Le capitaine de l’US Hostert, Thomas Fullenwarth, ne respire pas la confiance avant que son équipe ne joue toute sa saison samedi, avec obligation de l’emporter sur le CSG.
Comment va l’US Hostert, psychologiquement parlant ?
Thomas Fullenwarth : Très difficile. Lundi, à l’entraînement, c’était la soupe à la grimace. On n’a jamais été dans cette position de relégable alors on est très abattus.
Comment s’en sortir ?
En ayant enfin une prise de conscience qui aurait dû avoir lieu il y a bien longtemps. Mais vu qu’on n’était jamais concrètement dans la merde, on a toujours repoussé l’échéance à plus tard. Et voilà : à une journée de la fin, on est sous la ligne rouge…
Il y a eu un véritable constat d’impuissance dans les réactions d’après-match à la suite de la défaite contre Ettelbruck (3-2), dimanche.
On a construit une équipe avec le plus faible budget de l’élite, avec beaucoup de jeunes qui ont très peu joué voire pas joué durant toute la saison. Alors maintenant qu’on arrive à la fin et qu’il nous manque plein de joueurs, on ne peut pas attendre d’eux des miracles. Le niveau, il vient avec l’expérience.
On refait un point sur votre infirmerie ?
Furst, sa saison est finie. Makasso, lui, est en délicatesse avec ses adducteurs. Mentalement, il est là, mais physiquement… Moi aussi, j’ai voulu aider contre Differdange alors que j’avais mal et cela n’a pas été glorieux (NDLR : défaite 6-1, le 3 mai). Makasso, il pourra nous aider en fonction de la douleur qu’il ressentira samedi. Mais Laurent (Pellegrino) a été joueur et il saura lui dire stop, lui expliquer qu’il vaut peut-être mieux qu’il rentre pour les vingt dernières minutes plutôt que de jouer directement et de se péter après vingt minutes.
Et puis il y a Guillaume Mura qui, lui, a des soucis de santé personnels. Bref, toute notre colonne vertébrale est absente. Et tu ne bouleverses pas une équipe comme ça, à ce moment de la saison…
Cette équipe a-t-elle les ressources morales pour se transcender avant un événement pareil ?
J’espère. Parce que là, ce n’est plus le football qui va faire la différence. Ce sont les qualités humaines, l’amour propre, des choses que tout le monde devrait avoir au fond de soi. Il ne s’agit plus de bosser pour sa petite personne mais de sauver un club, de penser à ses bénévoles.
Jouer sa survie sur 90 minutes, c’est grisant ou usant ?
En tout cas, ce n’est pas comme ça que ça devrait marcher. Dans tous les aspects de la vie, sauver sa peau, en général, oui, c’est une motivation supplémentaire, de l’adrénaline pure. Moi, ça me fait très bizarre, je le vis mal. J’opère une sacrée remise en question.
Entretien avec Julien Mollereau
A lire en intégralité dans Le Quotidien papier de ce mercredi