Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le Luxembourgeois Bob Jungels a passé une journée globalement tranquille mercredi. Il a même essayé de secouer un peu le peloton après le sprint intermédiaire. Avant d’apprendre dans la voiture qu’ils avaient perdu le maillot jaune.
Les journées se suivent et ne se ressemblent pas sur le Tour pour Bob Jungels, qui a certainement vécu mercredi une de ses journées les plus calmes sur un vélo : «Cela fait bizarre de ne pas avoir du tout d’échappée. Je pense que c’est la première fois que je vois ça sur le Tour. Je n’ai pas vraiment d’explication. Bien sûr, les équipes ont vu qu’on était très forts et qu’on prend les choses en main. Mais normalement, on n’avait pas d’ambition de contrôler la course.»
Pas question de contrôle mais on n’avait pas non plus envie de s’endormir durant cette longue étape si particulière. C’est ainsi qu’alors qu’on avait pris l’habitude de le voir entrer en action à des moments décisifs, et notamment pour préparer les piques venimeuses de son compère en jaune, on a cette fois vu Bob Jungels prendre les commandes du peloton à plus de 110 km de l’arrivée. Et rouler avec le vent dans la tête pendant plusieurs dizaines de kilomètres : «Mes km devant? C’était juste après le sprint et on voulait simplement éviter que tout le monde ne s’arrête complètement sur la route. Donc j’ai couru devant pendant une petite heure mais sans vraiment forcer.»
Une fois ce boulot effectué, le coureur grand-ducal est rentré dans le rang et a fini en roue libre, à un peu plus de trois minutes de l’impressionnant Wout van Aert.
«Julian va être motivé pour montrer qu’il mérite ce maillot»
Mais quand il monte à bord d’une voiture qui doit le conduire à l’hôtel, il est loin de se douter que son équipe va perdre le jaune… sur tapis vert : «Je n’étais pas dans le bus quand je l’ai appris. C’est bien sûr dommage de perdre le maillot comme cela, pour une pénalité. Mais en même temps, être pénalisé de 20″ pour un bidon, c’est de la m…» Un mal pour un bien ? «On n’aura pas besoin de contrôler la course demain. Mais tel que je connais Julian, il va être motivé pour montrer qu’il mérite ce maillot. De mon côté, je me sens de mieux en mieux. Encore une fois, on va essayer de rester avec lui et peut-être de préparer une attaque pour, pourquoi pas, tenter d’aller chercher ce maillot. Mais ce ne sera pas facile.» Et de conclure : «Jeudi, j’espère qu’il y aura une échappée et un peu moins de vent de face, ce serait bien !»
Romain Haas
