Hesperange a usé Jeff Strasser en moins de deux mois la saison passée. Vincent Hognon a tenu encore moins. Et maintenant ?
La patience n’est pas une vertu majeure de la maison, mais les décisions de Flavio Becca révèlent plus souvent des problèmes fondamentaux qu’on ne croit. Et à dire vrai, on sentait un malaise palpable depuis deux à trois semaines, au Holleschbierg. Vincent Hognon, assez tôt dans la saison, avait été surpris en conversation tactique d’après-match houleuse avec son capitaine, Tom Schnell. La mise au point avait précédé de peu… un pépin physique du défenseur central. Pure coïncidence, mais il en était resté l’idée que pour l’ancien coach du FC Metz autant que pour d’autres avant lui, il faudrait parvenir à adapter son discours au niveau semi-pro et convaincre ses joueurs, dont un effectif très largement renouvelé, ce qui ne facilite pas la tâche.
Hognon avait aussi du mal à contenir un agacement réel autour du nombre de joueurs sous contrat. Il avait pris le sujet à la badinerie lors de sa présentation à la presse, mais plus les jours passaient, plus la perspective de disputer une saison dans ces conditions le tendait. «Je sépare les groupes à la veille des matches, pour travailler la rencontre du week-end, mais si les joueurs ne sont pas assez investis à mon goût, je le ferai de plus en plus tôt dans la semaine», avait-il indiqué au fil des prestations décevantes de son équipe. Curieusement (ou pas), cette énorme masse de joueurs à gérer était aussi l’une des récriminations que Jeff Strasser laissait chuinter dans son discours la saison passée.
Un peu comme Jeff Strasser en fait
D’ailleurs, un an plus tard, l’on a un peu l’impression de revivre le même scénario. Celui d’un coach expérimenté qui se prend de plein fouet un début de saison médiocre mais pas dramatique non plus. Ou dramatique seulement à l’aune des attentes qu’attise le nouveau projet de Flavio Becca, pas si facile que ça à mettre en branle. Le bilan est presque similaire : 11 points en sept matches pour Jeff Strasser en 2020, 11 points en six matches pour Vincent Hognon en 2021.
C’est à ce moment de sa deuxième saison parmi l’élite que Hesperange visite le champion en titre, qui remonte lentement en puissance, mais qui reste, tout comme lui, sur deux matches nuls consécutifs gênants. «On paye cher notre remise en forme, a consenti Sébastien Grandjean, mais là, on doit travailler sur la durée, sur la durée d’un match je veux dire. Ne pas avoir de trou.» Il n’y aura pas drame, ce soir, si défaite il y a pour l’un des deux cadors. Avec cinq points seulement de différence entre le 1er et le 10e, la marge de manœuvre reste conséquente. Reste à savoir, côté hesperangeois, qui sera chargé de ramener le club vers les sommets. Mardi se propageait une rumeur Karim Belhocine, ancien coach de Charleroi qui intéressait Virton au printemps dernier mais n’était pas venu. Les dirigeants du Swift n’ont pas écarté l’hypothèse. Mais ne l’ont pas confirmée non plus.
Julien Mollereau