[Football] Yvandro, plus fort que Matthaüs, Bonhof, Vogts ou Stielike

ALLEMAGNE Yvandro Borges, 18 ans et 110 jours, a fait ses premiers pas en Bundesliga avec Gladbach, dimanche, à Fribourg. Il ne bat pas des records de précocité, mais pas loin.

Cette semaine, un mois après le lancement de la Bundesliga et alors qu’il attendait toujours que sa petite pépite fête ses premières minutes en Bundesliga avec Mönchengladbach, Luc Holtz gardait un sourire éclatant à l’évocation d’Yvandro Borges. «Quand je pense aux experts qui m’expliquent que ce n’est pas un talent… C’est que Farke (NDLR : le coach de Gladbach) et moi, on n’y voit pas clair! Faire partie d’un effectif de Bundesliga, ce n’est pourtant pas logique. Mais il fait une préparation d’enfer et son club voit en lui un immense talent!»

Trois jours plus tard, le sélectionneur des Roud Léiwen a eu raison. Et Yvandro, l’ancien du RFCU, est devenu à 18 ans et 110 jours le 13^e joueur de moins de 20 ans à poser les pieds sur un terrain de D1 allemande cette saison mais le 4^e plus jeune. Seules les starlettes du Bayern Munich (Mathys Tel) et du Borussia Dortmund (Youssoufa Moukoko et Jamie Bynoe-Gittens) font mieux. Mais ces seuls noms suffisent à fixer l’ampleur de l’événement. D’autant que Daniel Farke, gêné par l’ampleur de l’engouement autour de son ailier gauche luxembourgeois, avait prévenu en fin de préparation estivale qu’il n’était pas le genre à privilégier les jeunes joueurs, qu’il préférait leur laisser le temps. C’est sans doute aussi pour ça que les premières pensées stratégiques d’Yvandro ont été à son entraîneur : «Je suis vraiment content de mes débuts. Le travail a payé. Je suis reconnaissant au coach de m’avoir accordé sa confiance».

Il n’est plus question de «déception»

Après ces dix minutes de fin de match à Fribourg, contre ce qui était alors le leader de la Bundesliga, le temps des superlatifs est venu. Il y a 96 heures, Luc Holtz prévenait encore que, malgré du temps de jeu en Coupe (9-1 contre Oberhachern) en tout début de saison, il faudrait «savoir passer outre la déception de rester sur le banc, de ne pas la laisser déteindre sur l’attitude et surtout, obtenir du temps de jeu le plus vite possible». Il n’en est plus question et Yvandro marche là clairement dans les traces d’un certain Vincent Thill, aligné à 16 ans et demi par le FC Metz.

Mais fatalement, ce n’est pas comparer le garçon avec ce qui se fait au Grand-Duché, qui viendra à l’esprit des fans des Fohlen. C’est qu’en faisant ses débuts avec Gladbach à 18 ans et 110 jours, Yvandro Borges est désormais le 11^e plus jeune joueur à avoir foulé une pelouse de Bundesliga avec ce club historique. C’est moins bien que le recordman, Marko Marin (18 ans et 18 jours), mais mieux qu’une monumentale liste de légendes du club. Yvandro fait ainsi mieux que Rainer Bonhof (champion du monde 1974 et d’Europe en 72 et 80) pour un peu moins d’un mois. Mais aussi que Lothar Matthaüs (champion du monde 1990 et d’Europe en 80), pour deux mois et demi; qu’Uli Stielike (champion d’Europe 1980) pour trois mois; que Berti Vogts (champion du monde 1974 et d’Europe en 72) pour quatre mois. C’est à cette lignée de géants qu’Yvandro a commencé à appartenir pour de pures raisons de précocité. Reste maintenant à s’en montrer digne sur la durée. Et affronter cette pépinière de talents bruts qu’est le Red Bull Leipzig (qui aura joué le Real Madrid au Bernabeu entretemps), dès la semaine prochaine, serait une bonne occasion à saisir. Celle de faire ses grands débuts officiels au Borussia-Park.