[Athlétisme] Van der Weken, c’est prometteur

La recordwoman luxembourgeoise du 100 m, Patrizia Van der Weken, a réalisé une première sortie officielle très encourageante lors du meeting de La Gruyère, en Suisse. En 11″58, elle n’est qu’à six petits centièmes de son record national.

On l’avait quittée cet hiver blessée à une cheville et obligée de repousser sa rentrée. La crise de coronavirus est passée par là, Patrizia Van der Weken en a profité pour se retaper complètement physiquement. Et à partir du moment où les athlètes d’élite ont pu à nouveau s’entraîner, elle et son entraîneur Arnaud Starck ont mis les bouchées doubles pour être prêts le jour J.

Ce week-end, c’est en Suisse, au meeting de La Gruyère à Bulle que la recordwoman du 100 m avait décidé de faire son retour à la compétition. Avec un objectif clair : voir où elle en était.

Il faut dire que beaucoup de choses ont changé par rapport à l’année dernière. Patrizia Van der Weken est désormais étudiante à la Lunex à Differdange, en international sports management. Ce qui lui laisse plus de temps pour s’entraîner que quand elle était au lycée : «Pour le moment, j’arrive à bien combiner études et entraînement.»

Avec son coach, elle part du principe que si on veut progresser, il faut évoluer. C’est ainsi que le duo a opté pour de nouvelles méthodes. Une nouvelle technique. De nouveaux exercices : «On a changé un peu tout. Ce serait trop long à tout expliquer, mais on a modifié la manière de travailler en musculation notamment, on bosse sur des cycles de quatre à six semaines. D’ailleurs, en début de saison, on se concentre d’abord sur l’explosivité. Au niveau de ma foulée également, il y a eu des changements, je cours un peu différemment. On a revu pas mal de trucs», résume-t-elle avec le sourire.

Initialement, elle ne devait effectuer son retour à la compétition que d’ici quelques semaines. Mais la forme affichée par l’Ettelbruckoise à l’entraînement a fait qu’il a été décidé de changer les plans initiaux : «Normalement, c’était prévu que je m’aligne en compétition à partir de la mi-août. Mais comme je me sentais en forme, on s’est dit qu’on allait faire une compétition plus tôt.»

Encore une belle marge de progression

Voilà donc coach et athlète en train de chercher la meilleure solution pour tester ses sensations : «On a cherché une compétition avec des adversaires qui étaient à peu près de mon niveau. Et comme j’aime bien courir en Suisse…»

En Suisse, Patrizia Van der Weken a eu deux courses pour voir où elle en était. Et ce qu’elle a vu lui a plutôt plu. Voyez plutôt : une série bouclée en 11″59 avec 1,5 m de vent favorable avant une finale avalée en 11″58 (deuxième place derrière la fusée locale Ajla del Ponte, vainqueur en 11″08) avec 0,7 m de vent favorable.

Sachant que son record national se situe à hauteur de 11″52, il s’agit là d’une première sortie très encourageante : «Je ne pensais pas aller si vite dès la première course, reconnaît-elle. Je suis proche de mon record, c’est très bien.»

Et il y a visiblement encore de la marge : «Je prends un très mauvais départ, aux 30 m ce n’est pas terrible, aux 60 m mon chrono est correct, mais, pour une fois, je me rattrape sur la fin de la course. Si je parviens à corriger les défauts du début de la course, ça peut être pas mal.»

En effet, la sprinteuse luxembourgeoise n’est pas du genre à se contenter de se rapprocher de son record. Elle a des ambitions qui vont bien au-delà : «L’objectif, c’est de se qualifier pour les JO. Pour cela je dois prendre des points, et pour prendre des points, je dois entrer dans les grandes compétitions. Donc, je dois améliorer mon chrono. Me rapprocher des 11″40 serait déjà un bon point de départ.»

Sachant qu’il ne s’agissait, en Suisse, que d’une première sortie, histoire de jauger l’état de forme et de voir ce qu’il y avait à travailler, les voyants sont au vert pour Patrizia Van der Weken, dont le pic de forme est plutôt attendu pour le mois de septembre. Quand on vous dit que tout cela est prometteur…

Romain Haas