Avant un mois de mars crucial, Metz s’est simplifié la vie en battant Amiens (0-1). Avec ce résultat, la question du maintien pourrait être réglée plus vite que prévu. Un privilège rare pour les Grenats.
Si le 29 février ne revient que tous les quatre ans, la perspective d’un maintien tranquille du FC Metz en Ligue 1 se veut plus exceptionnelle encore. Après le passage victorieux des Grenats par Amiens (0-1), c’est pourtant une réalité qui a pris corps en ce jour intercalaire. Avec 31 points au compteur et neuf unités d’avance sur sa victime du week-end, le promu a puissamment travaillé à l’amélioration de son confort. «Il ne faut pas s’arrêter là», prévient l’expérimenté Vincent Pajot, mais force est d’admettre que l’équipe mosellane a déjà parcouru une grande partie du chemin. Les trois quarts, a priori.
Entre la «qualité de la première mi-temps et la solidité de la deuxième», résume Habib Maïga, les Messins ont surtout confirmé une impression naissante dans la Somme. Ils ont gagné en maturité et en contrôle. «Avant, on marquait et on se faisait rattraper. C’était notre petit péché», poursuit l’international ivoirien. Aujourd’hui, les Grenats sont capables de frapper efficacement et de défendre leur acquis.
Oukidja encore décisif
La montée en puissance d’Alexandre Oukidja n’est pas étrangère à cette embellie. Le gardien est dans la forme de sa vie. Il a déjà sauvé plus d’un point cette saison et il a récidivé au stade de la Licorne, ce samedi, en déjouant les dernières tentatives d’Amiens, dans une fin de match irrespirable. «Il est sur sa lancée», entérine Vincent Pajot. «Depuis que je suis arrivé, il fait des matchs énormes.»
L’ancien Angevin pourrait également prendre quelques lauriers pour lui, mais ce n’est pas le genre de la maison. «J’essaie d’apporter mon expérience mais je ne suis pas un élément déclencheur», dit-il, modeste. Son entraîneur se chargera donc de la flatterie pour lui. «Vincent est quelqu’un de précieux, lâche Vincent Hognon. Il est calme, il écoute, il comprend, il court…» «Il a un gros volume, ajoute Maïga. Avec Kévin (N’Doram) et lui, on met beaucoup d’impact au milieu.»
Au risque de se répéter, ce début d’année 2020 confirme la progression d’un groupe et la pertinence d’un recrutement ciblé, qui a privilégié la qualité à la quantité. Il faudra d’ailleurs observer, dans les journées à venir, comment Adama Noss Traoré, peut réintégrer cet ensemble, après des semaines d’absence, mais, là encore, c’est un bon problème. Le meneur malien ne peut qu’élargir la palette des Messins et améliorer son éventail technique.
En attendant, il reste donc quelques efforts à fournir dans un mois de mars «crucial», pour reprendre l’expression d’Habib Maïga. Si les Grenats gèrent Nîmes, Toulouse et Brest comme ils ont négocié Amiens, la question ne gravitera plus tout à fait autour du maintien mais plutôt autour du classement final et de la place à atteindre pour percevoir des droits TV plus substantiels. On n’y est pas encore. Mais le FC Metz y va tout droit.
Christian Jougleux (Le Républicain lorrain)