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[Tennis] Medvedev brise le rêve de Djokovic


Daniil Medvedev l'a fait : en réalisant le match de sa vie, il empêche Novak Djokovic de réaliser son rêve de Grand Chelem. (Photo : afp)

Auteur d’un match parfait, Daniil Medvedev s’est adjugé l’US Open, en battant 6-4, 6-4, 6-4 Novak Djokovic qui n’a pas supporté le poids de l’histoire, échouant ainsi à réaliser l’exploit d’un Grand Chelem sur une année, dimanche à New York.

«Je suis désolé pour vous les fans et pour toi Novak, on savait ce que tu pouvais accomplir. Quand on voit ce que tu as réussi durant ta carrière… je peux le dire maintenant, mais pour moi tu es le plus grand joueur de l’histoire», lui a rendu hommage le Russe, qui décroche enfin son premier tournoi Majeur. Ce faisant, il empêche le Serbe d’établir un nouveau record en la matière, puisqu’il reste bloqué à 20 sacres, toujours à égalité avec ses éternels rivaux Roger Federer et Rafael Nadal.

«S’il y en a un qui mérite d’être là maintenant c’est toi Daniil», venait de le féliciter quelques secondes plus tôt Djokovic, qui n’a su réprimer quelques larmes.

Et pour cause : aux portes du plus grand exploit de l’ère Open, il a échoué, comme le Suisse et l’Espagnol avant lui, à intégrer le club décidément très fermé des champions à avoir remporté l’Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open la même année. Rod Laver reste donc le dernier à avoir réalisé cette performance côté masculin. C’était en 1968, pour la deuxième fois le concernant (1962), après le pionnier américain Don Budge en 1938. Chez les dames, il faut remonter d’abord à Steffi Graf (1988), puis Margaret Court (1970) et Maureen Connoly (1953).

Raquette fracassée

«Époustouflant Daniil, tu as arrêté un des plus grands ce soir. Gagner son premier titre du Grand Chelem est toujours spécial, le faire contre un champion comme Djokovic, c’est autre chose. Courage Novak, la quête continue», a d’ailleurs tweeté l’Australien, 83 ans, qui était présent dans les tribunes.

Pour battre son rival, le Russe s’y est pris de façon exceptionnelle, sortant le match de sa vie et démontrant qu’il avait bien retenu les leçons des deux finales perdues, en 2019 face à Rafael Nadal après un combat épique, et en février cette année, contre Djokovic face auquel il était passé à côté. Sa troisième tentative, marquée par une détermination glaciale, aura été la bonne. Car il a d’abord été impérial au service, prenant le risque – souvent gagnant – de taper ses deuxièmes balles avec la même puissance que ses premières. Avec au bout un premier set parfait (6 aces, 16 au total). Il a aussi brillé par sa capacité à accélérer en coups droits et à contre-attaquer toujours au meilleur moment. Pratiquement aucun de ses choix ne s’est avéré mauvais.

En face, il est vite apparu que le Serbe perdait un autre match, contre une énorme pression ayant de quoi liquéfier n’importe quel champion. Même lui.  Au deuxième set, Djokovic a pourtant eu l’opportunité de breaker. Trois fois dès le premier jeu. Après avoir échoué, il s’est tapé plusieurs fois la raquette sur sa cuisse droite et comme elle ne s’était pas rompue, il l’a fracassée sur le ciment deux jeux plus tard, plombé par une énième grossière erreur.

Célébration du poisson mort

Le Serbe n’a jamais su se remettre dans le match, comme il en avait toujours eu la capacité cette année, lors des 27 victoires en Grand Chelem l’amenant à ce 28e match censé être pour la gloire.

Car Medvedev, passée cette brève menace, n’a jamais desserré l’étau. Il a continué à pressuriser le n°1 mondial pour empocher le deuxième set et enchaîner avec quatre jeux d’affilée dans le troisième.

La stupéfaction était immense sur le Arthur Ashe où le public, décidé à être témoin de l’histoire, était quasiment à 100% derrière lui. Les quelque 23.000 spectateurs parmi lesquels Leonardo DiCaprio et Spike Lee se sont réveillés quand il a enfin breaké pour la première fois le Russe, devenu soudain fébrile, après une double-faute sur sa première balle de match.

Au changement de côté, Novak en a souri d’émotion. «Même si je n’ai pas gagné, mon coeur est plein de joie parce que vous m’avez rendu spécial ce soir, vous avez touché mon âme, je n’avais jamais ressenti ça ici à New York», dira-t-il après.

Certes réchauffé, Djokovic était déjà inconsolable. Car en face, c’était bien le tsar, la star du soir. Presque ailleurs durant les nanosecondes qui ont suivi sa balle de match victorieuse, Medvedev s’est laissé tombé comme un poisson mort sur le court, comme dans les célébrations du jeu vidéo de foot « Fifa ».

L’ovation du public lui a donné de l’oxygène pour s’en relever. Il l’a méritée car ce qu’il a accompli, personne ne l’avait fait cette année.

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