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[BGL Ligue] Pour Bop, les vacances à Thiès attendront


Cela fait un an que Fine Bop (le n° 7) n'a pas vu sa famille.

Alors que Mühlenbach doit encore disputer deux matches en retard, Fine Bop, son attaquant sénégalais, est obligé de remettre d’une bonne dizaine de jours son départ pour le Sénégal.

Les chances de Mühlenbach de jouer dimanche contre Hostert, pour le match en retard de la 9e journée de DN, alors que le stade Mathias-Mamer a déjà été déclaré inapte deux fois en une semaine? «On pourrait jouer si ça reste comme maintenant, estime Fangio Buyse, le coach du promu. Mais il recommence à pleuvoir dès vendredi et beaucoup alors franchement, je ne sais pas…». Il n’est pas exclu, pour lui, que Mühlenbach soit obligé de pousser la logique du report jusqu’au 15 décembre.

Vendredi dernier, ses dirigeants commençaient à s’en inquiéter, mais il n’y a plus de raison. Fine Bop, notamment, a décalé son vol pour Dakar sans hésiter une seule seconde : «On est des joueurs de foot, on se considère comme pros alors on respecte nos contrats! Cela fait un an que je n’ai pas vu ma famille, mais je dois me donner à fond et si la fédération estime qu’on peut jouer, je suis prêt. Même si la pelouse est difficile.» Oh ça, pas de doute là-dessus, la pelouse sera difficile. Mais Bop, qui a «joué sur du sable toute l’enfance», s’en «fout d’un peu d’eau».

Peu importe l’eau quand il y a du sable

Même une fois un nouveau vol trouvé, il faut encore se maintenir en forme pour assurer une fin d’année productive. Et là, Mühlenbach galère. Lundi, c’était salle de fitness exclusivement. Pas d’autre solution. Il a fallu trouver un synthétique en ville pour la suite. Et chaque minute d’entraînement arrachée aux conditions météo est une victoire importante pour Buyse et ses gars, qui ont une idée encore assez précise de leur scénario idéal de fin d’année 2019. Puisque avec deux succès, l’actuel 13e peut se retrouver 7e. «Et ces matches, on veut les jouer pour savoir où nous en sommes précisément», admet Buyse.

Tout ça pour dire que Bop a beau avoir hâte de retourner à la maison, il veut repartir à Thiès, la ville de son enfance, en sachant l’ampleur du travail qui l’attend à son retour de congés.

Les chrétiens, la rue du Commerce et maman

Même si lui n’espère passer entre les flocons de neige et les gouttes de pluie que pour avoir le sentiment du devoir accompli, avant de se jeter à corps perdu dans une autre aventure footballistique bien personnelle, avec une quinzaine de jours de retard. «En vacances… on joue au foot tous les soirs chez moi! On constitue une sorte d’équipe des pros européens. Il y a là, avec moi, le Messin Habib Diallo, Yannick Gomis de Guingamp… On habite tous dans le même quartier et on affronte des équipes de Thiès ou de Dakar. Et donc, c’est tous les soirs. On a une sacrée attaque. Après, on fête Noël avec les chrétiens et on reste en famille.»

Pour mieux mesurer le sacrifice que lui imposent ces chocs contre Hostert et le RFCU, qu’il serait bon de gagner, suffit de savoir que Fine passe énormément de temps dans le restaurant sénégalais d’Esch, le Bibita, situé rue du Commerce. Le riz y est préparé «comme ma mère sait le faire» et en ces périodes de grand froid, c’est aussi important physiologiquement que psychologiquement : «Je suis un fils à maman, je suis très collé à elle.» Pour le moment, il est collé au stade Mathias-Mamer…

Julien Mollereau

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