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[Basket] Ben Kovac : « Je joue avec mon cœur »


Ben Kovac a explosé les compteurs à l'occasion des championnats d'Europe U18, en Estonie. (photo FIBA)

Les championnats d’Europe U18 viennent de s’achever du côté de Tallinn. Une compétition que les Luxembourgeois ont terminée à l’avant-dernière place. Ben Kovac, le leader de la sélection, s’est encore une fois illustré.

Quel bilan tirez-vous de cet Euro, que vous terminez à l’avant-dernière place ? Êtes-vous satisfait ou avez-vous le sentiment qu’il y avait moyen de faire mieux ?

Ben Kovac : Ça va. En poules, on était dans un groupe loin d’être évident. On a réussi à battre l’Albanie (NDLR : sur un missile du milieu du terrain à la dernière seconde signé Kovac), c’était notre but. Ensuite, lors du sixième match, face à la Géorgie, on pouvait peut-être faire un peu mieux, mais on n’a pas bien joué. La déception, c’est l’Azerbaïdjan, car on avait bien démarré, mais à la faveur de fautes bêtes de notre part, ils sont revenus et nous ont battus. C’est dur mais c’est comme cela. Dans le basket, tout peut aller très vite.

Si on regarde les statistiques, on constate qu’il n’y a que deux joueurs : vous et Lou Demuth. Le Luxembourg, ce n’est que deux joueurs ?

Non, bien sûr que non ! Nous sommes cinq sur le parquet, mais maintenant, on n’est pas un pays avec des dizaines de millions d’habitants. Certains joueurs ne viennent pas forcément, on n’est pas les plus grands ni les plus athlétiques mais non, on n’est pas que deux joueurs.

Vous terminez meilleur marqueur et rebondeur de la compétition. Cela faisait partie de vos objectifs ?

Non. Personnellement, je préférerais ne pas marquer et prendre un ou deux rebonds mais avoir la victoire au bout. J’ai toujours envie de jouer. Je donne toujours 110% à chaque match. Mon but est de m’améliorer, d’aider mes coéquipiers et de les rendre meilleurs. Je joue avec mon cœur.

Ça devient une habitude d’être en haut des lignes de stats ?

L’an passé c’était également le cas et je crois que j’étais deuxième rebondeur. Mais, je le répète, ce n’est pas une fin en soi. En finale, on peut voir qu’il y a quatre ou cinq joueurs qui tournent à une dizaine de points. Ce serait l’idéal mais ce n’est pas toujours possible.

Dans quel genre de situation vous sentez-vous le plus à l’aise ?

J’ai un rôle de leader, le coach me donne beaucoup de responsabilités. Je me sens à l’aise à la marque, au rebond, mais j’aime aussi délivrer de bonnes passes. Je peux tout faire sur un parquet, je peux sauter. Je peux surtout créer en attaque.

À quelle position avez-vous évolué sur ce tournoi ?

Je mesure 1,95 m et je suis davantage un 2-3. Mais pour cette compétition, j’ai évolué au poste 4, aux côtés de Lou, parce que je suis grand.

Vous jouez depuis quand au basket ?

En fait, on m’a dit que j’étais né dans une salle de basket. J’accompagnais ma mère (NDLR : l’ancienne joueuse pro Dana Kovacova, qui a notamment évolué à Esch et qui a tragiquement disparu en 2012) et je crois que j’ai commencé en club à l’âge de trois ou quatre ans.

La disparition de votre mère a-t-elle eu un impact sur le joueur que vous êtes devenu ?

J’avais douze ans, j’étais encore jeune. Mais mon père m’a dit que je devais rester positif. Et depuis, chaque fois que je rentre sur un parquet, c’est pour me battre en mémoire de ma mère. C’est pour elle que je donne tout.

Vous avez 17 ans. Votre rêve est de devenir pro ?

Oui. J’ai déjà eu quelques contacts pour rejoindre une université à l’étranger, mais pour le moment, l’idée est de terminer ma scolarité au Luxembourg (il va rentrer en 12e) puis de rejoindre une université aux États-Unis et de voir comment ça se passe.

Mais avant, il y a le Basket Esch. Vous sortez d’une première saison anodine. Pensez-vous pouvoir vous y imposer ?

J’ai toujours respecté les décisions du coach. Ce n’est pas parce que j’ai bien marché sur un championnat d’Europe que je me dis que je dois jouer 40 minutes. C’est un autre contexte, une autre division avec des joueurs étrangers, des pros. Cette année, c’est une nouvelle année, avec un nouveau coach. Je vais faire de mon mieux pour aider mon équipe. J’espère avoir du temps de jeu et mettre quelques points.

Et l’équipe nationale, vous y pensez ?

J’ai déjà eu un aperçu quand Ken Diederich (NDLR : l’entraîneur de la sélection) nous a demandé à Lou et moi si nous voulions bien nous entraîner avec la sélection avant les JPEE. On l’a fait et c’était une très bonne expérience qui a duré deux semaines. On verra bien ce qui se passe à ce niveau la saison prochaine.

Entretien avec Romain Haas

Le parcours des Luxembourgeois

Poules
Lux – Suède 69-85
(Kovac : 27 pts, 11 rebonds)
Lux – Rép. tchèque 51-76
(Kovac : 18 pts, 7 rebonds)
Lux – Albanie 72-69
(Kovac : 35 pts, 16 rebonds)
Lux – Grande-Bretagne 82-91
(Kovac : 31 pts, 12 rebonds)
Lux – Pays-Bas 61-96
(Kovac : 22 pts, 6 rebonds)
Matches de classement
Lux – Géorgie 44-62
(Kovac : 19 pts, 14 rebonds)
Lux – Azerbaïdjan 69-73
(Kovac : 29 pts, 16 rebonds)
Lux – Irlande 72-63
(Kovac : 20 pts, 15 rebonds)
Classement final : 1. Croatie; 2. Grande-Bretagne; 3. Estonie; 4. Israël; 5. Pologne; 6. Pays-Bas; 7. Bulgarie; 8. Danemark; 9. Belgique; 10. Islande… 23. Luxembourg; 24. Irlande.
Stats de Ben Kovac
25,1 pts : meilleur marqueur
12,1 rebds : meilleur rebondeur

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