[Basket] L’Arantia peut compter sur la générosité de ses fans

La situation est très compliquée pour tout le monde. Les clubs font ce qu’ils peuvent pour récupérer un peu du manque à gagner des entrées et de la buvette. C’est le cas de l’Arantia, qui cartonne.

Voilà plus d’un mois que le monde du sport s’est arrêté partout dans le monde. Et bien sûr également au Luxembourg. Plus d’un mois que les basketteurs n’ont plus l’occasion de ferrailler dans les raquettes. Que les spectateurs n’ont plus la possibilité de voir leurs équipes favorites en action. Que les buvettes ne peuvent plus faire le plein pour étancher les gosiers des supporters… Et c’est en partant de ce constat simple que Luc Kirpach a décidé d’agir : «Je voulais aider l’équipe à trouver un peu d’argent. C’est déjà dur en temps habituel, mais maintenant, ça l’est encore davantage», explique le capitaine de l’Arantia.

Voyant qu’il restait encore la bagatelle de cinq journées de championnat en play-downs à domicile, sans oublier l’organisation d’un tournoi poussins et la fête de clôture, Luc Kirpach a eu l’idée de faire appel à la générosité des gens pour compenser le manque à gagner dû à l’absence de rentrées d’argent : «Mais ce n’est pas juste un don. On propose toute une série de packages en contrepartie, qui vont de 25 à 449 euros.»

Une fois son idée avancée, il en a discuté avec le président et le comité du club pour mettre tout au point et notamment définir ce qu’il y aurait dans les packages et à quel prix : «Pour 25 euros, vous avez droit à une entrée et une boisson gratuite ainsi que votre carte de membre. Le package le plus cher est un carnet de 10 séances d’entraînement avec un joueur pro», résume-t-il.

Objectif de 6 000 euros largement dépassé

Il a choisi de lancer son action sur la plateforme Sportfunder : «Contrairement à d’autres, on ne perd pas de pourcentage de la somme récoltée au bout d’un certain temps. La mise en ligne est gratuite et tout l’argent nous revient. On n’a rien à perdre et j’encourage tout le monde à faire de même.»

Lancée il y a deux semaines, l’opération, intitulée «Support your local Duerfveräin !», doit durer au total deux mois.

Si le manque à gagner est estimé aux alentours de 10 000 euros, la somme a été ramenée à 6 000 euros, puisque les Américains et le coach sont partis plus tôt que prévu.

Et l’objectif initial de récolter cette somme de 6 000 euros a d’ores et déjà été largement dépassé. En effet, mardi, le montant s’élevait à 7 632 euros venant de 83 généreux donateurs : «C’est allé très vite. Dès la première heure, on avait atteint les 1 000 euros, 2 000 au bout de deux heures. Les gens achètent surtout des ballons et des maillots dédicacés par toute l’équipe ou encore des abonnements. Tout cela marche très bien», se réjouit-il.

Les gens se montrent donc généreux et vont permettre au club de voir (un peu) venir. Même si la somme est conséquente, elle est surtout une assurance en cas de coup dur. En effet, au vu du contexte global, l’incertitude règne concernant le soutien des sponsors aux équipes sportives. Et il suffirait que l’un ou l’autre décide de réduire son engagement pour que la sécurité financière du club soit en péril. Avec cet argent, l’Arantia bénéficie d’une bouffé d’oxygène ô combien précieuse.

Et comme il reste beaucoup de temps et de packages, la somme totale peut encore augmenter d’ici à ce que l’action s’arrête.

Cet élan de générosité va droit au cœur de Luc Kirpach qui, à 28 ans, songeait à arrêter sa carrière pour se consacrer davantage à un poste de manager au sein de l’Arantia. Mais, comme il l’avoue : «Le terrain me manque déjà. Je n’ose pas imaginer ce que ce sera dans trois mois.» Il y a donc de très fortes chances de le retrouver sous le maillot de Larochette dans l’équipe qui sera dirigée désormais par Christophe Ney.

Cette initiative n’est pas la seule organisée par les clubs luxembourgeois. Les Kordall Steelers ont choisi le même modèle que l’Arantia, sur la même plateforme avec le même type de packages, et ont récolté 4 000 euros. Quant aux Musel Pikes, l’équipe première a fait un don de 1 000 euros et appelé ses supporters à apporter leur pierre à l’édifice en faisant également un don.
Le succès de l’initiative lancée par l’Arantia est la preuve, si besoin était, qu’au Luxembourg comme ailleurs, les clubs peuvent compter sur leurs fans. Prêts à faire de gros efforts pour permettre à leur équipe favorite de poursuivre son activité.

Romain Haas