APRÈS LA PHASE ALLER Le championnat observe trois semaines de pause. L’heure est venue de tirer un premier bilan d’un championnat où les places en play-offs seront chères.
LA RÉSIDENCE, LE VRAI PATRON?
1er : 20 points, 9 victoires – 2 défaites
Vous prenez la révélation de l’année dernière, vous enlevez deux joueurs pourtant très précieux (Tom Konen, reparti à l’Amicale, et Yannic Hoek, qui étudie à l’étranger), vous ajoutez deux nouveaux Américains, dont un, Alex Stein, qui est, dixit Franck Mériguet, le coach du Basket Esch, «certainement le meilleur joueur du championnat», vous gardez deux piliers expérimentés et performants (Dean Gindt, Xavier François), un jeune qui prend de plus en plus d’importance (Davy David Rocha) et une pépite qui effectue sa dernière saison avant de probablement partir pour les USA (Malcolm Kreps) et vous obtenez une véritable machine de guerre, qui plante plus de 94 points de moyenne à ses adversaires depuis le début de la saison. À Walferdange, puisque c’est d’elle dont il s’agit, tout va bien. Si on regarde le bilan de cette première phase, la Résidence n’a perdu que son premier match de la saison contre Etzella (89-93) et sur le parquet du Basket Esch dans un match auquel Alex Stein ne participait pas. Depuis, Walferdange a remporté son choc contre le Sparta et a bouclé son double week-end avec une orgie de points contre le Racing (120) et une réaction impressionnante pour inverser la tendance face à l’Arantia, avant de gérer jusqu’au bout en inscrivant, au passage, la bagatelle de 96 pions. La Résidence apparaît comme un candidat très solide au titre, elle qui a hérité du Basket Esch en Coupe. Pour une revanche très attendue.
LE SPARTA IMPRESSIONNE… LA PLUPART DU TEMPS
2e : 19 points (8-3)
Le Sparta est capable du meilleur… mais pas tout le temps. Ce week-end, il a d’abord complètement renversé la situation dans le dernier quart pour finalement dominer le Basket Esch dans un vrai choc, avant de se faire surprendre contre le Racing, qui évoluait pourtant avec un seul Américain. Résultat un bilan qui n’est «que» de 8-3 avec un revers lors du tout premier match de la saison contre l’Arantia et une défaite face à la Résidence. À n’en pas douter, Bertrange, qui s’appuie sur un solide socle d’internationaux luxembourgeois (Yannick Verbeelen, Mike Feipel, Mathis Wolff, Max Logelin) et deux Américains qui connaissent le championnat (Henry Pwono et Lavone Holland) a tout ce qu’il faut pour jouer les premiers rôles dans l’élite.
ETZELLA AU RENDEZ-VOUS
3e : 19 points (8-3)
Etzella fait partie des cadors du championnat depuis des années. La retraite de Jairo Delgado a certes laissé un vide, mais Kreso Basic dispose d’un effectif de qualité qui lui permet de voir loin. Sticky Gutenkauf continue de grandir et de s’imposer, Yann Wolff tourne en double double et réalise de très gros matches, Gilles Polfer, quand il est en forme, reste l’un des plus grands talents du pays. Tout cela mis bout à bout donne une équipe nordiste très solide, qui a chuté trois fois (Sparta, T71 et Contern après prolongations), mais reste tout à fait dans la course pour les premières places avant des play-offs où personne ne sera content d’affronter les joueurs du Deich.
ESCH DANS LE TEMPO
4e : 19 points (8-3)
Présenté avant le début de la saison comme le principal favori à la succession du T71, le Basket Esch réussit globalement sa phase aller. Avec une formation inchangée par rapport à la saison précédente à la différence de l’entraîneur, avec le retour de Franck Mériguet qui a pris la succession de Sylvain Lautié, lequel lui avait déjà succédé il y a quelques années, les Lallangeois n’ont chuté qu’à trois reprises (Etzella, Heffingen et Sparta). Miles Jackson-Cartwright a été remplacé par le fidèle Jordan Hicks, si bien que le style de jeu a quelque peu changé, avec un Joe Biever désormais la plupart du temps à la mène, mais l’efficacité reste redoutable. Dans nos colonnes, ce dernier expliquait il y a quelques jours : «On a la meilleure défense et on veut garder cela.» Pour l’heure, Esch concède à peine plus de 70 points : «Pour nous, un match doit se jouer aux alentours de 70 points», confirmait encore le technicien eschois. Pour Esch, la saison débutera vraiment au moment des play-offs.
