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Violences sexuelles : d’ex-patineuses françaises de haut niveau accusent leurs entraîneurs


Sarah Abitbol, après sa médaille de bronze aux championnats d’Europe de patinage en 2001, à Bratislava. (Photo AFP)

« J’ai été violée à 15 ans » : plusieurs anciennes patineuses françaises de haut niveau, dont la multimédaillée Sarah Abitbol, accusent à visage découvert mercredi dans le quotidien L’Équipe et le magazine L’Obs leurs entraîneurs de viols et d’agressions sexuelles entre la fin des années 70 et les années 90. Les entraîneurs mis en cause nient les faits ou n’ont pas répondu à L’Équipe ni à L’Obs.

Dix fois championne de France, multimédaillée européenne et troisième aux championnats du monde en couples en 2000, Sarah Abitbol accuse son ancien entraîneur Gilles Beyer d’agressions sexuelles et de viol entre 1990 et 1992, alors qu’elle avait 15 à 17 ans. « Il a commencé à faire des choses horribles, jusqu’aux abus sexuels et j’ai été violée à 15 ans. C’était la première fois qu’un homme me touchait », témoigne-t-elle dans une vidéo sur le site de L’Obs, à la veille de la sortie de son livre témoignage, Un si long silence (Plon).

De son côté, Hélène Godard affirme dans L’Équipe et L’Obs que le même Gilles Beyer, champion de France 1978, alors de huit ans son aîné, a eu deux rapports sexuels avec elle à la fin des années 70, alors qu’elle avait entre 13 et 14 ans. Puis, raconte-t-elle dans le quotidien sportif, elle est tombée sous « l’emprise » sexuelle de Jean-Roland Racle, septuple champion de France, qui l’hébergeait avec son épouse à son domicile de Nogent-sur-Marne. Elle avait entre 15 et 16 ans, lui plus de 30. Deux autres patineuses, Anne Bruneteaux et Béatrice Dumur, accusent aussi Michel Lotz, vice-champion de France 1978 et 1979, d’avoir abusé d’elles dans les années 80, alors qu’il hébergeait les deux jeunes filles âgées de 13 ans quand il était entraîneur au club d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

Selon L’Équipe, Gilles Beyer, qui a poursuivi sa carrière comme directeur des équipes de France et entraîneur national, puis comme manager du club parisien des Français volants, a fait l’objet d’une enquête du parquet de Créteil, qui n’a pas abouti, au début des années 2000, puis d’une enquête au sein du ministère des Sports. Cette dernière a conduit le ministère à mettre fin à ses fonctions de conseiller technique sportif le 31 mars 2001, mais Gilles Beyer a ensuite poursuivi sa carrière aux Français volants et a été membre du bureau exécutif de la Fédération française des sports de glace (FFSG, 2014-2018), dont le président Didier Gailhaguet, en place depuis 1998, à l’exception de la période 2004-2007, n’a pas répondu à L’Équipe.

AFP

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