kiné, Ben Moes, pour faire quelques tests et il a décidé de m’emmener en urgence à l’hôpital, pour ne pas prendre le moindre risque. C’était plus de la prévention qu’autre chose.

On parlait tout de même d’une thrombose…

Disons que j’ai reçu des piqûres à une dose plus forte que celles que je reçois normalement et qu’après une échographie et un bilan sanguin à peu près normal, on est rassurés. Pour l’heure, le genou comme la rééducation se passent plutôt bien.
L’opération devait être quand même assez impressionnante vu l’état catastrophique dans lequel il se trouvait après ce match contre le RFCU, le 20 août dernier…
Ils ont suturé le ménisque, refixé les tendons et fait ce qu’il fallait avec les croisés. Tout était foutu. Tout est nickel. Heureusement, j’ai eu un bon chirurgien.

Oui, c’est vrai que ça commence à faire beaucoup de blessures pour une carrière mais je suis un sacré combattant

Six mois d’absence, ou plus?

Neuf mois plutôt. Tout dépend de comment le genou réagit.
On a déjà vu beaucoup de footballeurs travaillant avec Ben Moes revenir un peu plus vite que prévu.
(Il sourit) J’aime bien les miracles mais le plus important, c’est que mon genou soit à 100 % pour y rester pour de bon, sur le terrain.

Ce nouvel accident, c’est de la malchance ou une fatalité presque logique?

Il y a un contact dans mon dos au moment où je prends appui pour tirer au but et ma jambe est partie. Je ne sais pas comment c’est arrivé et comme je ne trouve pas de réponses, j’ai arrêté de me poser des questions. Disons que c’est juste de la malchance.

Elle ne vous quitte plus.

Oui, c’est vrai que ça commence à faire beaucoup de blessures pour une carrière, mais je suis un sacré combattant. Seulement là, je crois que c’est la dernière fois. Si ça m’arrive encore une fois, en tout cas, ce sera vraiment la dernière. J’arrêterai. Parce que maintenant, j’ai une vie à côté du football. Une femme, un petit garçon…

Vous avez hésité après cette blessure?

Disons que oui, on en a parlé en famille. Parce que ça fait peur. Tout était vraiment pété à l’intérieur. Heureusement que j’ai ma famille avec moi, parce que sans elle, je ne sais pas où j’en serais, là, aujourd’hui… Mais là, après 26 ans de football, j’ai encore envie de retrouver le terrain. Je vis pour ça. C’est ma passion et ma motivation.

Quelle est la suite?

Normalement, je devais partir à Clairefontaine pour trois semaines à partir du 30 octobre, dans un centre de rééducation, mais forcément, avec ce qu’il vient de m’arriver ce week-end, cela a été repoussé. À la limite, ce n’est pas grave : cela va me donner un peu plus de temps pour consolider encore mon genou. Ça va me faire du bien au genou et au moral de me retrouver dans un environnement professionnel.

Vous parvenez à suivre le foot ou vous avez plutôt cherché à vous préserver en limitant vos apparitions?

Je suis toujours à fond avec mes gars. Je suis en lien direct avant, pendant et après les matches. Et quand je ne peux pas me déplacer, je suis même parfois les rencontres sur tablette.
Vous avez suivi le match de la sélection contre la France moins de deux semaines après votre grave blessure. Avec joie ou rage de ne pas avoir pu y participer?
La joie était plus forte que la rage parce qu’on reste une famille. Ça fait ch… de ne pas avoir passé ce moment-là avec eux, mais c’est la vie d’un sportif. Même de loin, j’étais fier de vivre ça. En fait, je l’ai presque vécu comme si j’étais sur place.

Vous avez eu beaucoup de monde au téléphone?

Pas besoin : je suis tout le temps en contact avec eux. En fait, mon GSM s’est transformé en véritable centrale téléphonique le lendemain de ma blessure et le lendemain de l’opération. C’est aussi ça, ces témoignages, qui me poussent à revenir encore une fois…

Entretien avec Julien Mollereau

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