LAROCHETTE, PAS SI LOIN
5e : 18 points (7-4)
Les joueurs de Christophe Ney sortent d’une excellente saison et espèrent confirmer lors de cet exercice. Après les 11 premiers matches de championnat, DJ Wilson et ses coéquipiers sont tout à fait dans la course pour les play-offs, même s’ils ont eu quelques ratés. Ils ont perdu quelques matches de six points ou moins, comme encore dimanche face à la Résidence. Larochette, qui présente une formation identique à celle de la saison dernière, avec notamment les deux mêmes pros, est dans le bon rythme. Il lui manque un peu de constance pour vraiment jouer les premiers rôles.
HEFFINGEN, DÉPART CANON, PUIS ESSOUFFLEMENT
6e : 17 points (6-5)
On n’attendait pas spécialement Heffingen à pareille fête. Mais les hommes de Daniel Brandao ont effectué une très belle première partie de saison sous l’impulsion, notamment, d’un Lou Demuth revanchard, qui enfile les double double comme d’autres les perles. L’équipe, qui a pourtant perdu Nelly Stephens, Joel Thesen ou encore Tim Schmit, a notamment décroché des succès face Dudelange et Esch, mais Max Schmit, excellent, et ses coéquipiers peuvent aussi parfois complètement passer à côté. Ils sont toutefois bien dans le tempo pour espérer atteindre le top 8.
CONTERN À LA RELANCE
7e : 16 points (5-6)
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux victoires de ce double week-end font un bien fou à Contern. Les joueurs de Gavin Love ont tranquillement écrasé les Musel Pikes dimanche, confirmant leur succès de haute lutte après prolongations contre Etzella, vendredi : «On commence à trouver notre rythme. À jouer comme on souhaite le faire», expliquait lundi dans nos colonnes le capitaine Mihailo Andjelkovic, qui avait arraché la prolongation vendredi. Avec pas moins de quatre matches perdus à 5 pts ou moins, Contern est vraiment à la croisée des chemins : «On a la qualité pour faire beaucoup mieux et jouer le top 4.» Si les joueurs du Um Ewent trouvent effectivement leur vitesse de croisière, cela pourrait faire mal à beaucoup d’adversaires.
DUDELANGE À LA PEINE
8e : 15 points (4-7)
Voir un champion aussi loin dans le classement à la mi-saison pourrait paraître incongru. Mais il ne faut pas considérer Dudelange comme le champion sortant, mais bien comme une toute nouvelle équipe. On ne perd pas des légendes comme Frank Muller et Tom Schumacher ni un coach comme Ken Diederich sans conséquences. Mais on ne s’attendait peut-être pas à une telle Bérézina. Dimanche, heureusement que Kevin Moura était là pour permettre au T71 de décrocher un succès étriqué face au Telstar! Philippe Arendt et Joe Kalmes vont avoir besoin de temps pour rentrer dans les chaussons des icônes dudelangeoises et, pour ne rien arranger, le casting des Américains n’était pas bon. Le club a donc décidé, ce qui ne lui arrive jamais, de changer ses deux pros en pleine saison. En faisant ce choix, il espère apporter l’expérience dont l’équipe manque cruellement. Vendredi, la première ne s’est pas – et c’est un euphémisme – bien passée avec une raclée contre l’Amicale et, dimanche, c’était un peu mieux. La trêve arrive à point nommé pour permettre à l’équipe de se reconstruire.
