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[Karaté] Tokyo : Steven Da Costa, l’or tant qu’il y en a


"Personne n'y croyait" contre le Kazakh Darkhan Assadilov, mais Steven Da Costa l'a bel et bien fait. (Photo AFP)

L’occasion était belle, peut-être même unique : pour la première apparition du karaté aux JO, qui pourrait être aussi la dernière, le Français Steven Da Costa est devenu champion olympique des -67 kg jeudi à Tokyo.

Le karaté n’est que de passage. Inscrit pour la première fois au programme des Jeux cette année à Tokyo, après des années d’attente, il en disparaîtra dès Paris-2024, qui lui a préféré le breaking. Mais pour cette unique apparition, ça n’est pas n’importe où, mais au sein du mythique Nippon Budokan, le temple japonais des arts martiaux, que les cris des combattants ont résonné. Et c’est un Français, Steven Da Costa, qui est devenu le premier champion olympique de la discipline.

« J’avais dit à tout le monde que je venais pour l’or. Et quand je parle, j’essaie de faire. Mais ça, c’est dans la vie. En sport, il n’y a pas de garantie », a expliqué après son sacre le Français, déjà champion d’Europe et du monde.

Après une phase de poules compliquée, avec une défaite face au Jordanien Abdel Rahman Almasatfa, le n°1 mondial des 67 kg a déroulé en phase finale face au Kazak Darkhan Assadilov (5-2) puis au Turc Eray Samdan (5-0), les n°1 et 2 mondiaux des -60 kg.

« Je sais que personne n’y croyait contre le Kazakh. Parce qu’il a mis le feu aujourd’hui. Moi j’y croyais. Mais il faut avouer, ça a été un tueur à gages en poules. Je lui ai coupé le souffle et il s’est battu pour rester debout. Ensuite, en finale contre le Turc, je mène 5-0, il me regarde et il sait que c’est fini », a raconté le Français.

« Celle-ci, elle ne s’effacera jamais » 

Le succès de Steven est aussi celui de la famille Da Costa, chez qui tout le monde fait du karaté ensemble, des jumeaux Steven et Jessie au père Michel, en passant par Logan, le grand frère.  Steven (24 ans) s’y est mis à quatre ans, pour faire comme son aîné, et le père a fait office d’entraîneur pour tout ce petit monde, avant de lui aussi monter sur les tapis comme combattant. « Le parcours classique, le père puis les enfants, chez nous c’est un peu dans le désordre », a plaisanté Steven lors d’un entretien au mois de juin.

Soudée, la structure est désormais pleinement installée à Mont-Saint-Martin, le fief lorrain, où les trois frères s’entraînent ensemble dans l’ancienne salle des fêtes prêtée par la municipalité. Et jeudi bien sûr, toute la famille était dès l’aube pour suivre le parcours de Steven. « Depuis 5h, on est au taquet. Ça a été long et difficile. Maintenant, on relâche la pression. Il sera pour toujours le premier champion olympique de notre sport, et peut-être le seul pour longtemps », a raconté son frère Logan.

Steven, le « petit prince », est le plus doué de la fratrie, mais les deux autres sont également des athlètes de haut niveau et Logan n’est pas passé loin de la qualification pour Tokyo. La suite aurait pu se dérouler en 2024, mais l’histoire olympique du karaté risque donc de s’arrêter au Budokan. « On est fiers de lui et c’est un moment historique pour nous. On espère que ça va nous aider, que ça va faire réfléchir des gens », confie tout de même Olivier Baudry, le coach fédéral qui accompagne Da Costa.

« On espère que ça pourra changer, pourquoi pas. J’aurais aimé chercher (une médaille) à Paris. Mais celle-ci, elle ne s’effacera jamais », a assuré de son côté le champion olympique.

LQ/AFP

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