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[Basket] Un nul au goût un peu amer


Cassandra Brown a inscrit 22 pts dans ce match nul face à Sassari, mercredi. (Photo : fern konnen)

Après un match admirable de volonté, les joueuses de Gréngewald quittent l’EuroCup à l’issue d’un… match nul (61-61).

Evidemment, ce qu’on leur demandait était mission presque impossible : remonter 18 pts à une équipe composée quasi exclusivement de joueuses pro, ça n’arrive pas tous les jours. Mais les filles de Gréngewald avaient à coeur de démontrer qu’elles avaient bien leur place dans cette compétition européenne. Un an après avoir goûté aux joies d’une première continentale résumée à un seul match à Namur, perdu de 20 points, les Hostertoises avaient l’occasion de disputer deux matches, cette fois dans la traditionnelle formule aller-retour.

Si elles n’ont rien pu faire en Italie, où elles sont arrivées après un long voyage et avec une préparation largement perturbée, les soeurs Hetting et leurs copines entendaient bien montrer de quel bois elles se chauffaient sur le parquet du « Am Sand ». D’entrée de match, on a tout de suite vu l’envie dans les yeux des « Greens ». Et même si la balle ne rentrait pas tout le temps, c’était déjà très positif. En face, le Dinamo Sassari a rapidement donné les clefs du camion à l’Américaine Maggie « Machine Gun » Lucas, qui n’a pas hésité à prendre des tirs dans toutes les positions avec plus ou moins de réussite. Véritable bourreau de Gréngewald une semaine plus tôt avec 38 pts, la mitraillette transalpine n’a, cette fois, pas connu autant de bonheur.

La rencontre, très serrée, n’atteint pas des sommets en terme de jeu mais l’intensité énorme compense un peu une salle qui, très curieusement, était loin d’afficher complet pour un match pourtant historique. La tour de contrôle Erin Mathias se donne des deux côtés du parquet, Cassandra Brown, qui arbore un énorme masque, souvenir d’un choc qui l’avait contrainte à quitter le parquet au début du dernier quart du match aller, ne laisse pas sa part aux chiens. Les filles de Hermann Paar sont présentes. Bien sûr, on ne parle pas de qualification mais elle font jeu égal avec leurs adversaires : « Ce match, on le joue pour le gagner », expliquait Lisy Hetting avant la rencontre.

Sur le parquet, en tout cas, elles font tout ce qu’il faut pour y parvenir : chaque fille qui entre se donne à fond tant en attaque qu’en défense. Et malgré une réussite qui les fuit, Lena Hetto et compagnie ne lâchent rien. Et atteignent la pause avec un petit point de retard.

Tout reste donc encore possible. Vingt minutes pour que l’histoire soit encore un peu plus belle. Clairement conscientes de l’enjeu, les Luxembourgeoises reviennent après la pause encore plus motivées. La géante Erin Mathias est là pour ramasser les miettes en cas d’échec de ses coéquipières. Gréngewald joue bien. Joue collectif. Les filles, enfin encouragées par les spectateurs présents, veulent vraiment montrer qu’elles savent jouer au basket. Elles mènent la danse et prennent même quelques longueurs d’avance avant que Lucas ne remette la machine en route et permette, pratiquement à elle seule, de remettre son équipe dans le droit chemin. Mais il en faut plus à Gréngewald pour baisser les bras, à l’image d’un missile longue distance de Lisy Hetting au buzzer qui permet de revenir à un point avec dix minutes à jouer.

On en restera à 61-61

Les organismes sont clairement touchés. Ca va se jouer au mental. Et sur ce plan, on peut faire confiance aux joueuses de Hermann Paar, qui continuent de faire montre de belles séquences de jeu avec souvent Cassandra Brown ou Erin Mathias à la conclusion. La sortie pour quelques minutes de Lucas va même permettre à Gréngewald de repasser devant, sous l’impulsion de Tessy Hetting et Cassandra Brown. C’est clair, ce match se jouera sur des détails. Comme cette action qui semblait toute faite pour l’Américaine masquée mais qui se termine par une perte de balle. Deux minutes à jouer. Et Sassari est repassé devant d’une courte tête.

Mais Brown prouve que le masque ne la dérange en rien et artille à longue distance. Dans la foulée, « Machine Gun » croit mettre un panier à trois points mais l’ogive n’a été déclenchée qu’après les 24 secondes règlementaires. Trois points d’avance et une minute à jouer… Vont-elles le faire? Assurées d’être qualifiées, les Italiennes ne l’entendent pas de cette oreille. Un lancer pour égaliser à 41 partout avant une bonne séquence défensive qui leur permet de récupérer la possession avec 24,4 secondes à l’horloge. L’ultime tentative de Lucas ne donne rien. On en restera à 61-61.

Alors que tout le monde s’attendait à des prolongations, on a vite compris qu’il s’agissait d’un des rares cas en basket où il y match nul. Dommage, elles ne sont vraiment pas passée loin. Et méritaient cette victoire!

Romain Haas

Gréngewald – Sassari 61-61 (23-24)

GRENGEWALD : 23 paniers dont 6 à trois points, 9 lancers sur 16, 21 fautes, 1 éliminée : Hetto (40e)

L. HETTING 9, BROWN 22, J. SCHREINER 3, MATHIAS 15, T. HETTING 5 puis Baum, Irthum 2, Hetto 5, Wolff, L. Schreiner.

SASSARI : 20 paniers dont 4 à trois points, 17 lancers sur 19, 19 fautes.

ORAZZO 6, DELL’OLIO 5, MORONI 10, PATANE , LUCAS 28 puis Arioli 5, Mitreva 2, Kozhobashiovska, Pertile 5.

Arbitrage de Mme Matuszewska (Pol) et MM. Van Looy (Bel) et Oliot (Fra).

Evolution du score :  5e 5-8, 10e 9-11, 15e 18-15, 25e 35-31, 30e 45-46, 35e 54-54 

 

Ils ont dit

Hermann Paar (coach) : « On a perdu ce match à l’aller, à Sassari. Ce soir, on a très bien défendu mais ça nous a demandé beaucoup d’énergie. C’est vraiment dommage car on aurait dû gagner cette rencontre. Maintenant, je suis content pour les filles, qui se sont très bien comportées et ont prouvé qu’elles avaient leur place dans cette compétition. Ce serait bien qu’elles soient davantage aidées. C’était ma dernière rencontre internationale. J’ai 67 ans et c’est ma dernière saison. J’espère que le club fera tout pour jouer en EuroCup la saison prochaine. »

Lisy Hetting : « Forcément on est un peu déçues, car on pensait jouer les prolongations. On s’est battues jusqu’au bout. En attaque on a connu quelques difficultés au début mais au troisième quart, quand on fait un petit écart de sept points, je me suis dit qu’on pouvait gagner. Malheureusement, on fait trop de petites bêtises et on doit se contenter de ce match nul. On partait de trop loin, 18 pts, c’est trop. Mais on a montré que ça valait la peine de jouer à ce niveau. »

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