LE TELSTAR MONTRE CE QU’IL SAIT FAIRE
9e : 15 points (4-7)
L’an passé, le Telstar, alors promu, avait décidé à la reprise d’évoluer sans joueur pro. Une expérience douloureuse qui se soldait généralement par des raclées. Mais cette saison, tout a changé. Bien sûr, Hesperange n’est pas un cador, mais les coéquipiers de Gary Pleimling, de retour à la maison mère, ne sont plus la risée du championnat. Ils ont déjà accroché à leur tableau de chasse Contern et l’Arantia et ont poussé le Sparta en prolongations. Et l’air de rien, l’ancien promu n’est finalement pas très loin des play-offs. Attention, il n’y aura plus d’effet de surprise lors de la phase retour, mais les hommes de Gabor Boros pourraient bien encore faire parler d’eux.
L’AMICALE SOUFFRE
10e : 14 points (3-8)
Steinsel ne joue plus dans la cour des grands depuis quelques saisons. Cette année, Étienne Louvrier comptait sur le retour de l’enfant prodigue Bobby Melcher et celui de Tom Konen au hall Alain-Marchetti pour relancer la machine, mais force est de constater que ça reste compliqué. Les Fraisiers n’ont remporté que trois victoires, dont une de prestige, vendredi, contre un T71 en pleine reconstruction. Malgré tout, le championnat est tellement serré que tout reste possible. À l’Amicale de faire en sorte de regarder vers le haut. Et pas vers le bas.
LE RACING SE CHERCHE
11e : 14 points (3-8)
Depuis le début de la saison, le Racing est à la peine. Et ils sont peu nombreux ceux qui auraient misé un kopeck sur un succès de Louis Soragna et ses coéquipiers sur le Sparta, dimanche, deux jours après avoir pris 120 points contre la Résidence. Et pourtant, malgré un seul Américain (Jace Hogan) disponible, les hommes d’Amadeo Dias ont sorti un très gros match et décroché un troisième succès. Ô combien précieux : «Bien sûr, on n’est pas satisfaits de notre parcours. On aurait pu prendre deux victoires de plus et on était pas mal. Mais ce qui est incroyable, c’est qu’on est toujours en course pour les play-offs», constate le technicien. Le Racing va mettre à profit la trêve hivernale pour chercher un nouvel Américain. Sur les quatre sous contrat depuis le début de la saison, seule Jace Hogan va rester. Le club de la capitale cherche un ailier qui apporte de la stabilité au scoring et de l’adresse à longue distance : «Les deux domaines dans lesquels on pèche le plus pour le moment.» Pour ne rien arranger, Gaëtan Bernimont s’est fait très mal au genou : «Les ligaments croisés sont touchés. Je ne sais pas encore s’ils sont rompus ou fissurés, mais ça ne sent pas bon», indique l’international, qui risque d’être absent longtemps.
LES PIKES DANS LE DUR
12e : 12 points (1-10)
En l’espace de deux saisons, les Musel Pikes sont passés du statut de virtuelle meilleure équipe du pays (même si le Basket Esch a été sacré sur tapis vert) à celui de bonnet d’âne de la Nationale 1. Le départ de Chris Wulff il y a deux saisons avait fait très mal aux Mosellans, qui ont souffert de celui de Joe Kalmes, parti prendre la place du retraité Frank Muller à Dudelange. Pour ne rien arranger, Jean Kox et ses coéquipiers ont dû se passer des services d’un de leurs deux pros pendant la majeure partie de la saison, si bien que les défaites se sont accumulées. Les Musel Pikes ont d’ailleurs été la première équipe à virer leur coach, John Dieckelman, remplacé par son assistant Majdi Anan. L’arrivée d’un second pro, Chris Flemmings, aux côtés de Terry Winn a apporté un petit plus, mais ça reste insuffisant. Pour l’heure, seul le T71 a perdu contre une formation qui est à la fois la plus mauvaise attaque et la plus mauvaise défense. Même s’il n’y a que trois points qui séparent les Mosellans des play-offs, ça sent quand même très mauvais pour l’équipe de Stadtbredimus, qui va devoir réaliser un parcours retour remarquable pour continuer d’y croire.
Romain Haas