Meilleur buteur de 3e Liga avec Sarrelouis, Tommy Wirtz (29 ans) a passé la seconde mi-temps face au Portugal dans l’axe. Il évoque sa perception du poste et sa préférence pour l’aile gauche.
Après une saison passée à Rimpar en 2e Bundesliga, vous avez décidé de revenir à Sarrelouis. Comment s’est passé votre retour?
Tommy Wirtz : J’ai été très bien accueilli. L’entraîneur, Philipp Kessler (NDLR : ancien joueur des Red Boys), me donne plus de responsabilités que je n’en avais la saison dernière.
Quand on est ailier, cette « responsabilité » ne se cantonne-t-elle pas exclusivement à se montrer décisif devant le but?
Quand tu joues à ce poste, c’est ce qu’on te demande avant tout. Notre plan de jeu est basé sur la rapidité. Peu importe que l’on encaisse un but par exemple, le plus important est d’être capable de se projeter vers l’avant pour aller marquer.
En tant qu’ailier, cela passe par une bonne dose d’anticipation…
L’une des premières choses que tu apprends à ce poste est d’être dans le bon timing. C’est-à-dire que, dans l’idéal, au moment où le tireur adverse se trouve en phase d’extension, l’ailier doit déjà partir vers l’avant afin, en cas d’arrêt du gardien, d’offrir une possibilité de relance au gardien. Au Luxembourg, j’ai mis beaucoup de buts de cette manière…
Vous pointez actuellement en tête du classement des buteurs du Groupe F de 3e Liga avec 63 buts, dont 26 penalties en huit rencontres. Cela se passe plutôt bien pour vous, non ?
Oui, je suis assez content. Maintenant, il faudrait que les résultats de l’équipe soient meilleurs (NDLR : avec seulement deux victoires, Sarrelouis occupe la 7e place à six points de la réserve des Rhein Necker-Löwen, l’actuel leader). Hormis cela, je ne peux vraiment pas me plaindre. Ce retour à Sarrelouis me permet d’évoluer à un bon niveau tout en me permettant d’exercer mon métier d’instituteur à l’école Nonnewisen d’Esch.
Diogo Valério (…) me disait que lui et ses partenaires avaient à peine joué à 50 %. Le pire, c’est que ça s’est vu…
Ce retour à la « vraie vie » vous a-t-il manqué durant votre passage à Rimpar?
Oui, effectivement. Mais il faut rappeler que le contexte était particulier. Qu’en raison de la crise de la covid-19 et du confinement, j’étais bloqué toute la journée dans mon appartement à attendre l’heure de l’entraînement. Je n’avais aucune autre interaction sociale. Dès lors, je profite encore davantage de ma situation actuelle…
Mercredi, face au Portugal, vous avez évolué en première période à l’aile gauche avant de passer, en seconde, à celui de demi-centre. Avez-vous été surpris de vous retrouver à ce poste?
Vu que Christian Bock n’est plus là (NDLR : l’emblématique meneur de jeu eschois a pris sa retraite internationale), il existe différentes alternatives. Comme Martin (Muller) et Lé (Biel), mais aucun des deux n’est un demi-centre de formation. Ce sont avant tout des arrières.
Il y a aussi Raphaël Guden…
Oui, bien sûr, je ne l’ai pas oublié… Pour Raphaël, qui est encore jeune, ce n’est pas évident de se retrouver comme meneur de jeu face à un adversaire tel que le Portugal. À la mi-temps, Nikola (Malesevic) m’a demandé de passer dans l’axe pour y apporter un peu plus de vitesse. Chez les jeunes, j’ai été formé comme demi-centre, c’est même à ce poste que j’ai fait mes débuts en équipe première avec le HBD. Mais à l’époque, il y avait un certain Jeff Rech qui faisait du très bon boulot. Et puis, très vite, au gré des blessures de Robert Dom ou de Ben Zeimetz, je suis passé à l’aile gauche. Et je n’ai plus quitté de poste.
Lequel a votre préférence?
L’aile gauche. J’en reviens à Raphaël : il est jeune, a encore beaucoup de choses à apprendre, mais a ce que moi je n’aurai jamais : cette qualité de tir indispensable qui permet à un arrière de marquer de neuf ou dix mètres. Et puis, cela demande d’autres qualités techniques…
Les ailiers sont pourtant considérés comme très habiles…
Avoir une bonne palette de tirs, c’est bien, mais être capable de prendre l’information, d’analyser une situation, d’orchestrer le jeu, le tout en commettant le moins de pertes de balle possible, c’est autre chose…
Vous n’envisagez donc pas de briguer ce poste…
Non. Cela fait plus de dix ans que je joue à l’aile. Maintenant, si Nikola me demande d’y jouer à l’une ou l’autre occasion, je le ferai. Il y a une chose que j’apprécie en étant demi-centre : lorsque je parle, on m’écoute. À l’aile, tu peux crier aussi fort que tu veux, tout le monde s’en fout (il rit)…
Sera-ce le cas ce vendredi contre les États-Unis?
Je ne sais pas. Nikola m’a simplement dit qu’il pouvait me mettre à la base arrière…
Ce vendredi, après ce match contre les États-Unis, vous serez en tribune pour assister à Allemagne – Portugal. À qui va votre préférence?
Je dois dire que j’aime beaucoup le jeu des Portugais : c’est rapide et fin techniquement. Un gars comme Rui Silva, c’est une machine. Tout comme André Gomes. Après le match, Diogo Valério, le gardien, que j’ai déjà croisé en Allemagne, me disait que lui et ses partenaires avaient à peine joué à 50 %. Le pire, c’est que ça s’est vu…
Cinq joueurs allemands présents lors du match contre le Portugal pour la 5e place du championnat d’Europe 2020 seront présents ce soir. Que faut-il en déduire?
(Il rit) Déjà, que ce ne sera pas cette équipe qui sera alignée en janvier lors de l’Euro-2022… Plus sérieusement, un nouvel entraîneur est arrivé cette année (NDLR : Alfred Gislason a pris ses fonctions en février dernier) et ce match est pour l’Allemagne l’occasion de faire des essais.
Charles Michel
Le programme
Aujourd’hui
17 h 30 : Luxembourg – États-Unis
20 h 15 : Allemagne – Portugal