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[Athlétisme] Christian Molitor pourrait voir Rio


Habitué des cross, Christian Molitor a désormais le regard tourné vers le marathon et le 1 500 m des Jeux paralympiques de Rio. (Photo Julien Garroy)

Au Luxembourg, tous les amateurs de course à pied connaissent Christian Molitor. Le jeune et sympathique athlète diekirchois a écumé toutes les courses possibles et imaginables au Grand-Duché. Notamment les cross et les épreuves sur route. Mais cet été, on pourrait bien le retrouver sur marathon… aux Jeux paralympiques !

L’an passé, il s’est lancé un nouveau défi : le marathon. Il a donc participé à l’ING Marathon et l’a terminé en 2h50′. Lui qui visait 2h40′ avait décidé de trouver un terrain plus favorable pour claquer un chrono de meilleure facture. Et dès le mois de novembre, il s’est lancé dans l’idée de participer au célèbre marathon de Rotterdam. Mais en janvier, un coup de fil va – peut-être – changer le cours de sa vie d’athlète : «Romain Fiegen (NDLR : désormais en charge du sport handicapé) m’a contacté pour me demander si je pouvais être intéressé pour tenter de participer aux Jeux paralympiques. Il m’a beaucoup expliqué, j’ai beaucoup réfléchi et j’ai décidé d’essayer.»

Les Jeux paralympiques sont forcément associés au handicap. Mais pourtant, Christian Molitor a, de tout temps, couru avec les valides. Mais c’est vrai que quand on regarde bien, sa main droite est atrophiée. C’est bien là le seul stigmate qui reste d’une maladie très rare dont souffre le Diekirchois depuis sa naissance : le syndrome de Poland. Cette maladie, qui touche un nouveau-né sur 20 000, n’a pas d’origine précisément déterminée. Elle se manifeste par une malformation de la main associée à un sous-développement de la cage thoracique : «Mes parents n’ont jamais voulu me considérer comme un handicapé. Ils ont toujours tout fait pour que j’ai une vie normale. Simplement, quand j’étais jeune, j’ai été opéré au niveau de la cage thoracique. On m’a prélevé un muscle du dos pour l’y placer», indique Christian Molitor.

Il remplit donc, a priori, les conditions pour intégrer la classe T46 lors du rendez-vous olympique. Mais pour aller à Rio, deux conditions à remplir : faire les minima et se faire examiner par un médecin, seul capable de valider ou non le statut paralympique de l’athlète.

Pour la première condition, Rotterdam était l’endroit idéal : «Pierre Weimerskirch, actuel champion national de marathon, n’était pas assez en forme pour faire un temps. Il m’a proposé de servir de lièvre. Et même si au bout du 15e km il m’a dit de continuer seul car il n’en pouvait plus, il m’a indiqué le bon groupe à prendre. Et ça a marché. Je devais passer au semi en 1h18′ et je suis passé en 1h16′, ça me laissait de la marge pour faire le temps.»

Un handicap à faire valider par un médecin

Pour aller à Rio, il fallait passer sous les 2h45′. Mais Christian Molitor visait les 2h40′. Et il va faire beaucoup mieux. Son chrono ? 2h37’01 : «C’était vraiment super. En plus, il y avait de la musique sur tout le parcours. J’ai adoré.»

Maintenant qu’il a sa norme en poche, Christian Molitor va se concentrer sur une autre distance : le 1 500 m, qu’il courra fin mai à Nottwil (Suisse) dans une course réservée aux athlètes de cette classe T46 : «On ne peut participer qu’au marathon et au 1 500 m. Si je travaille bien, je pourrai peut-être faire les minima sur cette distance. Il faut faire 4’15 » et mon record est de 4’00 ». Mais c’était il y a bien longtemps.»

C’est à Nottwil qu’il se fera examiner par un médecin qui déterminera si Christian Molitor remplit bien les conditions pour participer aux Jeux paralympiques. En attendant, le principal intéressé ne veut pas tirer de plans sur la comète : «Je ne veux pas me réjouir trop tôt. On verra bien ce qui sera décidé.»

Mais si, comme on peut l’espérer, son handicap est bien reconnu, il a de grandes chances d’aller à Rio : «Ce serait l’occasion de vivre une course à laquelle je ne pourrais normalement pas participer. En tout cas, c’est un nouveau projet», conclut Christian Molitor. Qui peut donc devenir le deuxième Luxembourgeois qualifié pour les Jeux paralympiques, après Tom Habschei au poids.

Romain Haas

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